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Lucio Fontana

lundi 6 mai 2019, par Expositions

Du 25 avril au 24 août 2014, une rétrospective du grand artiste italien Lucio Fontana était montrée au MAMVP.

Plus de 200 sculptures, toiles, céramiques et environnements permettaient d’offrir une vision globale de son parcours atypique et de ses changements de styles, de la fin des années 1920 jusqu’à la fin de sa carrière.

Présentation de l’artiste

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Lucio Fontana, de père italien, est né en 1899 à Rosario (Santa Fe) en Argentine, et mourut en 1968 près de Varèse en Italie. Sculpteur de formation, il passera la majeure partie de sa vie à Milan. Exploitant toutes les possibilités de la sculpture polychrome (terre cuite, céramique, mosaïque) et collaborant avec des architectes, il est l’un des premiers artistes abstraits italiens et des plus fameux dans les années 1930.

Après avoir passé la Seconde Guerre mondiale en Argentine, il devient, de retour à Milan en 1947, le fondateur et la figure de proue du "mouvement spatialiste", associé à l’Art informel, qu’il définit dans divers manifestes.

... il se voulait sculpteur. Pas céramiste.

Ce mouvement, partant de l’espace et de la lumière, conçoit des œuvres en relation avec le monde environnant et la conquête spatiale. Il s’incarne dans ses sculptures en céramique, dans ses toiles trouées, puis fendues, et dans ses environnements.

Courtesy Tornabuoni Art, Paris © Fondazione Lucio Fontana, Milano / by SIAE / Adagp, Paris 2014. Courtesy Tornabuoni Art, Paris © Fondazione Lucio Fontana, Milano / by SIAE / Ad

Lucio Fontana réalise en 1949 ses premiers Concetti spaziali (Concepts spatiaux), toiles perforées sur lesquelles il intervient avec divers matériaux et couleurs vives. Après une rétrospective à la Biennale de Venise en 1958, il commence sa série de toiles fendues, les Tagli et devient une figure de référence pour les artistes des années 1960.

Lucio Fontana ne se sera jamais expliqué sur le sens qu’il entendait donner ni à ses œuvres en général, ni plus particulièrement à ses trous puis à ses fentes qui resteront certainement plus longtemps dans nos mémoires. Il éludera avec finesse et le talent d’un enseignant d’art sûr de son charisme, expliquant que le trou, ou plus tard la fente, plus qu’une négation ou l’expression d’une révolte ou d’une contestation, apporte enfin aux œuvres des compléments de lumières et un supplément d’ombre. Et certainement aussi davantage de mystère. De cette manière, chacun est interpellé.

L’artiste ne sera certainement pas pourvu de la meilleure foi en se froissant du fait d’avoir été "accusé" d’on ne sait quel crime. Toujours est-il qu’il déclarera que la vision de ces fentes lui procurait un lâcher prise, une détente métaphysique et exceptionnelle.

Pourquoi dès lors, si tel avait été le cas, dessinait-il le dimanche, en parallèle pour se distraire, des nus réalistes sur modèles, à la gouache, à l’encre de Chine ou au stylo ?

Nu féminin (1958-1960). Encre de stylo-bille sur papier fort. Centre Pompidou, Paris. Musée national d’art moderne / Centre de création industrielle. Don de Teresita Fontana, 1979.

Faisait-il davantage partie de ces théoriciens de l’art qui en repoussent les frontières et astreignent ses contemporains artistes au dépassement de leur expression ?

Un autre de ses plaisirs reconnus, que lui procuraient ses créations, fut la collaboration, quand cela était possible, avec un architecte...

Quand il aborde les céramiques, avec ces habitants des fonds marins et ces vernis dignes de camions volés, la couleur qu’il emploie dispose encore de volontés réalistes. Tout ressort, mais de façon presque aléatoire. Comme si le cubisme y trouvait un écho.

Jeune femme assise, 1934, bronze polychrome. Museo del Novecento, Milan

L’espace et sa conquête, quelque soit les obstacles qu’il faille surmonter, seront au cœur de sa démarche. Le nom des œuvres n’importe plus, les matériaux pourront être inter changeables, sur le mode une couche devant, une couche derrière, selon l’époque et quand il n’y aura pas de superposition...

Ainsi en sera-t-il des trous puis des fentes des toiles puis des céramiques, des superpositions de verres de Venise ou de la fente brillante, dans son environnement exceptionnellement reconstitué, tel qu’il avait été présenté pour la Documenta 4 de Cassel.

D’où vient-on ? Par où pourrons-nous échapper ? Dès lors que les hommes ont mesuré l’espace et voulu le conquérir, n’étions-nous pas certains de nous y dissoudre ? Lucio Fontana aura bien éclairé cette démarche.

La rétrospective au MAMVP

Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris présentait l’une des plus importantes rétrospectives de l’œuvre de Lucio Fontana (1899-1968), considéré comme l’un des grands artistes visionnaires du XXe siècle, tant il est vrai que son œuvre a marqué plusieurs générations d’artistes, d’Yves Klein à aujourd’hui.

Pour la première fois en France depuis 1987, plus de 200 sculptures, toiles, céramiques et environnements permettaient d’offrir une vision globale de son parcours atypique et de ses changements de styles.

Concetto spaziale, Attese, (Concept spatial, Attentes), 1966 © Fondazione Lucio Fontana, Milano / by SIAE / Adagp, Paris 2014

Le parcours chronologique de l’exposition couvrait l’ensemble de sa production, de la fin des années 1920 à sa mort en 1968, à travers tous ses grands cycles : sculptures primitives et abstraites, dessins, céramiques polychromes, œuvres spatialistes, toiles perforées, œuvres informelles, environnements, Tagli (Fentes), Nature, Fine di Dio, Venezie, Metalli, Teatrini, etc, oscillant entre geste conceptuel épuré et profusion de matières et de couleurs jouant avec le décoratif.

L’exposition, réalisée avec la collaboration de la Fondazione Lucio Fontana, mettait en valeur la diversité de sa création, entre abstraction et figuration, quête métaphysique et incarnation, utopie et kitsch, fascination technologique et matières informes.

Ses toiles fendues, devenues des icônes de l’art moderne, étaient mises en regard d’œuvres moins connues, notamment ses sculptures des années 30 et ses céramiques, la plupart présentées pour la première fois en France, et la reconstitution autorisée de certains environnements, dont le poétique et un peu puéril "Environnement spatial à lumière noire" (1948-1949).

Cette exposition présentait l’immense avantage de dérouler sous nos yeux la quasi totalité des étapes de sa quête artistique, car il s’agissait apparemment bien de cela. Il était même émouvant de le suivre dès son primitivisme et ses sculptures abstraites des années 1930.

Lucio Fontana, rétrospective. Du 25 avril au 24 août 2014, au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 11 avenue du Président Wilson 75116 Paris, 01 53 67 40 00.


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Vous retrouvez comme chaque année dans LES GRANDES EXPOSITIONS 2016 à Paris de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.

Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14

Dans CALENDRIER 2016 des grandes expositions à Paris ces mêmes expositions sont classées par dates.

Dans la série Toutes les expositions 2016 dans les plus grands musées de Paris... lire également :
Au musée du Louvre, au Centre Pompidou, au Grand Palais, au musée d’Orsay, au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, au Jeu de Paume, au Palais de Tokyo, à la Bibliothèque nationale de France, au musée du Quai Branly, au musée des Arts décoratifs, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain.

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Contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer. Nous établissons, au fur et à mesure de leur publication, notre sélection des catalogues d’expositions 2016 de Paris, comme nous l’avons fait les années précédentes : 2015, 2014, 2013, 2012.

Ce catalogue a fait partie de la sélection 2014 pour le Prix CatalPa.

Vous pouvez consulter quelques dizaines de présentations d’artistes, classées de A à Z.

Nous vous proposons aussi une sélection de musées et d’expositions dans les villes françaises suivantes, que nous nous efforçons de tenir assez régulièrement à jour :
 Angoulême - Arles - Avignon - Bordeaux - Dijon - Grenoble - Ile-de-France - Lens - Lille - Lyon - Marseille - Metz - Montpellier - Nantes - Nice - Ornans - Rennes - Rodez - Rouen, Le Havre - Saint-Étienne - Strasbourg - Toulouse - Tours

Et juste des musées et expositions temporaires pour quelques villes étrangères : Amsterdam, Berlin, Bâle, Bruxelles, Genève, Londres, Madrid, Milan, et Venise.

André Balbo

sources : Visite, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris