Du 30 mars au 15 octobre 2017, exposition-dossier au Mémorial de la Shoah
Le 11 mai 1987 s’ouvrait devant la cour d’assises du Rhône le procès de Klaus Barbie, ancien chef de la Gestapo de Lyon durant l’Occupation. C’était le premier procès pour crime contre l’humanité qui se tenait en France.
Pour la première fois également, en vertu d’une loi voulue par Robert Badinter, alors garde des Sceaux, un procès d’assises était filmé. À l’occasion du 30e anniversaire de cet événement retentissant, cette exposition retrace le déroulement du procès (37 jours d’audience, 107 témoins, 42 avocats) qui devait marquer un tournant dans l’éveil de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale et libérer la parole des victimes.
Militaire allemand, officier SS sous le régime nazi, Klaus Barbie entre en novembre 1942 au Kommando de la SIPO-SD de Lyon, dont il prend rapidement la direction. Il est responsable du département IV, la police secrète d’État, qui dépend du RSHA, l’Office central de sécurité du Reich.
À Lyon, il fait régner la terreur, commande des exécutions, des arrestations et des rafles de Juifs, ce qui lui vaut à l’époque le surnom de "boucher de Lyon". Le 21 juin 1943, il arrête à Caluire Jean Moulin et le torture à mort. Réfugié en Bolivie après-guerre, il sera livré à la justice française le 5 février 1983.
Les charges relevées contre lui seront : la rafle de l’Ugif rue Sainte-Catherine du 9 février 1943 (86 personnes arrêtées dont 79 déportées à Auschwitz), la rafle des enfants d’Izieu du 6 avril 1944 (44 enfants de 4 à 17 ans gazés dès leur arrivée à Auschwitz), et le dernier convoi des déportés du 11 août 1944.
À l’issue du procès, Barbie est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
Cette exposition rassemble de très nombreux documents inédits, dont ceux qui ont servi à Serge et Beate Klarsfeld pour traquer Barbie, les enquêtes des services secrets, les interrogatoires de l’accusé, les notes du président de la cour d’assises, mais aussi les moyens d’enregistrement des débats (appareil de sténotypie, emplacement des caméras, cassettes d’enregistrement, etc..).
La pièce maîtresse de l’accusation, le télégramme, envoyé par Barbie après la rafle des 44 enfants d’Izieu et conservé au Mémorial de la Shoah, sera notamment présentée.
De larges extraits des audiences et des journaux télévisés de l’époque rendent compte de l’onde de choc, provoquée en France et à l’étranger, et mettent en lumière le réveil de la mémoire juive et résistante après le procès.
Commissariat scientifique : Dominique Missika, historienne, éditrice, productrice ; Recherche et documentation : Karen Taieb, responsable du service Archives ; et Sophie Nagiscarde, responsable du service Activités Culturelles au Mémorial de la Shoah ; Muséographie : Patrick Absalon.
Le procès Klaus Barbie. Lyon, 1987, du 30 mars au 15 octobre 2017, exposition-dossier au Mémorial de la Shoah, 17, rue Geoffroy–l’Asnier, Paris 75004. 01 42 77 44 72. Ouvert tous les jours, sauf le samedi, de 10 à 18h, et le jeudi jusqu’à 22h. Métro Saint-Paul ou Hôtel-de-Ville. Entrée libre www.memorialdelashoah.org.
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Contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer. Nous établissons, au fur et à mesure de leur publication, notre sélection des catalogues d’expositions 2017 de Paris, comme nous l’avons fait les années précédentes : 2016,2015,2014,2013,2012.