Mika - Life In Cartoon Motion

On aurait voulu sortir du lot, aller à contre-courant de l’avis général et dire du mal de cet album. Mais même avec toute la mauvaise volonté du monde, on n’en dira pas. On a bien essayé pourtant. Les éloges répétées, une couverture médiatique imposante, des références prestigieuses mentionnées dans les communiqués de presse… Tout donnait envie de tomber à bras raccourcis sur ce premier album. Que croyait-il cet illustre inconnu de 23 ans ? Qu’il allait révolutionner la musique ? S’il n’a pas cette prétention, il y apporte un sérieux coup de jeune.
Sans nous étendre sur le parcours atypique de cet autodidacte virtuose du piano qui s’est retrouvé sur scène dans un opéra de Strauss à l’âge de 11 ans (!), revenons sur ce qui fait de ce disque une des meilleures surprises de ce début d’année. Pour son premier opus, Mika livre une oeuvre déraisonnable, gonflée d’excès et de démesure. C’est vrai qu’avec Elton John et Freddy Mercury comme modèles, il ne fallait pas s’attendre à de la musique de chambre. Tout au long de ces dix pistes (plus une cachée), le vocaliste voltigeur sert une pop baroque et extravertie, échappée d’un univers rose bonbon peuplé de bisounours sous euphorisants. Les mélodies sont énormes, les cuivres et les cordes s’entrechoquent, les chorales d’enfants débarquent en fanfare et c’est l’auditeur qui retombe en enfance. Du glamour Grace Kelly au burlesque Billy Brown, chaque chanson offre un aller simple en direction de la planète Mika, un monde où le temps est suspendu et les soucis bannis, un monde de fiction, un monde de dessin animé.
L’album ne s’intitule pas Life in Cartoon Motion pour rien…

Tracklisting :
1. Grace Kelly
2. Lollipop
3. My Interpretation
4. Love Today
5. Relax (Take It Easy)
6. Any Other World
7. Billy Brown
8. Big Girl (You are beautiful)
9. Stuck In The Middle
10. Happy Ending