C’est l’histoire d’un professeur qui n’en peut plus et qui craque. Il décide de l’ouvrir, de dire ce qui ne va pas, mais dans les règles, avec une belle lettre de protestation. Il ne va pas prendre une arme ou faire un geste désespéré. Il ouvre seulement le débat sur quelques points qu’il conteste. Mais le fait de se faire remarquer l’a placé dans l’oeil de mire... La France des Droits de l’Homme qui permet à chacun de s’exprimer fait face à celle qui demande à un employé d’obéir sans critiquer son supérieur. Débat difficile...
- "Professeur à l’école Jules Ferry de Colomiers, Alain Refalo a décidé de critiquer la politique menée par son ministère. Convoqué par l’Inspection d’académie, il serait aujourd’hui l’objet d’une enquête.
Dans une lettre ouverte adressée le 6 novembre 2008 à son inspecteur d’Académie, ce militant a décidé d’énumérer les nombreux griefs formulés à l’égard de la politique menée par le Ministre Xavier Darcos.
En un rapide résumé : “un processus négatif de déconstruction de l’Education Nationale s’est engagé qui désespère de plus en plus d’enseignants. Dans la plus grande précipitation, sans aucune concertation digne de ce nom, au mépris de l’opinion des enseignants qui sont pourtant les « experts » du quotidien sur le terrain, les annonces médiatiques de « réformes » de l’école se succèdent, suscitant tantôt de l’inquiétude, tantôt de la colère, et surtout beaucoup de désenchantement et de découragement“.
Cette lettre a par la suite été publiée sur un site internet.
Alain Refalo a été convoqué par son Inspecteur de circonscription qui l’a reçu, accompagné d’un représentant de l’Inspecteur d’Académie.
Selon des sources non confirmées, l’inspection Académique aurait reçu ordre du Ministère d’ouvrir une enquête au sujet de cette affaire et de lui transmettre un rapport.
L’entretien a duré 1h30 durant lequel il lui a été demandé s’il confirmait le contenu de la lettre. Alain Refalo a confirmé point par point les sujets sur lequels il considérait son devoir de désobéir.
Les inspecteurs ont voulu connaître ses motivations. Alain Refalo a dit que depuis des mois les enseignants n’étaient pas entendus, malgré les pétitions, les grèves, les tribunes dans la presse. Il a affirmé avoir posé cette acte de désobéissance en souhaitant que d’autres prennent le relais, que ce mouvement s’amplifie afin de créer un débat public et un rapport de forces avec l’administration.
Dans un contexte envenimé ces derniers jours par l’instauration “d’une veille d’opinion” dans le Ministère de l’éducation de Xavier Bertrand, le professeur des Ecoles columérin a reçu le soutien de SUD Education et de la SNUipp FSU 31." (La Dépêche)
AR. Evous. Le 14 novembre 2008.