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Septembre 2017. Exposition Jean Rouch
lundi 6 mai 2019, par
Du 26 septembre au 26 novembre 2017, à la BnF François-Mitterrand
Figure singulière du paysage intellectuel français de l’après-guerre, Jean Rouch aurait eu 100 ans en 2017. L’exposition retrace sa vie et parcourt l’ensemble de son œuvre cinématographique et ethnographique.
Jean Rouch (1917-2004), réalisateur et ethnologue français, est connu pour sa pratique du cinéma direct et ses films ethnographiques sur des peuples africains dont les Dogons. Il est considéré comme le créateur de "l’ethnofiction", dérivé de la docufiction. Il est aussi l’un des théoriciens et des fondateurs de l’anthropologie visuelle.
Après une formation d’ingénieur aux Ponts, Jean et deux de ses camarades de promotion, Jean Sauvy et Pierre Ponty, sont engagés comme ingénieurs des travaux publics en Afrique. Rouch sera affecté au Niger où il construit des routes et des ponts. À l’occasion de la mort par la foudre de plusieurs ouvriers sur un chantier, découvrant les mystérieuses pratiques de la religion et de la magie songhaï, il décide de se consacrer à l’ethnographie.
© Fondation Jean Rouch
Durant la Seconde Guerre mondiale, après qu’il ait été expulsé du Niger colonial, il participe à Dakar à la préparation des campagnes militaires de libération, puis rejoint la 2e DB du Général Leclerc. Il pénètrera avec les armées alliées en 1945 dans Berlin.
Après avoir suivi des cours d’ethnologie auprès de Marcel Mauss et de Marcel Griaule, il repart en 1946-1947 en Afrique avec Sauvy et Ponty pour descendre en pirogue les 4 200 km du fleuve Niger, de sa source jusqu’à l’océan Atlantique.
Après cet exploit, quelques autres missions, le tournage de films et l’obtention de sa thèse, devenu en 1953 chargé de recherches au CNRS, il participe avec Henri Langlois, Enrico Fulchignoni, Marcel Griaule, André Leroi-Gourhan et Claude Lévi-Strauss à la création du Comité du film ethnographique, qui siègera au Musée de l’Homme.
Il créera également en 1969 avec Pierre Braunberger et Anatole Dauman le Groupe de Recherches et d’Essais Cinématographiques (Grec), destiné à produire de premiers courts métrages, avec le soutien du CNC.
En 1979, avec Jean-Michel Arnold, Jean Rouch transforme le festival "L’homme regarde l’homme", créé par Jacques Willemont en 1975 à Créteil, en "Cinéma du réel", et le réimplante à Beaubourg.
À la demande formulée par les autorités de la jeune république du Mozambique en 1978 auprès de jeunes cinéastes progressistes connus (dont Godard et Ruy Guerra) de concevoir une nouvelle politique cinématographique et télévisuelle, Jean Rouch propose que les futurs cinéastes soient formés sur place. Avec Jacques d’Arthuys, l’attaché culturel de l’ambassade de France, ils constituent un atelier de formation au cinéma documentaire en super 8, dont la pédagogie, simple, est fondée sur la pratique : « on tourne le matin, on développe à midi, on monte l’après-midi et on projette le soir  ». Après cette expérience, les Ateliers Varan sont créés en 1981 à Paris.
Au cours de sa longue carrière, Rouch, réputé pour son agilité intellectuelle et son éloquence, enseigne inlassablement le cinéma en France, en Afrique, aux États-Unis et réalise près de 120 films. Il suscitera de nombreuses vocations de cinéastes à travers le monde. Il animera des années durant le séminaire « Cinéma et Sciences Humaines  » à la Cinémathèque Française, en collaboration pédagogique avec l’Université de Paris X - Nanterre, où il crée le premier DEA en Études cinématographiques de France.
© Fondation Jean Rouch
Influencé par Dziga Vertov comme par Robert Flaherty, Jean Rouch est une source d’inspiration et une référence pour les réalisateurs de la Nouvelle Vague. Président de la Cinémathèque française pendant 5 ans (de 1986 à 1991), il reçoit en 1993 le Prix international de la paix.
Jean Rouch est victime d’un accident de voiture le 18 février 2004, au Niger. Il repose dans une tombe dans l’ancien cimetière chrétien de Niamey.
Le film ethnographique, avec lui, se débarrasse des fausses certitudes et se met à parler à la première personne. La caméra de Rouch saisit les choses dans l’urgence, dans l’instant de leur apparition. Son œuvre conserve une puissance explosive intacte et, à partir de son terrain africain, nous offre une vision décalée du monde dans lequel nous vivons.
Parmi ses nombreux films longs-métrages retenons les Maîtres fous, 1954, Moi un Noir, 1958, prix Louis-Delluc ; Chronique d’un été, 1961, co-réalisé avec Edgar Morin, prix de la Critique au Festival de Cannes ; La Chasse au lion à l’arc, Lion d’or au Festival de Venise, 1965 ; Petit à petit, 1970 ; Cocorico Monsieur Poulet (1974) ; Madame l’eau, 1992, grand prix international de la paix au Festival de Berlin 1993 ; Le Rêve plus fort que la mort, 2003, coréalisé par Bernard Surugue.
Jean Rouch à Samreboi (Gold Coast), 1954, BnF, manuscrits © Fondation Jean Rouch
En 2008, les Archives françaises du film du CNC et la Bibliothèque nationale de France ont entrepris la collecte, l’inventaire et la sauvegarde de la totalité des archives de Jean Rouch. Ces archives ont été déposées ou données à la BnF et au CNC par le CFE, le CNRS Images, Jocelyne Rouch et DamouréZika. Une partie des films était en péril du fait de la dégradation avancée de copies uniques. Or la filmographie de Jean Rouch est foisonnante : plus de 130 films, dont certains ont été révisés et remontés par lui à plusieurs reprises.
La collaboration entre les deux institutions a permis d’engager la sauvegarde intégrale de l’œuvre et des archives du cinéaste, quels qu’en soient les supports : papiers, photographies, bandes audio, et bien sûr films.
Commissariat Alain Carou, conservateur au département de l’Audiovisuel, BnF ; Andrea Paganini, Fondation Jean Rouch ; Béatrice de Pastre, directrice des collections du CNC.
Jean Rouch, du 26 septembre au 26 novembre 2017, à la BnF, site Mitterrand, Quai François-Mauriac, Paris 75013, du mardi au samedi de 10 à 19h, le dimanche de 13 à 19h (fermeture des caisses à 18h), et fermé lundi et jours fériés. 9 ou 7€.
Voir aussi : Toutes les expositions 2017 de la BnF
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Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14
Dans Le CALENDRIER 2017 des grandes expositions à Paris ces mêmes expositions sont classées par dates.
Dans la série Toutes les expositions 2017-2018 dans les plus grands musées de Paris... lire également :
Au musée du Louvre, au Centre Pompidou, au Grand Palais, au musées d’Orsay et de l’Orangerie, au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, au Jeu de Paume, au Palais de Tokyo, à la Bibliothèque nationale de France, au musée du Quai Branly, au musée des Arts décoratifs, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, au musée Guimet, au musée Galliera, au Petit Palais, et au Château de Versailles.
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André Balbo
sources : Bibliothèque nationale de France, Wikipédia