Du 1er avril au 6 juillet, cette exposition présente la 3e phase de l’inauguration de la Fondation Vuitton... quand entrent en scène les œuvres majeures, et fondatrices en grande part, de la modernité de l’art.
Cette exposition réunit un nombre relativement restreint d’œuvres prestigieuses, que souvent l’on connait mais que l’on a peu l’occasion de voir à Paris, et moins encore ensemble. Cette rareté pensée permet à chacune de signifier son importance et son unicité qu’il conviendra de prendre le temps d’interroger.
Dans un entretien que Suzanne Pagé, directrice artistique et co-commissaire de l’exposition accordait à Connaissance des arts, celle-ci relevait que la présentation de tels chefs-d’œuvre voulait rappeler des fondamentaux. " D’abord qu’il n’y a pas d’art sans histoire de l’art. L’art se réfère à l’art, les artistes nous le disent tous les jours. L’exposition est l’occasion de montrer des œuvres phares que le public (...) ne peut pas toujours voir. (...) des œuvres réelles, tangibles, qui ont été des références pour toute une génération d’artistes (...)"
Pierre Bonnard, L’Été, 1917. Huile sur toile, 260 cm x 340. Adagp, Paris 2015. Saint Paul de Vence, Fondation Marguerite et Aimé Maeght.
Ce sont les œuvres sacrées, comme on dirait les "monstres sacrés", chefs-d’œuvre de Mondrian, Delaunay, Malevitc, Léger, Picabia et Rothko, Dix, Munch et Giacometti, Kupka, Matisse et Severini.
Les institutions prêteuses sont pour l’événement les musées au top de l’art planétaire : le musée de l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg ; la Tate Modern, à Londres ; le MoMA, et le Guggenheim, de New York ; d’Oslo, le Munch Museum ; le Gemeentemuseum, de La Haye ; le musée Pouckhine, de Moscou ; le Kröller Müller, Otterlo ; le State Russian Museum, de Moscou ; le musée national d’Art moderne - Centre Pompidou, de Paris ; la Kunsthaus, à Zurich ; et le MOCA, de Los Angeles... et quelques grands collectionneurs.
Les Clefs d’une passion respecte les 4 grands axes mentionnés lors de l’inauguration de la Fondation le 20 octobre 2014.
Edvard Munch, Le Cri (détail), 1893 ? , 1910. Tempera et huile sur carton non apprêté, 83,5 cm x 66. Oslo, musée Munch.
Pour la première partie de l’exposition, nous entrons en nous-mêmes, aux prises aux grands questionnements individuels qui nous saisissent quand à la vie, la solitude et les angoisses. Œuvres fortes et parfois saisissantes et oppressantes, de Kazimir Malévitch, Edvard Munch, Francis Bacon, Alberto Giacometti, Otto Dix, et Helene Schjerfbeck.
La deuxième séquence a comparativement la fraicheur d’une promenade, dont les étapes contemplatives s’attardent à la méditation devant la nature (Claude Monet, Piet Mondrian, Akseli Gallen-Kallela, Ferdinand Hodler, Emil Nolde), s’abiment dans la radicalité de l’abstraction (Kazimir Malévitch, Piet Mondrian, Constantin Brancusi, Mark Rothko) ou s’évaporent dans un hédonisme incarnée, avec Bonnard et Picasso.
Le dynamisme ou l’idée que l’on se faisait du progrès et de la vie moderne, un peu marqué aujourd’hui, est présenté avec des œuvres de Delaunay, Picabia et Léger.
Enfin la musique transparait avec sa vitalité propre dans les choix faits des œuvres de Matisse, Wassily Kandinsky, František Kupka, et Gino Severini.
Les Clefs d’une passion, du 1er avril au 6 juillet 2015, à la Fondation Louis-Vuitton, 8 av. du Mahatma Gandhi, Bois de Boulogne, 75116 Paris, 01 40 69 96 00, fondationlouisvuitton.fr, entrée 14€, ou 10, et 5, comprenant (le même jour) le Jardin d’Acclimatation. Ouvert de 12 à 19h lundi, mercredi et jeudi, nocturne le vendredi jusqu’à 23h, fermé le mardi. Métro Sablons, sortie Fondation Louis-Vuitton. Comptez 12 minutes de marche. Il n’y a pas encore de stations de taxis à proximité.
En périodes de vacances scolaires, les lundi, mercredi et jeudi de 10 à 20h, le vendredi de 10 à 23h.
Une navette électrique de la Fondation part "sensiblement" chaque 15mn de l’Étoile, côté avenue de Friedland. Coût du trajet : 1€ / personne.
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Enfin, contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer.