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DERNIERS JOURS de l’exposition sur le Néon dans l’Art, à la Maison rouge
lundi 6 mai 2019, par
Du 17 février au 20 mai 2012, la Maison rouge accueille « Who’s afraid of red, yellow and blue ?  », la première grande exposition internationale consacrée au néon dans l’art, des années 1940 à nos jours.
Carlos Cruz-Diez, Chromosaturation, 2011 Exposition "Carlos Cruz-Diez : Color in Space and Time", Museum of Fine Arts, Houston (États-Unis), 2011 © Cruz-Diez / Adagp, Paris, 2012
Plus d’une centaine d’œuvres historiques ou inédites, de pionniers comme Gyula Kosice et Lucio Fontana au début des Années 1940-1950, François Morellet, Bruce Nauman, Joseph Kosuth, Maurizio Nannucci ou Mario Merz dans les Années 1960, à des artistes tels que Jason Rhoades, Jeppe Hein, Alfredo Jaar, Claude Lévêque, Miri Segal et tant d’autres…
Les gaz dits « nobles  » ou « rares  » ont quelques propriétés communes. Alors qu’ils sont inodores et incolores dans des conditions standard, ces gaz monoatomiques mis sous pression produisent une lumière colorée lorsqu’ils sont traversés par un champ électrique.
La lumière produite par le néon (Ne) est rouge. Celle de l’argon (Ar) bleue. Et les vapeurs de sodium ont dans ces conditions un rayonnement de couleur jaune.
C’est au physicien et chimiste français Georges Claude (1870-1960), auxquelles ses idées collaborationnistes vaudront quelques sérieux problèmes, que nous devons la mise au point du premier tube au néon, selon les sources en 1910, au Grand-Palais, lors d’un Salon de l’Automobile, ou il y a tout juste un siècle, en 1912.
La présentation publique de son invention eut lieu à l’Exposition Universelle de Paris. Par la suite, il déposera un brevet aux États-Unis, et il vendra en 1923 à la compagnie Packard ses deux premières enseignes lumineuses reproduisant le nom de la marque de son client.
Selon d’autres sources, le premier néon publicitaire du monde aurait été installé pour un coiffeur, le Palais Barbier, domicilié au 14 boulevard Montmartre... en 1912 !
Remarque intéressante faite dans le quotidien Le Monde, la grande réclame en néon réalisée pour la marque Cinzano, sur les Champs-Élysées, a certainement été vue par de grands artistes : Rodin, Monet, Manet, Picasso ou Duchamp. Aucun d’eux ne s’empara alors de cette moderne invention pour un quelconque détournement ou usage artistique. Indifférence ou timidité devant cette innovation technologique là ? Il faudra encore attendre, quand bien même les principales capitales du moment s’illuminaient de ces nouveaux feux.
Dès les années 30, Moholy-Nagy prophétisait que jeux de lumière et éclairages nocturnes constitueraient dans les grandes villes « un champ d’expression  » qui trouverait rapidement « ses artistes  », et c’est en 1946 que l’artiste Gyula Kosice utilisera pour la première fois un néon, dans son œuvre « Structure luminique Madi  ».
Cette exposition utilise le titre de l’œuvre « Who’s afraid of red yellow and blue ?  », de Maurizio Nannucci (1970).
En 1951, à l’occasion de la triennale de Milan, Lucio Fontana présente une suspension monumentale, sorte de tourbillon lumineux. C’est la toute première œuvre, entièrement en néon, réalisée en Europe.
Au début des Années 1960, ce sera la véritable entrée du néon dans les ateliers, avec François Morellet en France, Stephen Antonakos, en Grèce, Bruce Nauman et Keith Sonnier aux États-Unis, qui commencent à l’utiliser à l’occasion de performances ou dans leurs œuvres plastiques.
À peu près au même moment, Dan Flavin décide de travailler avec un type spécifique de lampe : le tube fluorescent réalisé de manière industrielle. Le dénominateur commun des œuvres de cette époque est leur caractère abstrait, tantôt lyrique, tantôt géométrique.
Puis le néon se met à parler et à compter. Joseph Kosuth, par exemple, conçoit des « tautologies  » lumineuses. Quelques années plus tard, Maurizio Nannucci réalisera ses premières « écritures  » — des mots ou des fragments de phrase en néon —, dans lesquelles fusionneront les éléments de la couleur, du signe et du sens. Mario Merz et Pier Paolo Calzolari intègreront des mots ou des chiffres en néon à leurs installations sculpturales et/ou sonores.
De son côté, Martial Raysse inclut des ponctuations lumineuses — tels des « signes du désir  » —, au sein de ses toiles-assemblages tandis que Michel Journiac crée une cellule aux barreaux de lumière où est enfermé un modèle entièrement nu, à l’occasion d’une performance intitulée « Piège pour un voyeur  ».
En à peine une trentaine d’années, la multiplicité de ces recherches et expérimentations plastiques vont faire passer le néon du statut d’invention scientifique aux applications essentiellement urbaines et publicitaires, à un médium artistique à part entière. Un médium qui permet aujourd’hui de rassembler et de faire dialoguer des artistes aussi divers que Tracey Emin, Claude Lévêque, Jason Rhoades (1965-2006) ou Claire Fontaine...
Art de la couleur et de la lumière, l’art du néon est aussi et surtout un art du tracé et de la sinuosité. C’est l’histoire de ce simple trait dessinant d’innombrables chemins sinueux et lumineux que cette exposition propose de parcourir et d’explorer.
L’exposition « Who’s afraid of red, yellow and blue ?  » de la Maison rouge était un événement exceptionnel très attendu. C’est, redisons-le, la première grande exposition internationale consacrée au néon dans l’art, des années 1940 à nos jours.
Elle a permis de rassembler 108 œuvres de 83 artistes de tous pays.
Claude Lévêque, Rêvez !, 2008 © ADAGP/Claude Lévêque, Courtesy de l’artiste et Kamel Mennour, Paris
La Maison rouge, 10 boulevard de la Bastille 75012 Paris 01 40 01 08 81, du mercredi au dimanche de 11 à 19h, nocturne le jeudi jusqu’à 21h, fermée le 1er mai, le 25 décembre, et le 1er janvier Métro Quai de la Rapée (5) ou Bastille (1, 5 ,8) RER Gare de Lyon bus : 20/29/91
Les espaces d’exposition sont accessibles aux visiteurs handicapés moteur ou aux personnes à mobilité réduite, 7 ou 5 € (13-18 ans, étudiants, maison des artistes, plus de 65 ans), gratuit aux moins de 13 ans, aux chômeurs, aux accompagnateurs de personnes invalides, aux membres de l’ICOM et aux Amis de la Maison rouge.
Vous retrouverez dans l’article « 2012 à Paris : les grandes expositions de A à Z  » les différentes expositions 2012 déjà annoncées par leurs établissements et musées, et dans l’article « Calendrier 2012 des grandes expositions à Paris  », ces mêmes expositions classées par dates.
David méditant devant la tête de Goliath, d’Orazio Gentileschi, huile sur lapis-lazuli, exposition Artemisia
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André Balbo
sources : David Rosenberg, Luis de Miranda, la Maison rouge, Wikipédia