Archives. Chacun sa maison, ou 16 projets de Chemetov, pour se réconcilier avec l’architecture !

Le grand architecte Paul Chemetov, qui construisit notamment le ministère des Finances (illustration), l’ambassade de France à New-Delhi, et rénova la grande galerie du Muséum national d’Histoire naturelle, déclarait être très satisfait du titre de cette exposition, "Chacun sa maison", qui lui est consacrée à la Cité de l’architecture et du patrimoine.

En effet, si le grand public a davantage retenu de lui ses "grands travaux", dont ses interventions sur des équipements publics, son travail l’a porté naturellement, tout au long de sa carrière, tout autant, et peut-être d’une manière plus attachante, dit-il, sur le logement.

"Pour présenter les maisons et ateliers que j’ai projetés ou construits en 50 ans. (...) Cette exposition voudrait montrer que le laboratoire de la maison est essentiel pour tout architecte et que, sans doute, la réconciliation durable des architectes et des citoyens sur une esthétique, une morale construite, partagée, passe par le réinvestissement du champ de l’architecture domestique par les architectes."

Pour Paul Chemetov, chaque maison est avant tout une histoire racontée, mais aussi "la réalisation de lambeaux, de phrases de rêves", un atelier, et le laboratoire d’une approche de l’architecture.

Comme la quasi-totalité de ses archives ont brûlé dans l’incendie du Centre archival de Roye en 2002, un travail approfondi de reconstitution et d’enquête a dû être mené.

Maison Sterckeman 1972 © Paul Chemetov

Les maquettes et les plans ont été refaits, les documents photographiques et les graphiques, pour la plupart inédits, collectés, y compris chez les habitants.

Cela a permis de vérifier que ces usagers, forcément praticiens de leur propre quotidien, eux qui ne figurent pourtant ni sur les plans ni sur les maquettes de ces maisons et de ces ateliers, en sont effectivement les premiers destinataires.

Mazet – Labaume © DR

Et ces maisons, pour celles qui ont été effectivement construites, - car d’autres, pour diverses raisons, restèrent à l’état de projets -, ont acquis une histoire et vu vivre une ou des familles : leurs habitants. Ceux-ci ont confié ce qu’ils en avaient conservé, et participé à la reconstruction-reconstitution de ces conceptions architecturales en devenir.

Il est passionnant de pouvoir suivre, à l’occasion de cette petite exposition presque intime, l’échange, la demande, et l’emprise du réel.

Prenez le temps de lire les panneaux. Imprégnez-vous des projets, puis repartez des maquettes installées sur de longues tables, et faites les allers-retours nécessaires. Vous êtes alors dans la vie d’une maison, d’un atelier, et les aléas qu’ils traversent.

Une exposition fine et sensible sur certaines des conceptions "petits formats", à hauteur d’hommes, d’un grand bonhomme de l’architecture. Modeste, et donc bien plus forte sur ces matériaux si humains que ne l’auraient été les trompettes de la renommée à la gloire de quelque grands monuments.

Vous retrouverez dans l’article « 2012 à Paris : les grandes expositions de A à Z » les différentes expositions 2012 déjà annoncées par leurs établissements et musées, et dans l’article « Calendrier 2012 des grandes expositions à Paris », ces mêmes expositions classées par dates.

David méditant devant la tête de Goliath, d’Orazio Gentileschi, huile sur lapis-lazuli, exposition Artemisia

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André Balbo

sources : visite, Skira Flammarion, Cité de l’architecture et du patrimoine