Un fleuve pour mémoire, ou quand le Rhône devient prolixe...
Et bien, il dévoile au Louvre, Aile Richelieu, espace Richelieu, du 9 mars au 25 juin 2012, la splendeur que connut Arles, l’antique cité fluviale, par les pièces les plus spectaculaires de 20 années de fouilles systématiques et périlleuses menées dans les eaux tumultueuses du puissant et capricieux Rhône.
En partenariat avec le musée départemental Arles antique, le musée du Louvre présente les découvertes de ces prospections et de ces fouilles, menées par le DRASSM (le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines).
Elles révèlent le port et la ville romaine (Arelate), au riche passé, celle à l’imposante architecture, l’Arles antique dont l’activité commerciale était intense, au point que la Cité s’était développée de façon gémellaire sur chacune des deux rives du fleuve. C’était notamment de son port que partaient les céréales qui payaient à Rome les impôts de la Gaule méridionale. Cette exposition est un passionnant voyage qui fait mieux comprendre la fabuleuse histoire d’Arelate, ville fluviale très commerciale.
Des films restituent les conditions extrêmes dans lesquelles sont réalisées, car elles sont poursuivies, les fouilles dans le Rhône. Ils témoignent des moments de découvertes et d’études des objets mis au jour.
Ils seront accompagnés de restitution des techniques des objets par les archéologues et les ingénieurs du laboratoire du C2RMF.
Ainsi, après avoir été remontés des fonds et du limon du fleuve, ces objets et ces outils de la vie quotidienne rendus au jour par ces fouilles sont donc montés à Paris, émouvants témoignages de l’activité et de la vie des anciens habitants de ces rives.
Des pièces archéologiques rarissimes, en bronze notamment, sont présentées au public après qu’elles aient traversé des années d’études et de restauration :
- chapiteaux et colonnes,
- fragments de statues et de reliefs,
- pièces d’orfèvrerie romaine,
- amphores,
- lampes,
- armes...
Cet ensemble exceptionnel est exposé avec des œuvres des musées Calvet d’Avignon, du Louvre, de Vienne et du musée de Turin, qui apportent un éclairage différent et donnent des éléments de contexte.
On sait qu’en archéologie les questions sont souvent plus intéressantes et complètes que les réponses que l’on peut leur apporter. Le portrait de César est un modèle du genre. Exposé à côté du portrait auquel jusqu’à présent on accordait la plus grande ressemblance au grand homme, il relance la polémique. Ces traits fins, si soignés, de ce "nouveau César" correspondraient davantage à ce que les textes nous en disent. César était délicat et hyper soigneux de sa personne, au point que certains, qui n’étaient pas de ses amis l’appelaient "la putain", ramenant, par exemple, tel Giscard, ses mèches pour masquer sa calvitie, dont on aurait bien moins parlée si son crâne avait eu la déformation que montre la tête précédente... CQFD.
Arles, les fouilles du Rhône, au Louvre, Aile Richelieu, espace Richelieu, jusqu’au 25 juin 2012. Tous les jours, sauf le mardi, de 9h à 17h30, et jusqu’à 21h30 le mercredi et le vendredi. Accès avec le billet d’entrée au musée 10 ou 6€. Gratuit pour les moins de 18 ans, les moins de 26 ans résidents de l’U.E., les enseignants titulaires du pass éducation, les demandeurs d’emploi, les adhérents des cartes Louvre familles, Louvre jeunes, Louvre professionnels et Amis du Louvre, ainsi que le premier dimanche du mois pour tous. 01 40 20 53 17. www.louvre.fr
Enfin, contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer. Nous établissons la sélection, pour Paris, des MEILLEURS CATALOGUES des expositions 2012. Celui de cette exposition en fait partie.
André Balbo
sources : Musée départemental Arles antique, Le Louvre, visite