Du 18 novembre 2014 au 15 février 2015, à la rencontre de Raymond Queneau et de ses successeurs...
L’Oulipo (Ouvroir de Littérature potentielle) est jusqu’à preuve du contraire le groupe littéraire français le plus ancien du champ contemporain.
Il œuvre depuis sa fondation en 1960 par le mathématicien François Le Lionnais et le poète Raymond Queneau, à une refonte ou refondation de la littérature à l’aide de contraintes d’écriture imposées, souvent inspirées des structures mathématiques et ludiques.
En d’autres termes, ce groupe de littéraires et de mathématiciens se définissent comme des " rats qui construisent le labyrinthe dont ils se proposent de sortir. " Intéressant, non ?
Raymond Queneau. Cent mille milliards de poèmes. 1961.
Les activités de cet essaim d’activistes de l’écrit, qui ne se veut ni mouvement littéraire, ni séminaire scientifique, ni comme pratiquant une littérature aléatoire, sont suivies de près par de fidèles amateurs, étant connues des amoureux de jeux de langage.
Largement exploité en classe par les enseignants, l’Oulipo demeure toutefois relativement inconnu du grand public.
Il est précurseur dans certains domaines (l’écriture avec « procédures », la littérature
hypertextuelle, etc), et a inspiré nombre d’écrivains et artistes contemporains, en France, mais aussi dans le reste de l’Europe et aux États-Unis, marquant durablement son époque.
L’exposition révèle et fait découvrir l’histoire d’un groupe trépidant, à la fois ancien et toujours actif, notamment grâce au renouvellement de ses membres.
Elle permet de pénétrer les arcanes du fonctionnement collectif de ce gang et d’observer les étapes d’une création aux contours multiples que des dispositifs interactifs inciteront les visiteurs à expérimenter. On nous signale un risque épidémique...
En effet, le pouvoir de contagion créative des propositions oulipiennes est aussi démontré dans les réalisations de plusieurs ouvroirs ouverts à sa suite dans d’autres domaines artistiques (les OuXpo).
Cette exposition vise à faire découvrir l’histoire de cette bande, à la fois ancienne et toujours active, notamment grâce au renouvellement de ses membres. Par son parcours, elle permet de pénétrer les arcanes d’un fonctionnement encore teinté d’une aura de mystère.
La vie collective oulipienne, d’abord très liée au Collège de Pataphysique puis de plus en plus autonome, y est dévoilée par des documents issus des archives du groupe, déposées à la Bibliothèque de l’Arsenal.
Des comptes rendus de réunion, des lettres pleines d’humour, des photographies dévoilent cette vie intime des fondateurs, réunis autour de Raymond Queneau et de François Le Lionnais (Noël Arnaud, Jacques Bens, Claude Berge, Jacques Duchateau, Latis, Jean Lescure, Jean Queval, Albert-Marie Schmidt).
Les nouvelles générations, cooptées à partir de la fin des années 1960 (Jacques Roubaud, Paul Fournel, Georges Perec, Marcel Bénabou, Harry Mathews, qui fut le mari de Niki de Saint Phalle, et Italo Calvino...), sont aussi représentées par des documents plus récents...
Oulipo, la littérature en jeu(x), du 18 novembre 2014 au 15 février 2015, à la Bibliothèque de l’Arsenal, 1, rue de Sully, 75004 Paris, 01 53 79 39 39.
Nous nous efforçons de tenir ces articles à jour, et nous vous remercions des suggestions, précisions, ajouts et corrections que vous pourriez apporter à ces programmes.
Enfin, contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer.