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La Caserne de pompiers de Mallet-Stevens

vendredi 18 novembre 2011, par Franck Beaumont

Robert Mallet-Stevens (1886-1945) est un architecte français aux sources de la Modernité, souvent moins cité que Le Corbusier, Perret ou Lurçat. Certes, son oeuvre se concentra plus particulièrement sur des commandes privées de la bourgeoisie (villa Paul Poiret, villa Noailles, villa Cavrois) et sur les décors de cinéma qu’il affectionnait. Pourtant, il suffit d’emprunter la rue Mallet-Stevens, dans le 16e arrondissement, pour s’imprégner de la force et de la modernité de son travail.

Essentiellement sollicité par les constructeurs privés, Mallet-Stevens se vit confier dans toute sa carrière une seule commande publique, assez singulière dans son oeuvre, une caserne de pompiers, réalisée rue Mesnil en 1936 pour le compte de la ville de Paris.

L’architecte va proposer une organisation rationnelle, bien que la parcelle soit tout en profondeur, composée de trois entités. En façade sur la rue, le rez-de-chaussée est dévolu au garage des véhicules ; il comprend une cour et un gymnase à l’arrière. Au premier étage sur rue sont situés les bureaux des officiers, le poste téléphonique et le réfectoire tandis que les dortoirs occupent le deuxième étage. Troisième entité, les appartements des ménages de pompiers qui occupent les niveaux supérieurs d’un bâtiment en "L", perpendiculaire à la rue (très bien visible). De ce fait, Mallet-Stevens a prévu de manière très fonctionnelle trois entrées sur la rue : à gauche celle des bureaux, au centre celle des voitures, à droite celle des logements.

Dynamique et élégant, le bâtiment présente sur la rue les signes les plus marquants des propositions fortes de Mallet-Stevens : une grande silhouette horizontale (grâce à la longue baie vitrée du premier étage), les fenêtres d’angle, l’interpénétration du bâtiments en L et son identification facile grâce aux balconnets en saillie, et enfin la présence sur le bâtiment en L d’un tour saillante abritant les escaliers de secours. Précisons que l’architecte a prévu à l’intérieur des couleurs distinctes pour les trois entités : rouge pour la partie technique, gris et blanc pour la troupe, une couleur propre à chaque étage des logements. D’autres détails ont été étudiés dans un souci de confort : terrasse supérieure aménagée pour les enfants, nombreux revêtements de carreaux vernissés blancs pour l’hygiène. Il est à déplorer que le revêtement du béton en façade n’ait pas été restitué dans son état d’origine.

Pour compléter votre découverte de l’oeuvre parisienne de Mallet-Stevens, une visite de la rue Mallet-Stevens (M° Jasmin) s’impose. Celui-ci a en effet signé quasiment tous les hôtels particuliers : les hôtels Mallet-Stevens (N°12 et 14), Martel (n° 10), Reifenberg (n°4), Allatini (n° 3), Dreyfus(n° 7).

Franck Beaumont

Source : "Robert Mallet-Stevens, L’oeuvre complète", centre Pompidou.

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rue Mesnil