Au Rocher de Cancale

Au Rocher de Cancale ouvre en 1846, deux ans avant les émeutes de 1848, au 78 de la rue Montorgueil. Il chipe, vite-fait bien-fait, le nom d’un célèbre restaurant fort réputé pour la qualité de sa cuisine, situé au 59-61 de la rue, contraint de fermer ses portes en 1845 du fait de la crise économique.

C’est vraisemblablement à l’occasion l’ouverture du restaurant que l’immeuble qui l’abrite reçut un placage de bois et plâtre sur ses deux premiers niveaux, et qu’il fut agrémenté d’un décor néo-Renaissance, qui en fait aujourd’hui tout le charme et son identité.

Au premier niveau, au coin de la rue Greneta, fut sculpté, telle une enseigne, ce noir rocher où sont accrochées praires, moules et huîtres. Au premier étage, cinq panneaux de peintures à l’huile sur plâtre seraient aujourd’hui attribuées très certainement au dessinateur et lithographe Gavarni (1804-1866).

Eugène Sue et les frères Goncourt venaient y manger. Edmond de Goncourt, dont on connaît la vipérine plume, écrivit : « M. Pécune, qui a succédé à son père au Rocher de Cancale, m’apprend que Gavarni (…) a peint en 1837 (...), sur le plâtre des murs, des scènes carnavalesques, peintures qu’il a mis quelques mois à exécuter, pendant lesquels il avait, tous les matins, un ami à déjeuner, ce qui faisait, quand il les a terminées, qu’il devait cinq cents francs, qu’il a oublié de payer. »

Dans ce monument historique, on mange notamment des huîtres de Cancale, et un grand choix de salades, des burgers et des plats de cuisine française parfois agrémentée de notes exotiques, le tout proposé à des plus que corrects, sinon raisonnables. Comptez 30 par personne pour un repas complet.

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