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À une semaine du Prix CatalPa 2013, le récit et le film de la remise du Prix CatalPa 2012
lundi 6 mai 2019, par
Le mardi 11 décembre 2012, s’est tenue la soirée de remise du Prix CatalPa 2012, dans l’incontournable et authentique brasserie Le Progrès du Marais, que son propriétaire Didier Bouyssou avait mis à la disposition de l’association Les Arpenteurs d’expositions, organisatrice de l’événement.
De quoi s’agissait-il ? Chaque année, Paris propose dans ses musées publics ou privés des expositions temporaires de haute tenue, et en très grand nombre.
Temporaires, elles passent, éphémères. Nous n’en attrapons que quelques-unes. Mais que reste-t-il de nos amours ? De nos émotions artistiques ? De nos découvertes plastiques, culturelles, historiques ?
Le catalogue d’exposition, bien fait, peut être la trace, le prolongement et la mémoire de tels événements. Il peut même devenir l’appropriation individuelle irremplaçable des émotions artistiques, culturelles ou scientifiques suscitées.
Bizarrement, la critique s’exprime peu ou pas en ce domaine, alors que ces catalogues, en plus d’être une matérialisation d’événements, d’expressions, sont peut-être aussi, en plus, un des avenirs du beau livre. Les éditeurs le savent bien.
Les Arpenteurs d’expositions se sont donc proposés de nommer, à compter de cette année, qui était une première, un jury de personnalités aux regards complémentaires.
Après plusieurs rencontres, confrontations, débats et échanges ces deux derniers mois, ce jury, parti de 69 catalogues retenus, publiés cette année, était dans un premier temps parvenu aux 10 catalogues nominés qui étaient exposés dans la salle.
Ils surprenaient par l’étendue des domaines qu’ils abordaient : Beaux-Arts, Cinéma, Archéologie, Géographie, Histoire contemporaine, Musique, Photographie, Architecture, Art contemporain, et Sciences.
Et cette soirée du 11 décembre était l’événement qui livrait, dans l’émotion d’une toute première fois, les conclusions des délibérations finales du jury.
Installé aux tables ou debout, dans la grande salle du Progrès, exceptionnellement éclairée comme un plateau de cinéma, et sous son lustre imposant, le public était composé principalement des éditeurs dont les ouvrages avaient été nominés, des représentants des musées qui avaient organisé ces expositions, de quelques journalistes (presse écrite et radio), de jeunes acteurs (Noémie, Flora, Nessim), et de la plus grande part des 12 jurés de l’Affaire des catalogues.
Le cinéaste Éric Darmon, auteur de documentaires sur de grands artistes (Philip Glass, Steve Reich, Pierre Henry, Frans Krajcberg, le Théâtre du Soleil) filmait l’événement, de même que le jeune photographe Marius Péan de Ponfilly, juste revenu de Thaïlande, saisissait ces instants.
Le musicien Adrien interpréta en entrée de soirée quelques-unes de ses propres chansons, s’accompagnant à la guitare électrique, et conclut son intervention sur une improvisation de jazz manouche en hommage à Django Reinhardt. Judicieuse transition de pure intuition.
Car devait alors commencer l’énoncé des conclusions du jury. Le vice-président des Arpenteurs d’expositions, Christian Fabre, qui fit avec sensibilité et un réel talent tout au long de la cérémonie les passages de témoins,
– laissa la parole à l’un des jurés, Jean-Luc Vidal, musicien lui-même, qui souligna avec une réelle émotion, à quel point il fut difficile au jury de ne pas récompenser l’ouvrage...
« qui abordait la musique dans ce qu’elle a d’expression la plus profonde et sincère, qui rendait un vibrant hommage à une idole immense, fragile et humaine, à un Gitan enfin,
et cela en un catalogue passionnant, dont la lecture enthousiasme,
un beau livre aux coins originalement arrondis comme tant d’instruments. Â »
Tous les vœux de succès du jury furent donc exprimés au catalogue Django Reinhardt, Swing de Paris, publié par les éditions Textuel et la Cité de la Musique.
L’exposition Django Reinhardt, Swing de Paris se tient à la Cité de la musique jusqu’au 23 janvier 2013.
Pour la suite, les ouvrages primés furent présentés par le président des Arpenteurs d’expositions, André Balbo, qui annonça :
– « Parce que cet ouvrage, d’une prestigieuse beauté classique, nous fait découvrir ou redécouvrir un caractère, une femme, un peintre, une époque (la 1ère moitié du XVIIe siècle), et des tableaux, souvent d’un tragique appliqué, que l’on est pas près de revoir, et encore moins rassemblés.
Ce catalogue a été écrit principalement par les commissaires de l’exposition Roberto Contini, et Francesco Solinas, et tout dans ce livre y est aussi précieux, textes, illustrations et fabrication.
Artemisia (1593-1654). Pouvoir, gloire et passions d’une femme peintre, publié en co-édition par le musée Maillol – fondation Dina Vierny et les éditions Gallimard.
Pour ces qualités, Artemisia obtient une Mention spéciale au Prix CatalPa 2012. Nos chaleureuses félicitations à tous les contributeurs de cet ouvrage. Â »
Giovanna Citi-Hebey, des éditions Gallimard, recevant les félicitations, au nom des Arpenteurs d’expositions, de Christian Fabre et André Balbo pour la Mention spéciale obtenue au Prix CatalPa.
Giovanna Citi-Hebey, chargée du suivi éditorial de l’ouvrage, Clotilde Chevalier, qui en fit la conception graphique, et Béatrice Foti, attachée de presse des éditions Gallimard soulignèrent le plaisir qu’elles avaient eu à se consacrer à un sujet et à un ouvrage d’une telle qualité. Elles remercièrent et reçurent le graphisme d’un bandeau signalant cette Mention spéciale.
L’exposition Artemisia s’était tenue du 29 février au 15 juillet 2012 au musée Maillol.
– La cérémonie se poursuivit : « Parce qu’aujourd’hui l’art contemporain est capable d’investir dans tous les sens du terme les forteresses les plus inaccessibles,
Parce que, parmi elles, le saint des saints, le Louvre, qui reste le musée classique que le monde entier nous envie, a eu le courage d’accueillir un des artistes les plus iconoclastes de sa génération, jusque dans les appartements de Napoléon III, au style éclectique, et sous la pyramide de Pei,
Parce que ce catalogue est peut-être l’objet le plus beau de notre sélection, et que l’artiste, ce qui est très rare, a été étroitement associé à sa réalisation,
Le jury de l’Affaire des catalogues a décidé de décerner une Mention spéciale au Prix CatalPa à Wim Delvoye : au Louvre. Publié en co-édition par le Fonds Mercator et le musée du Louvre.
Nous félicitons très sincèrement et remercions tous ceux dont l’audace a permis qu’un tel projet voie le jour, et remettrons à ses éditeurs le graphisme de ce bandeau, s’ils souhaitaient faire connaître au public, au moment des fêtes, cette distinction. Â »
L’exposition Wim Delvoye : au Louvre s’était tenue du 31 mai au 17 septembre 2012 au musée du Louvre.
– Nous arrivions alors à la remise du Prix CatalPa 2012 !
« Parce qu’il se lit avec avidité du début à la fin,
Parce que l’objet est superbe, juste et harmonieux, dans chacune de ses partitions : maquette, format, papier, illustrations,
Parce qu’il dévoile une masse d’informations rendues nouvellement publiques et accessibles,
Parce que la variété des thématiques abordées confère à ce catalogue une grande richesse,
Et enfin parce qu’il est sacrément gonflé d’oser faire aujourd’hui un tel ouvrage de référence sur un vieux film, même si celui-ci est déjà en partie dans notre mémoire collective, et s’il a été déclaré Patrimoine universel par l’Unesco.
Pour l’ensemble de ces raisons, et certainement pour d’autres encore, le jury de l’Affaire des catalogues est très heureux de décerner, et cela pour la 1ère fois, le Prix CatalPa au catalogue d’exposition :
Les Enfants du Paradis, coédité par la Cinémathèque française, la Fondation Jérôme Seydoux – Pathé, et les éditions Xavier Barral, qui se voit honoré du Prix CatalPa 2012 pour les catalogues d’expositions de Paris.
Toutes nos plus vives félicitations aux 3 éditeurs comme à l’ensemble des contributeurs à cet ouvrage. Â »
Recevaient pour cet ouvrage le Prix CatalPa 2012 pour les catalogues d’expositions de Paris, Laurent Mannoni, conservateur à la Cinémathèque française, Stéphanie Salmon, de la Fondation Jérôme Seydoux - Pathé, et Line Celo, qui en fut la graphiste, au nom des éditions Xavier Barral.
Ils eurent plaisir à exprimer la passion qui anima chacun d’entre eux dans ce projet exceptionnel, et ils reçurent alors, en plus du graphisme du bandeau signalant le Prix CatalPa 2012, au titre de ce prix, ce splendide trophée glorifiant au passage la feuille de catalpa essence ornementale elle aussi, effectué par le célèbre sculpteur Arnaud Kasper, à qui les Arpenteurs d’exposition accordent leurs plus chaleureux remerciements.
L’exposition Les Enfants du paradis, à la Cinémathèque française, continue jusqu’au 27 janvier 2012.
L’ensemble de la soirée se passa dans une ambiance simple et sympathique, sans componction, et se termina avec quelques verres de bons vins et des conversations de qualité dont les détails ne demeureront que dans les mémoires des participants.
Il fut quand même dit en conclusion que les Arpenteurs d’expositions attendaient maintenant avec impatience et gourmandise de connaître la production 2013 des catalogues d’expositions de Paris...
Attention. Détails, photos et film risquent de se retrouver un jour prochain sur le très beau site http//www.laffairedescatalogues.org, conçu et réalisé par Patrick DiMeglio et Valérie Palatchi.