De qui se moque-t-on et en quel siècle vivons-nous ? La mairie de Paris organise une exposition du célèbre photographe et cinéaste américain Larry Clark, SUR les adolescents, qu’elle décide justement d’interdire AUX adolescents. Cherchez l’erreur. Que peut-on dire dans ces conditions des autres publics qui verront l’exposition ?
Libération publie en Une une photo de Larry Clark montrant 2 jeunes, nus, embrassés mais pas embarrassés, et le quotidien s’insurge avec raison que la mairie de Paris se soit frileusement inventé, pour justifier cette auto-censure, la crainte de plaintes d’éventuelles associations réactionnaires.
Laurent Joffrin fait son éditorial sur cette interdiction : « On comprend mal la position adoptée par Christophe Girard et Bertrand Delanoë, qui ne sont pas connus pour avoir l’âme de censeurs ou de pères la pudeur. Quant aux associations minuscules qui ont protesté contre d’autres manifestations de ce genre, elles sont pour l’instant restées muettes. Un simple avertissement aux parents eût été banalement suffisant. Les ados de 2010, en tout cas, en ont vu bien d’autres…  »
Première rétrospective en France de Larry Clark, l’exposition, conçue en étroite collaboration avec l’artiste, bien que l’interdiction aux moins de 18 ans lui soit restée bien solidement plantée en travers de la gorge, revient sur 50 années de création à travers plus de 200 tirages d’origine, pour la plupart inédits.
Une rencontre (viendra-t-il ?) avec Larry Clark a lieu au musée vendredi 8 octobre à 18h, entrée libre dans la limite des places disponibles, salle Matisse
La rétrospective « Kiss The Past Hello  » est visible (pour l’instant ?) pour les plus de 18 ans au musée d’Art moderne de la Ville de Paris Ouvert du mardi au dimanche de 10 à 18h. Nocturne le jeudi jusqu’à 22h. Jusqu’au 2 janvier 2011.
André Balbo
Sources : Le Parisien, Yediot Aharonot, Le Point