L’hôpital Bichat, porte de Saint-Ouen (XVIIIe), établissement de l’AP-HP, pourrait déménager et rejoindre sur un nouveau site l’hôpital Beaujon de Clichy.
Démoli pour être reconstruit ailleurs ? Étonnant, non ? Fusion donc avec l’hôpital Beaujon de Clichy (92) et regroupement sur l’emplacement actuel des docks de Saint-Ouen (93), selon certains, vers le futur quartier Claude-Bernard, porte d’Aubervilliers, pour d’autres…
Ce scénario a bien été annoncé lors de la présentation du plan stratégique 2010-2014 de l’AP-HP.
La mobilisation bat déjà son plein à Clichy contre la fermeture annoncée de son hôpital de proximité, mais du côté de Bichat, pour l’instant, on ne veut pas encore y croire. Mais les documents existent bel et bien : l’AP-HP a bien soumis en réunion « le scénario de reconstruction sur un seul site avec un besoin d’investissement de l’ordre de 630M€  », pour « un projet de l’ordre de 1 000 lits  » et « un délai de réalisation estimé à 18 ans  ».
Pour Dominique Demangel, l’adjointe au maire du XVIIIe chargée de la santé, « la destruction de Bichat semble en effet inéluctable car le coût d’une rénovation serait très largement supérieur à celui d’une construction. L’hôpital n’est plus aux normes, et ne répond plus aux demandes actuelles : il y a par exemple beaucoup de chambres à deux lits  ».
Mais sa préoccupation la plus urgente, c’est le regroupement des deux hôpitaux. « Sur le principe, nous ne sommes pas contre la complémentarité des deux, mais elle ne doit pas entraîner une dégradation du service au patient.  »
Sylvaine Bardon, de la CGT de Bichat, ne veut pas que l’on réduise la capacité d’hospitalisation. « Or le projet prévoit 1 000 lits, alors que les deux hôpitaux actuels en comptabilisent (ensemble) 1 400.  » Et de s’inquiéter aussi de la disparition des hôpitaux publics dans le Nord de Paris. « Il restera Lariboisière, Tenon et Avicenne, mais ce n’est pas tout près…  »
A l’AP-HP, on relativise ces craintes : « Aucune étude n’a été lancée sur le sujet, cette hypothèse de site unique n’est ni au cœur du projet médical ni à échéance du plan stratégique 2010-2014. En ce moment, ce n’est pas le centre de la réflexion du devenir du groupe. Il vise plutôt à décliner les orientations du plan stratégique, c’est-à-dire maintenir les activités de proximité dans chacun des établissements.  »
André Balbo
Source : Le Parisien