
Mieux que le respect, Christian Rizzotto mérite notre reconnaissance émue. Ses créations rivalisent en finesse avec celles des artisans de la profession les plus reconnus.
Vitrine sur la rue Brochant, avec de belles cabosses, d’autres produits, des accessoires. Ici, l’eau monte à la bouche.
Les cuisines fleurent bon, sont spacieuses et laissent deviner les outils d’une chocolaterie où le profane n’entrera pas et dans lesquelles se préparent des mélanges onctueux et d’effets immédiats...
On est bien loin ici des barres chocolatées au beurre de karité et à l’huile de palme. Sa base à lui est solide, inventive et gourmande.
Et il sait bien pourtant éviter les excès de la mode. Ceux par exemple de l’intégrisme des forcenés du chocolat noir.
Bien sûr, quand on part de la fève du cacaoyer, le noir est évidemment pour lui « le plus proche de la vérité  », mais ce chocolatier est plus exigeant encore, en recherche de créations et de dépassements. Il fouille, il expérimente, et il avoue ses inclinaisons personnelles, - ce qui n’est pas toujours un péché -, pour certaines herbes.
« La ganache, je la travaille au basilic, à la menthe poivrée, à l’estragon. Des baies aussi me sont précieuses, de cassis, des framboises, des cerises griottes. Je travaille à partir de pulpes de fruits que j’élabore moi-même : melon, abricot ou figue sauvage.  »

Monsieur Rizzotto est de plus un chaleureux prosélyte de la cause chocolatière, qui sait bien qu’il n’y a de vrais succès que confirmés par la rue.
Aussi teste-t-il dans l’enthousiasme ses nouvelles recettes auprès de ses bienheureux voisins, qu’il hèle à leur passage.
Et ce prince voit ainsi son pouvoir s’étendre sans partage dans des palais gagnés de plus en plus nombreux…
Vérifiez donc par vous-même l’excellence de ses produits ! En fermant les yeux et en laissant fondre : rocailles des Batignolles au cœur de gaufrettes émiettées, recommandées par Mathis, Nicole, Yvette, et bien d’autres, chocolats aux plantes infusées dans de la crème fraîche, et les orangettes, que l’on vient chercher de province. Ah, les orangettes, que je dévore par fagots (le rouge de la honte me monte aux joues) !
Cacaoyer, oyez, oyez, braves gens gourmands ! Retenez bien cette adresse pour les Noëls, les Pâques, mais surtout, conseil ultime, n’offrez pas tous vos ballotins de chocolats. Gardez-en un pour vous...
Apprenez ainsi, avec modération mais sans retenue, l’égoïsme. Ici, c’est à propos ! Sinon comment connaîtriez-vous l’importance et la qualité des cadeaux que vous offrirez ?
Christian Rizzotto. Du lundi au samedi, de 9 à 19h. Métro Brochant.
André Balbo