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DERNIERS JOURS : Resisting the Present. Mexico 2000/2012, au MAM de la Ville de Paris

lundi 29 juillet 2019, par Expositions

Le MAMVP présente du 9/03 au 8/07/2012 cette exposition, composée d’une cinquantaine d’œuvres choisies (installations, vidéos, dessins, photos et films), de 24 artistes mexicains.

Papalotes negros (Ave de Mal Agüero), d’Arturo Hernàndez Alcàzar

Repères de la production d’une génération, nés pour la plupart après 1975, ils sont très engagés dans l’évolution sociale et politique du Mexique.

Cette génération a été marquée par l’évolution politique et économique si particulière du Mexique au cours des 20 dernières années, par le développement de ses institutions culturelles (le Museo Universitario de Arte Contemporáneo, le MUAC, le Museo Tamayo, la Fondation Jumex, les galeries, les collectionneurs, sans oublier les lieux alternatifs), et elle a manifesté sur la scène artistique mexicaine un dynamisme à forte résonance internationale.

Cela a été rendu possible grâce au rayonnement des artistes mexicains des Années 1990, qui avaient su transformer l’image que l’on avait de l’art mexicain, le plaçant au cœur de la décennie.

I-Machinarius (2008) de Marcela Armas

Les artistes, dont les œuvres sont présentées dans l’exposition « Resisting the Present. Mexico 2000/2012  », tout en se réclamant héritiers de cette génération, marquent clairement leurs distances vis-à-vis d’elle.

Il est vrai que, majoritairement actifs depuis les Années 2000, ils ont été confrontés à un contexte politico-criminel autrement plus violent et dramatique que ne l’avait été celui de leurs aînés : Alena en 1994, espérance puis désillusion de l’avènement d’une démocratie civile, amplification des tensions sociales liées à la corruption et à la violence, générant un climat quotidiennement étouffant.

Les artistes dont les œuvres sont réunies dans cette exposition viennent de domaines d’expression différents comme les arts visuels, le cinéma, ou le documentaire, par exemple. Ils utilisent diverses stratégies, qui l’activisme poétique, qui le détournement de problématiques nationales (guerre des narcos, criminalité, corruption, identité, immigration, frontières).

Chacune traduit plus ou moins explicitement la prise de conscience d’un modèle économique en crise et le climat de constante inquiétude pesante que traversent aujourd’hui les sociétés soumises aux enjeux de la globalisation.

On retiendra la redoutable dérision du Fémur de elefante mexicano (2010), de Jonathan Hernández et Pablo Sigg, qui semble interroger sur ce que sont devenues d’aussi importantes civilisations.

La permanence et l’importance des menaces qui environnent le pays est sombrement soulignée par les Papalotes negros (Ave de Mal Agüero), d’Arturo Hernàndez Alcàzar.

Mexique, qu’as-tu fait de tes talents ? Que fais-tu de tes richesses ? Et tourne à vide l’ I-Machinarius (2008) de Marcela Armas, et coule, souille et se gaspille ce pétrole, sang de la Terre, pourtant objet de toutes les convoitises, richesse d’un pays inversé et qui marche sur la tête.

Beaucoup d’autres œuvres fortes comme celles du très talentueux phœnix aux multiples langages, Alejandro Jodorowsky ; ou encore celle de Diego Berruecos, La Solución Somos Todos, rassemblant les photos de la campagne électorale victorieuse de celui qui allait devenir le président du Mexique, José Lopez Portillo en 1976, tan macho ; ou bien El Castillo (2008), de Jorge Méndez Blake, solide mur de briques, sournoisement fragilisé à sa base par un simple exemplaire poche du Château, de Franz Kafka.

Si les artistes, par leur expression, demeurent l’un des rares espoirs laissés à ce pays si perpétuellement en souffrance, le pire n’est jamais tout à fait impensable... Tercerunquinto conclut avec cette affirmation maussade, qui laisse planer le doute lancinant : No hay artista joven que resista un cañonazo de 50,000 dólares.

Ne relevons pas que le titre de cette exposition est en américain, qu’on lit plus souvent Mexico City que Mexico Ciudad, que ce pays est souvent situé, grave erreur, en Amérique centrale alors qu’il est en Amérique du Nord, et qu’il s’appelle les États-Unis du Mexique...

Qu’en resterait-il sans éruption, sans art et sans imagination ?

Resisting the Present. Mexico 2000/2012, au MAM de la Ville de Paris, du 9 mars au 8 juillet 2012.

Vous retrouverez dans l’article « 2012 à Paris : les grandes expositions de A à Z  » les différentes expositions 2012 déjà annoncées par leurs établissements et musées, et dans l’article « Calendrier 2012 des grandes expositions à Paris  », ces mêmes expositions classées par dates.

David méditant devant la tête de Goliath, d’Orazio Gentileschi, huile sur lapis-lazuli, exposition Artemisia

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André Balbo

sources : visite, MAMVA