La Bénoué, qui est l’affluent le plus important du fleuve Niger, définit une région du Nigeria dont les nombreux peuples sont à l’origine de certaines des formes d’art les plus spectaculaires de l’Afrique sub-saharienne.
Cette exposition a l’ambition d’en offrir une vision exhaustive grâce à une sélection de quelque 150 objets : sculptures et masques en bois, céramique et métal venus d’institutions publiques et de collections privées tant des États-Unis que d’Europe.
Afin de mieux faire découvrir ces œuvres d’art jusqu’alors peu exposées et pas davantage étudiées, l’exposition les replace dans leurs localisations géographiques, et explore leur histoire au travers des connexions tissées autant entre les œuvres qu’entre les différentes régions de la vallée de la Bénoué.
Le fil de cette rivière définira à cette région 3 parties assez distinctes : la Basse, la Moyenne, et la Haute Bénoué.
La basse, au confluent Niger-Bénoué, aurait toujours été une terre d’accueil pour de nombreuses populations du Nord, comme Igala, Ebira, Idoma, Afo ou Tiv, transportant leurs objets rituels.
Comme les eaux, les peuples se sont progressivement mélangés pour former de nouvelles communautés, échangeant entre elles idées et styles artistiques.
Les maternités, protectrices glorifiant les fertilités humaine comme agricole, sont un des traits culturels communs aux peuples de la Basse Bénoué.
Concernant la très étendue Moyenne Bénoué, les ethnies sont bien plus nombreuses.
L’exposition offrira aux regards du visiteur les œuvres de près de 10 d’entre elles : Jukun, Mumuye, Chamba, Wurkun / Bikwin, Goemai, Montol, et Kantana / Kulere.
Elle connût une histoire peu clémente : établissement d’États peuls musulmans dans la première moitié du XIXe siècle, intensification du trafic d’esclaves, colonisation britannique et arrivée de missions chrétiennes au début du XXe.
Les masques horizontaux de forme hybride (mi-homme, mi-animal), ainsi que des masques verticaux anthropomorphes sont caractéristiques de la Moyenne Bénoué. Les statues évoquent ancêtres, défunts, esprits de la nature, au sein d’associations curatives.
Le relief de la Haute Bénoué, plus isolée, de terrain accidenté et vallonné, a permis à ses populations d’échapper aux incursions belliqueuses dont celles des cavaliers peuls.
Son éloignement explique aussi la pérennité de pratiques rituelles locales. Des objets artistiques de 8 de ces groupes sont présents (Cham-Mwana, Longuda, Jen, Ga’anda, Bena, Yungur…). La prédominance des récipients en céramique au cœur des pratiques religieuses de la Haute Bénoué marque une nette rupture avec les figures en bois et les masques de Basse et de Moyenne Bénoué.
Les récipients en terre cuite avaient des fonctions rituelles telles que la guérison des malades, la protection des chasseurs et des guerriers, ainsi que l’activation de la présence de divers esprits ancestraux et protecteurs.
Nigeria, arts de la Vallée de la Bénoué, du 13 novembre 2012 au 27 janvier 2013, musée du Quai Branly, 37, quai Branly 75007 Paris, 01 56 61 70 00, les mardi, mercredi et dimanche de 11 à 19h, et les jeudi, vendredi et samedi de 11 à 21h.
Nous nous efforçons de tenir ces articles à jour, et nous vous remercions des suggestions, précisions, ajouts et corrections que vous pourriez apporter à ces programmes.
Nous tenterons aussi de vous les présenter chaque mois , à partir de Février 2013.
Enfin, contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer. Nous avons établi notre sélection, pour Paris, des MEILLEURS CATALOGUES des expositions 2012, en vous indiquant en plus les nominés, et les primés au Prix CatalPa 2012 pour les catalogues d’expositions de Paris.