Du 13 novembre 2012 et jusqu’au 17 février 2013, la BnF expose sur son site François-Mitterrand, dans la Galerie François 1er, « La Photographie en cent chefs-d’œuvre ».
Une façon d’explorer la notion, appliquée à ce médium si foisonnant et si divers, de chef-d’œuvre, que Jean Galard présentait comme "des objets bienfaisants qui prennent sur eux (...) la charge d’activer la relation esthétique".
En photographie, la notion s’apprécie dans cette exposition "par approximations successives"
Ces 100 photographies sont toutes issues des collections de la BnF, commencées en 1851, fruits de dépôts, légaux ou autres, et de dons. De 1945 à 1975, elles furent en majorité choisies selon les angles des beaux-arts, puis ce furent des achats peut-être plus temporels...
Dans la sélection présentée, ces photographies ont été retenues sur un nombre de documents sortant de notre entendement (des millions !), pour leur beauté, la perfection de leur tirage, et leur provenance. Comme la grande majorité des choix, celui-ci respecte la règle immuable.
Il a été bien entendu établi, au-delà d’une tentative d’approche rigoureuse, de manière subjective et janusienne par les deux commissaires de l’exposition, Sylvie Aubenas, directeur du département des Estampes et de la photographie, à la BnF, et Marc Pagneux, expert et collectionneur. Ceux-ci échappent ainsi habilement aux critiques que nous ne leur feront donc pas, car l’exposition brasse et tricote par ailleurs très adroitement époques, genres, photographes, et domaines.
Tous les genres sont représentés, portraits, paysages, nus, reportages, publicités, ou photographies scientifiques... la plus ancienne, datée de l’année de l’invention du médium (1839), étant l’essai de William Henry Fox Talbot montrant une Feuille de vigne. Timidité des débuts, sans doute.
Les grands noms de la photographie des XIXe et XXe siècles, parmi lesquels
- Eugène Atget, - Félix Nadar, - Diane Arbus, - Henri Cartier-Bresson, - Man Ray, le seul à bénéficier de 2 clichés dans cette exposition,
- Brassaï, - André Kertesz, - ou Gilles Caron,
côtoient des anonymes, ou des photographies faites par exemples par des écrivains comme Émile Zola ou Victor Segalen.
Entre 1900 et 1925, plus de 4 500 clichés d’Eugène Atget furent acquis, plutôt sous forme d’albums thématiques, voire commandés, comme sur les intérieurs ou les Zoniers.
Cette exposition présente des photos prises entre 1839 et 1986. Sans trop donner dans le "pictoralisme", deux images formidables à observer attentivement : un Auto-portrait dans la bibliothèque, de Degas, qui utilisa beaucoup cette technique dans l’approche qu’il avait de son travail, et un portrait "en situation" de Toulouse-Lautrec, au milieu de certaines de ses œuvres, et face à un modèle déjà lancé.
La réputation de quelques-uns de ces chefs-d’œuvre n’est plus à faire, comme :
- Porte de Choisy. Zoniers (1913), d’Eugène Atget (1857-1927) ;
- Grand Nu renversé en arrière (1923), de Man Ray (1890-1976) ;
- Saut long et élevé (1882), d’Étienne-Jules Marey (1830-1904) ;
- Médan. Autoportrait avec son chien Pimpin (1895), d’Émile Zola (1840-1902) ;
- ou Portrait de Sarah Bernhardt drapée de velours noir, (vers 1864), de Gaspard-Félix Tournachon, dit Nadar (1820-1910), etc, etc, etc.
D’autres surprendront peut-être davantage, comme :
- The Mother Earth (1931), de Frantisek Drtikol (1883-1961) ;
- le superbe États-Unis. Chicago. Eleanor (1949), de Harry Callahan (1912-1999) ;
- Chichen Itza. Façade principale du palais des Nonnes (1859-1860), de Désiré Charnay ;
- le Chantier de l’Opéra de Paris (vers 1863), par Louis-Émile Durandelle ;
- ou Los Agachados (1934), de Manuel Àlvarez Bravo, en ce moment auJeu de Paume.
Et nous n’avons même pas évoqué la Vague brisée de Le Gray ! Décidément, nous sommes bien loin d’avoir tout dit de cette exposition particulièrement dense, dont le chemin, pour suivre une numérotation, n’en impose pas moins des décrochements, des retours et bien entendu des arrêts et des stations prolongés.
La photographie en cent chefs-d’œuvre, à la BnF site François-Mitterrand, Galerie François Ier, du 13 novembre 2012 et jusqu’au 17 février 2013. Tous les jours sauf lundi et jours fériés, du mardi au samedi de 10 à 19h, le dimanche de 13 à 19h. Tarifs : 7 et 5€.
Nous nous efforçons de tenir ces articles à jour, et nous vous remercions des suggestions, précisions, ajouts et corrections que vous pourriez apporter à ces programmes.
Nous tenterons aussi de vous les présenter chaque mois , à partir de Février 2013.
Enfin, contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer. Nous avons établi notre sélection, pour Paris, des MEILLEURS CATALOGUES des expositions 2012,celui de cette exposition en fait partie, en vous indiquant en plus les nominés, et les primés au Prix CatalPa 2012 pour les catalogues d’expositions de Paris.
Nous procéderons de la même manière en 2013, avec PARIS 2013 : les meilleurs catalogues d’expositions de Paris.
Celui de cette exposition en fait partie.
André Balbo
sources : visite, BnF
Informations pratiques
Adresse, horaires, numéro de téléphone, liens...
Quai François Mauriac 75013 Paris
- Du 13 novembre 2012 et jusqu’au 17 février 2013
- Ouvert du mardi au samedi de 10h à 19h et le dimanche de 13h à 19h