Du 19 octobre 2016 au 16 janvier 2017 au musée Guimet, musée national des arts asiatiques.
Depuis les empereurs de Chine, grands intercesseurs entre le Ciel et la Terre, qui le considéraient comme parure naturelle, jusqu’à Cartier et aux plus grands joailliers de Londres et de New York qui le sublimèrent au XXe siècle à travers les créations Arts déco inspirées du goût chinois, le jade demeure cette pierre éternelle et mythique, objet de fascination et de pouvoir absolu pour le souverain.
330 pièces exceptionnelles sont réunies pour la première fois en France. Elles ont été prêtées par de prestigieuses institutions, dont le Musée national du Palais de Taipei, pour un tiers des œuvres exposées. Le thème de cette "belle pierre", "image de la bonté" pour Confucius, permet de dérouler l’histoire millénaire qui, depuis le néolithique jusqu’aux années 1920, ne cesse de questionner sa beauté, sa vertu, son symbole et son prestige.
Ecran de table, avec l’inscription Qianlong, MNAAG
Expression majeure de la civilisation chinoise et matériau aux multiples facettes, le jade s’inscrit dans l’histoire la plus ancienne de l’art chinois. Une tablette de la culture néolithique de Longshan (2300-1800 avant notre ère) évoque le précieux matériau qui accompagna l’empereur Qianlong toute sa vie. Celui-ci, fasciné par cette pierre, fit graver poèmes et sceaux sur les plus beaux jades de sa collection.
L’exposition restitue le jade depuis son origine et aborde ses dimensions symbolique, esthétique et scientifique. Elle réunit de manière inédite, au côté d’un florilège d’œuvres en jade du musée, deux prestigieuses collections impériales chinoises jamais réunies jusqu’alors, celles du Musée de Taipei et du Château de Fontainebleau, ensemble rare auquel s’ajoutent des prêts du Louvre, des Arts décoratifs, de Jacquemart-André, et du Muséum…
Qu’il se contemple en simples tablettes polies, offertes en cadeaux princiers, en motifs animaliers émanant d’un bestiaire impérial, en coupes, pots à pinceaux sur le thème des lettrés ou de façon plus guerrière en lames au tranchant redoutable, le jade ne fut pas seulement prisé des empereurs de Chine, des sultans de Samarkand, des souverains moghols et des shahs safavides d’Iran. Il est aux yeux des Chinois plus précieux que l’or, et il a joui d’une attractivité sans pareil en Europe, lorsque les jades orientaux firent leur entrée dès le XVIIe siècle dans les collections royales françaises, comme en témoigne l’exceptionnelle coupe du cardinal Mazarin.
Le "musée chinois" de Fontainebleau constitué par l’Impératrice Eugénie conserve les derniers jades, principalement de l’époque Qing (1644 – 1911), entrés dans les collections des souverains français et provenant du sac du Palais d’été de Pékin.
Plus tard l’Art déco investit tous les thèmes et périodes de l’art chinois, respectant pour chaque "apprêt", l’éclat naturel du jade, du cristal de roche ou du laque.
Au bonheur des élégantes, la maison Cartier écrit au début du XXe siècle un nouvel épisode du goût de la Chine à Paris, hissant la haute joaillerie à son meilleur niveau de raffinement : bijoux d’exception que des célébrités arborent telles la comtesse et mécène Mona Bismarck, l’Américaine Barbara Hutton, dont le collier constitué de 27 boules de jadéite, serti de platine, d’or, de diamant et de rubis, est présenté dans l’exposition.
Vous verrez en grand final de l’événement le paravent de laque de Coromandel produit sous le règne de l’empereur Kangxi (1662 – 1722), mobilier très recherché par l’aristocratie européenne au XVIIIe siècle.
Le jade se prête, dès la galerie d’accueil, au "toucher" des visiteurs, grâce à la mise à disposition de deux blocs lapidaires, l’un brut et l’autre poli, pour que chacun puisse mesurer la richesse de cette matière, à la fois ferme, douce, onctueuse, veinée.
Jade, des empereurs à l’Art déco, 19 octobre 2016 au 16 janvier 2017, au musée national des arts asiatiques - Guimet, 6, place d’Iéna, 75116 Paris, métro Iéna, Trocadéro, Boissière, bus 22, 30, 32, 63, 82. ouvert de 10 à 18h sauf le mardi. 9,50 ou 7€.
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Contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer. Nous établissons, au fur et à mesure de leur publication, notre sélection des catalogues d’expositions 2016 de Paris, comme nous l’avons fait les années précédentes : 2015,2014,2013,2012.