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Cannes, le Fort Royal sur l’Île Sainte Marguerite
mardi 7 octobre 2014
Dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, à Cannes face au Palm Beach, l’ïle Sainte Marguerite. La plus grande des Îles de Lérins, à 700 m du continent, avec le Fort Royal.
L’Île Sainte Marguerite doit son nom à une chapelle élevée en honneur de la martyre d’Antioche, dans les premiers temps du christianisme. Après l’occupation par les romains, l’Île a appartenu pendant de nombreux siècles aux moines de Lérins, aujourd’hui encore installés dans leur monastère (rare exemple de monastère-donjon en Occident) sur l’Île voisine, Saint Honorat.
Sur instructions du Duc de Guise en 1617, de 1624 à 1627 fut édifiée une maison fortifiée pour verrouiller l’accès à Cannes. C’est sous l’occupation espagnole en 1635 que deux bastions et des casernements ont été ajoutés à l’édifice existant. Ainsi une garnison de 800 hommes s’installe sur Sainte Marguerite. Pour répondre au problème essentiel du ravitaillement des troupes en eau potable, quatre grands bassins de décantation (toujours visibles) alimentent d’immenses citernes en eau de pluie.
C’est en 1637 que les français récupèrent les îles de Lérins et édifient une citadelle baptisée "Fort Royal". L’ouvrage existant est largement renforcé par : des fossés plus profonds, des courtines surélevées, et deux demi-lunes reliées au fort par des passerelles surélevées (disparues depuis). Le gouverneur royal Guitaut fait construire une tenaille, bastion bas placé à l’avant des portes d’accès du fort, qui porte son nom.
Au XVIIe siècle, Vauban donnera au fort l’essentiel de son aspect actuel. C’est à dire un petit fort de forme pentagonale, flanqué de quatre bastions en ses points faibles, côté terre. Côté mer, les remparts en pierre de l’ouvrage sont appuyés sur un remblai de terre, et remarquablement intégrés à la falaise abrupte.
A l’intérieur, une chapelle, des magasins d’artillerie dont l’imposante poudrière cernée de murs et des bâtiments pour héberger les troupes. Vint ensuite vers 1862 la construction du sémaphore en surélévation de l’ancienne tour.
Lors de l’occupation par les troupes allemandes de la seconde guerre mondiale, une poste de surveillance avancée (en forme de triangle) a été ajouté.
Aujourd’hui, certains bâtiments sont en ruine et se laissent envahir par la végétation, comme les demi-lunes et es remparts, malgré l’action de restauration engagée depuis plusieurs décennies par les chantiers de jeunes Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Le fort n’en demeure pas moins accessible à la visite.
Retour sur l’histoire du Fort Royal. En 1637, les premières cellules ont été installées. Mais, ce n’est qu’à partir de 1685, sur ordre de Louis XIV que le fort a pris pour vocation première, le rôle de prison d’Etat. Il fut construit à cet effet, un bâtiment parallélépipédique de pierre à l’intérieur de l’enceinte.
Le plus célèbre des prisonniers, bien que toujours resté anonyme a été le Masque de Fer pendant 11 années de 1678 à 1698. Une cellule historique qui se visite.
Un seul prisonnier a réussi son évasion du Fort Royal. Il s’agit du maréchal Bazaine en 1873. Son évasion qualifiée de "rocambolesque" lui a même permis d’avoir une terrasse à son nom dans le fort.
Aujourd’hui, la vocation du Fort Royal a changé. Le Musée de la mer s’est installé au coeur du fort. La visite du fort est ainsi rendue possible, mais le lieu renferme également : une importante collection d’archéologie sous-marine et terrestre.
Au coeur des anciennes citernes romaines et de salles récemment restaurées, le musée expose des épaves de bateaux échoués au large des îles de Lérins. Le visiteur y découvre également une maquette reconstituant le système hydrologique des citernes romaines, une collection de décors peints datant de l’Antiquité, et une salle d’aquariums animée par le centre permanent d’initiatives pour l’environnement présentant la faune et la flore sous-marine de la Méditerranée.
L’île Sainte-Marguerite accueille environ un demi-million de visiteurs par an, grâce à son patrimoine naturel d’exception. Un parcours itinérant botanique permet, de repérer de nombreuses essences d’arbres et de plantes maritimes. Ses 150 hectares de forêts peuplées de pins et d’eucalyptus font de l’île Sainte-Marguerite un cadre idéal pour une promenade sur le littoral des Alpes-Maritimes.
Une promenade qui mérite de passer chez la voisine l’Île Saint Honorat et son four à boulets à son extrémité pour alimenter l’artillerie du premier Empire en boulets rougis afin d’incendier les navires en bois des assaillants.
L’île abrite également l’abbaye de Lérins qui héberge une communauté de moines cultivant la lavande et exploitant la vigne ( un vin aujourd’hui de réputation mondiale). Joyau de l’architecture féodale, le monastère fortifié a été construit du XIe au XIVe siècle et est ouvert à la visite. L’abbaye produit une liqueur élaborée à partir d’une trentaine de plantes aromatiques dont la recette reste secrète, et la consommation nécessairement modérée.