La fête Toulousaine en prend un coup. Du moins dans les esprits, cela ne sera plus comme avant. Le nouvel arrêté préfectoral relatif aux débits de boissons entrera en vigueur le 1er février 2009. Bars et restaurants devront fermés à 3 heures le samedi, 2 heures en semaine. Et les discothèques, cabarets artistiques et bowlings auront des dérogations valables un an jusqu’à 6 heures du matin. 7 heures pour la veille de Noël, du jour de l’An, du 1er mai, du 14 juillet (ou le jour du 14 juillet) et pour la fête de la musique. Ce qui laisse encore pas mal de temps pour aller danser...
Mais ce qui faisait la particularité de la ville Rose, c’était sans doute cette fête sans limites, sans horaires, propre aux stations balnéaires du sud. Comme si les Toulousains avaient besoin de beaucoup d’espace et de liberté pour pouvoir exprimer leur sens de la fête, de l’improvisation peut-être, et évacuer cette chaleur qui leur est propre. Parfois cette fièvre, pour ne pas dire cette passion. Cet arrêté pourrait être un vrai coup de gel porté sur le rose. Les couleurs de la nuit devront ainsi s’éteindre beaucoup plus tôt, comme dans la plupart des villes de province déjà si bien rangées.
Une charte d’engagements sera signée par les responsables d’établissements concernant en particulier la protection des mineurs, la lutte contre la consommation excessive d’alcool et l’insécurité routière, la lutte contre le tapage nocturne et la lutte contre les discriminations. Un délai de deux heures devra être respecté entre la fermeture et l’ouverture des établissements (bars et restaurants notamment).
La tradition festive de Toulouse sera-t-elle touchée ou non ? D’un côté, pas vraiment, car il reste du temps pour sortir et faire la fête. Mais il faut reconnaître que la tradition, voire la réputation de la ville dans l’hexagone, va probablement en prendre un coup. Surtout que l’Espagne n’est pas loin et que là-bas la fête perdure. Certains changeront peut-être leurs habitudes. Pourtant, l’idée du préfet de faire fermer plus tôt les établissements de nuit de Toulouse partait d’une bonne volonté.
Alain Rassat. Le 21 janvier 2009. Source La Dépêche.