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Paris et l’IdF se dotent de jardins familiaux et collectifs
mercredi 4 mai 2011, par
La Fédération nationale des Jardins familiaux et collectifs (la FNJFC) anime en France un réseau de 300 associations de jardins familiaux. Pour les communes où ils sont implantés, partir sur un tel projet répond le plus souvent à des préoccupations aussi bien sociales qu’environnementales. Les lieux choisis nichent le long des coulées vertes, dans des parcs urbains, et ils participent ainsi, par leur simple existence, à améliorer la diversité végétale de nos environnements de citadins.
L’histoire de la FNJFC nous renvoie loin, jusqu’en 1896, à l’époque du mouvement démocrate et chrétien. Les jardins ouvriers… Plus tard, dans les Années 50, dans les temps encore difficiles de l’Après Guerre, toute connotation politique ou philosophique disparaissait. Il ne s’agissait plus alors que de chercher à améliorer son quotidien.
Aujourd’hui, si le mouvement a nettement tendance à s’amplifier, il devient clair que cela repose sur la conjonction de facteurs de plus en plus nombreux et différents. D’une part, la crise est bien là, aussi bien urbaine que sociétale. D’autre part, notre besoin de rencontre comme de convivialité est très loin de se satisfaire des quelques rares interstices que nous laisse la vie « moderne  ».
Enfin, quand le mariage de l’huile de coude et d’un peu de temps permet, sur une parcelle de 150 m2, de gagner net, bon an mal an, dépenses déduites, de 400 à 600 euros dans l’année, il ne faut pas bouder trop longtemps son plaisir…
Surtout que la fée Diététique martèle qu’il nous est nécessaire d’inclure dans notre alimentation les sacro-saints « 5 fruits et légumes par jour  » ! Vous en connaissez le prix…
Jérôme Clément est urbaniste. Il dirige le Bureau d’Etudes qui prépare à la fois les implantations des nouveaux projets de jardins et qui gère directement 70 sites existants, que lui confient des collectivités locales ou des HLM. Cela représente quelque 3 000 parcelles, de 25 à 200 m2, chacune étant en moyenne de 150 m2.
Ces jardins sont fréquemment dans les quartiers pudiquement dits « politiques  » de la ville, en fait parfois difficiles, vers Aulnay, Estaing, Sevran.
Carole Ollivaud est la paysagiste indispensable. Elle le seconde et traite l’ensemble des aspects techniques, orientation, irrigation, matériaux, clôture, interventions d’aide à mettre en place pour ce type d’équipement, etc.
On pourrait platement remarquer que, en plus des nombreuses satisfactions qu’en retirent les jardiniers eux-mêmes, les collectivités territoriales qui décident de ces implantations y retrouvent d’une certaine façon leurs petits dans la mesure où les jardins familiaux sont « auto-entretenus  » par les jardiniers. Il existe donc du "vert coûtant", du "vert rapportant" et du "vert… intelligent", selon l’angle où l’on se trouve.
Quant à la diversité de ce qui est planté par les jardiniers, au-delà du base que seraient par exemple la fraise et la tomate, chacun met dans sa parcelle un peu de sa région, de sa culture ou de son pays d’origine. Le Portugais plantera des choux sur sa parcelle. Les épices ou la menthe embaumeront celle de la famille marocaine, voisine. Le couple antillais d’en face préfèrera la patate douce. À chaque vacance de nouvelles graines porteront des airs de plusieurs ailleurs…
Chaque jardin est conçu et se fait « à la demande  », du sur mesures, parce que les attentes des uns et des autres peuvent être très différentes. Certains insisteront pour que les abris de jardins soient individuels. D’autres pour qu’il y ait essentiellement des espaces conviviaux. Selon les cas, les clôtures interdisent le passage, et paradoxalement incitent davantage à la fauche. Alors que des jardins plus ouverts, seront visités et respectés. Certains autres prévoient des parcelles « pédagogiques  » pour les enfants. D’autres encore placeront les cultures sur des tablettes surélevées, facilitant l’accès des handicapés au jardinage.
La ville de Paris mène une politique de jardins partagés. Ses élus ont fait le choix de garder les siens ouverts au public et qu’il n’y soit pas utilisé de produits chimiques. Des animations et des partenariats sont mis en place.
En Grande et en Petite Couronne, le 93 est le département historique de ce type de jardins, et les 91 et 94 sont les départements en pointe. À Boulogne-Billancourt, le Bureau d’Études a créé 20 parcelles de 30 m2 sur une pelouse de 1 000 m2, en terrasse, au-dessus d’un parking. Des projets sont à l’étude, dans le 77 à Lieusaint et à Othis, et dans le 91 à Courcouronnes. À Paris, ce sera dans une cité, au 125 boulevard de l’Hôpital.
Le coût pour une collectivité est de l’ordre de 1 000 à 2 000 euros la parcelle, avec une possibilité de subventionnement régional et/ou départemental. Cela couvre l’investissement initial, la clôture, l’abri, le point d’eau, la récupération. L’association constituée perçoit les cotisations, qui sont de l’ordre de 50 euros par an, établit le réglement, le fait respecté, et même parfois exclut.
Les jardins familiaux sont des lieux d’apaisement dans les quartiers sensibles. Il n’y a pas plus de vandalisme ou de vol là qu’ailleurs. Et ça se sait. En Région parisienne, plus de 2 500 familles sont en attente de l’attribution de leur parcelle… Personne ne lâcherait la sienne pour rien au monde ! Il faudra donc faire de nouveaux jardins !
Pour en savoir plus ou pour faire étudier un projet, il n’y a qu’à…
FNJFC, 12 rue Félix Faure 75015 Paris Tél. 01 45 40 40 45
La fédération participera au Salon des Maires et des Collectivités locales du 17 au 19 novembre prochains à Paris, Porte de Versailles.
www.jardins-familiaux.asso.fr
j.clement@jardins-familiaux.asso.fr
À bientôt,
andre.balbo2@orange.fr