Paris. Le 2 février 2011. Bonne pioche pour la police à l’Institut Wildenstein ! Une trentaine de tableaux et de sculptures « volés ou disparus » ont été « retrouvés » dans la chambre forte de l’Institut Wildenstein, 57 rue de La Boétie (VIIIe), parmi plusieurs centaines d’œuvres entassées !
Du coup, le soupçon de recel pèse sur Guy Wildenstein, membre du devenu fameux Premier Cercle des donateurs de l’UMP, représentant (UMP) de la circonscription de Washington au sein de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE), et décoré de la Légion d’honneur des propres mains de Nicolas Sarkozy, le 5 mars 2009.
Je suis particulièrement ravi d’apprendre que, parmi les œuvres repérées, figurerait "Chaumière en Normandie", une huile de la peintre impressionniste Berthe Morisot, (que ma femme adore), tableau évalué à quelque 800 000€, et qui n’avait disparu que depuis 17 ans. Un des héritiers de la propriétaire de cette œuvre, M. Yves Rouart (le mari de la fille unique de Berthe Morisot, Julie, était un Rouart), avait porté plainte contre X pour « recel », ce motif de plainte s’éteignant juridiquement plus tardivement que pour le vol.
Je souhaite que son chanceux propriétaire accepte de le confier, au moins quelque temps, au musée d’Orsay ou au musée Marmottan, à son choix, afin que le public parisien puisse partager un peu de son plaisir.
Nous disions à l’époque que cela pourrait peut-être devenir l’occasion d’organiser une grande rétrospective « Berthe Morisot », dans l’un de ces musées, avant que l’idée ne se développe en dehors d’eux, dans un lieu vibrionnant et imaginatif comme la Pinacothèque, par exemple.
Manet fit d’elle au moins 14 portraits. Berthe Morisot fut l’amie des plus grands, et reconnue dans son art jusque par les criticistes exigeants qu’étaient Degas et Monet.
Parmi les autres œuvres redécouvertes à l’Institut Wildenstein figuraient deux bronzes de Rembrandt Bugatti (dont un Groupe Cigognes), et deux dessins d’Edgar Degas.
Guy Wildenstein se serait occupé en 1993 de la succession d’Anne-Marie Rouart, au cours de laquelle la peinture de Berthe Morisot avait disparu. Décidément, cette famille devait connaître bien des déboires dans ces successions. L’autre exécuteur testamentaire était M. Daulte.
Me Claude Dumont-Beghi, l’avocate de Sylvia Roth la veuve de Daniel Wildenstein, aujourd’hui décédée, a déclaré : « J’avais confié aux enquêteurs mes vives présomptions qu’ils trouveraient des choses intéressantes dans les coffres de l’institut ».
André Balbo
sources : L’Express, Le Point, Me Claude Dumont-Beghi
Wildenstein : retour sur les revues de presse d’une étrange affaire