Fin 2008, Bertrand Delanoë et le groupe Unibail avaient annoncé sa construction, rappelez-vous. Une pyramide de profil, de quelque 180m de hauteur. Puis, plus rien.
Et bien il y aura vote au Conseil de Paris du 28 mars au sujet d’un protocole d’accord de la Ville avec Viparis, la filiale d’Unibail et de la chambre de commerce de Paris gestionnaire du parc des Expositions sur lequel s’élèvera la tour.
Le coût de la construction de cet édifice, imaginé par les architectes suisses Herzog et de Meuron, s’est envolé à « plus de 500M€  », du fait des nouvelles exigences environnementales exprimées par la mairie, sans pour autant que le projet n’échappe à de nombreuses critiques tant des élus écologistes que des associations.
La tour Triangle de la porte de Versailles, sur 92 500m2, abritera 88 000m2 de bureaux, supposés plus rentables et faciles à commercialiser, et 1 500m2 de commerces. Dans le projet initial, il avait été aussi question d’inclure un hôtel et des filières de formation professionnelle du secteur foires et salons. Disparus.
Deux belvédères seront accessibles au public, l’un en étage intermédiaire, l’autre à la pointe du triangle pour bénéficier de la vue : restaurants et cafés panoramiques.
Le long du boulevard Victor, un espace vert sera créé sur 8 000m2.
La mairie reste propriétaire des terrains et concédera à Viparis un bail de 80 ans, le temps pour l’entreprise de construire la tour et de la rentabiliser, contre un loyer annuel minimal de 2 à 6,3M€ versé à la capitale. Anne Hidalgo, 1ère adjointe (PS) au maire en charge de l’urbanisme, a reçu le feu vert de France Domaine pour l’estimation faite du montant du loyer… et la tour Triangle créerait, de plus, 5 000 emplois !
La tour Triangle de la porte de Versailles pourrait voir le jour en 2016-2017… si son permis de construire n’est pas entre temps l’objet d’attaques. En effet, le concept de tour paraît être de moins en moins d’actualité dans la nouvelle approche que l’on a en général aujourd’hui de ce que devrait être une ville. Certes, une métropole se doit de se densifier, mais aussi d’éviter le gigantisme d’orgueilleuses constructions, réputées dévoreuses d’énergie en excès, et très exposées.
La tour Triangle respectera-t-elle les critères du plan Climat parisien, voté par la majorité municipale ?
Et les élus écolos de s’inquiéter déjà, certainement à juste titre, de l’état dans lequel la Ville récupérera la tour dans 80 ans. Aura-t-elle été entretenue ? Régulièrement remise aux normes ?
André Balbo
sources : Ville de Paris, Le Parisien, Viparis, Herzog et de Meuron