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Pour tous : exposition Terra Data, nos vies à l’ère du numérique
vendredi 13 octobre 2017, par
Du 4 avril 2017 au 7 janvier 2018 à la Cité des Sciences et de l’industrie.
Laissez-vous guider par vos enfants...
Par une journée printanière et douce de l’année 2016, 76 volontaires acceptaient de livrer à l’équipe de la Cité des Sciences en projet de cette exposition leurs attentes, leurs craintes, dont seule l’histoire sera en mesure de dire si en ce domaine elles étaient fondées ou pas.
Le hasard, bon garçon, permit que la parité la plus parfaite soit respectée, et que les différentes "tranches d’âges" soient adroitement représentées.
Ainsi fut lancé ce splendide projet qui devrait attirer quelque 170 000 visiteurs, du collège aux écoles de jeunes ingénieurs, à ceux qui sentent bien, même si ce n’est encore qu’une forme d’intuition, que si l’on ne s’intéresse pas au bon niveau à ces sujets... ils s’occuperont de nous de toutes évidences sous peu.
Cette exposition dresse une sorte de parcours d’une durée sensiblement de 90 minutes, offrant aux visiteurs de lire l’épopée des Datas sous la forme d’une sorte de dictionnaire, dans lequel chaque terme, chaque expression est à la fois explicité et illustré.
Il y a beaucoup à lire, peu de poufs où s’assoir, mais les tables paraissent assez solides.
Issues de capteurs qui procèdent à la numérisation du monde réel, les données connaissent non seulement une croissance vertigineuse, mais qui en plus s’accélère. Traitées par des machines à l’aide d’algorithmes, elles ouvrent potentiellement la voie à une amélioration des prises de décisions ainsi qu’à une meilleure anticipation des événements. Veut-on croire.
Mais savons-nous ce qu’est une donnée ? Par quel traitement produisent-elles de la connaissance ? Comment agissent-elles sur nos existences et, ce faisant, modèlent-elles un nouveau monde, une nouvelle Terre, de nouveaux types de relations ?
Cette exposition ouvre au public (et avec lui) la boîte noire de ces technologies fugacement d’aujourd’hui mais bâtissant nos demains. Elle bénéficie du soutien scientifique de l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria).
© Simon Belcher- Age fotostock
Elle a de plus une dimension participative, ce qui, compte tenu de la thématique éminemment contemporaine, riche et complexe, était particulièrement adapté.
En partenariat avec le cabinet Res publica, elle a mobilisé ce groupe de 76 personnes volontaires dont je vous parlais plus haut, qui ont débattu et posé des questions, étant le bon reflet de ce véritable engouement pour cette expérience innovante, dont a été tiré un film présenté sur écran en toute fin d’exposition. Il prouve que le public peut s’emparer d’un débat qui mêle science, technologie et société, pour mieux comprendre le monde numérique de demain et en être un citoyen averti.
Après 30 ans de muséologie interactive basée sur l’expérimentation du visiteur, la Cité franchit ainsi une nouvelle étape en impliquant le public dès la conception même de ses expositions.
Les données, qu’est-ce que c’est ? Aujourd’hui, le monde qui nous entoure est devenu mesurable en tout. Ordinateurs, téléphones et autres objets connectés se multiplient. Ils produisent chacun, en continu, d’énormes masses de données. L’exposition fait découvrir leur étonnante diversité, qui ne cesse de croître à mesure que se développent de nouveaux outils de collecte.
Les humains produisent chaque jour davantage de données qu’il n’en a été créé entre les débuts de l’humanité et l’an 2000. Codées sous forme d’octets, elles se complexifient et nécessitent des capacités de stockage toujours plus importantes.
Mais encore faut-il savoir les traiter en temps pour qu’elles restent pertinentes. Il est également crucial de veiller à leur véracité, leur précision, leur pertinence par rapport au domaine dans lequel elles sont étudiées.
© Simon Belcher- Age fotostock
L’exposition s’ouvre sur une introduction de Serge Abiteboul, directeur de recherche à l’Inria, qui donne les premières clés de compréhension de cette problématique.
Pourquoi s’intéresser aujourd’hui aux données numériques ?
Collecter des données ne suffit pas. Encore faut-il les transformer en connaissances utilisables. C’est la fonction remplies par les algorithmes, qui permettent de croiser et d’analyser des volumes inaccessibles au traitement par des humains.
Mais qu’est-ce qu’un algorithme ? C’est une méthode systématique permettant d’arriver à un résultat par une succession d’étapes simples. Dans la vie de tous les jours, nous avons souvent recours à des algorithmes sans y prêter attention : pour nouer ses lacets, chercher un mot dans le dictionnaire... ou encore, comme le montre une manipe de l’exposition, faire un nœud de cravate !
Et en informatique, comment les algorithmes sont-ils décrits ? Un jeu propose aux visiteurs de faire une expérience de classement pour être triés, comme s’ils étaient dans un ordinateur.
Pour information, un algorithme permet de résoudre un problème sans devoir inventer une nouvelle façon de trouver une solution à chaque fois qu’il se pose. C’est une méthode systématique qui conduit au résultat par une succession d’étapes simples. En informatique, l’algorithme est écrit en langage de programmation et devient ainsi un programme qui sera exécuté par une machine.
Plus élaborés, les algorithmes d’apprentissage permettent aux machines de développer de nouvelles connaissances à partir de données qui leur sont soumises. Les applications de cette méthode sont multiples et se déclinent dans différents domaines, comme celui de la reconnaissance de forme que le visiteur peut expérimenter.
Le développement du numérique concerne un nombre croissant de domaines scientifiques, des neurosciences à la climatologie, en passant par l’épidémiologie ou l’astronomie. Des domaines d’activité économique se voient modifiés dans leur fonctionnement grâce au potentiel de traitement de ces données : l’assurance, le renseignement, l’emploi, l’agriculture, la santé, etc.
© Simon Belcher- Age fotostock
Ces impacts sont réels sur nos vies et nos sociétés. Ainsi, les plateformes de marché collectent-elles des données, les traitent et recueillent leurs traces pour proposer de nouveaux services.
Les utilisateurs ne sont plus forcément payeurs, leurs données servant de “mode de règlement†. Pas étonnant que de nouvelles professions d’analyse de ces données voient le jour ! Un petit panorama éclairant de ces nouveaux métiers peut susciter ou orienter quelques vocations.
Outre ce développement technologique qui influe sur le futur, les données servent aussi à la modélisation et à une meilleure compréhension du passé.
L’exposition présente ainsi une simulation de la ville de Venise et de ses habitants à travers 12 siècles d’histoire, permise par la numérisation d’un très grand nombre d’archives.
L’interaction entre la technologie et la société est telle aujourd’hui que les développements techniques ont des conséquences environnementales, sociales et humaines qui dépassent de loin les objectifs initiaux. Les smartphones collectent ainsi, parfois à l’insu des utilisateurs, nombre de données, comme le numéro de série, les coordonnées géographiques ou encore l’existence de liens sociaux.
On peut légitimement s’en inquiéter mais ces technologies permettent également de redevenir acteur de sa vie numérique : la collecte de données sur l’environnement, la pollution ou encore la radioactivité font aujourd’hui l’objet d’une appropriation citoyenne.
La numérisation croissante de nos vies affecte les modes de gouvernance, interroge les pratiques collectives et fait émerger par rebond une culture du phénomène numérique.
© Simon Belcher- Age fotostock
“Le développement exponentiel du numérique est à l’origine d’une profonde et rapide transformation de nos vies. C’est sur ce sujet très actuel que se penche l’exposition Terra Data, nos vies à l’ère du numérique ; et elle le fait d’une manière totalement nouvelle, ayant été conçue avec l’aide du public, selon un processus participatif inédit inspiré des méthodes de consultation citoyenne locale. La Cité des sciences et de l’industrie, forte de son expérience, poursuit ainsi son travail de décryptage des grandes questions de société. †Bruno Maquart, président d’Universcience
Parmi les démonstrations les plus excitantes vous trouverez, si en acceptez au démarrage le principe, la reconnaissance faciale, cette application identifiant une personne grâce à son visage. Comment cela fonctionne-t-il ? Faites-en l’expérience la-bas.
Visualisation des pertes successives en hommes de l’armée française napoléonienne pendant la campagne de Russie 1812, par Charles-Joseph Minard (1869). BnF.
La Datavisualisation avance quelques exemples historiques fascinant, dont la lugubre représentation des effectifs de la Grande Armée se réduisant dramatiquement en fin de campagne de Russie.
À partir d’une base de 30 000 œuvres d’art, une application permet de retracer les influences reçues d’une œuvre, ou de présenter les autres pièces de la database qui lui sont associées.
Connaissiez-vous l’Obfuscation ? Ce mot désigne le camouflage numérique. En distillant des informations imprécises, aléatoires ou fausses, l’internaute parvient à brouiller les contours de son identité numérique.
Vivez les flux qui se mirent en place en toute discrétion sous le nom générique des Panama Papers pour aboutir, après de longues enquêtes collectives et secrètes partagées par une multitude de journalistes et de correspondants, aux affaires dont vous allez commencer à entendre de plus en plus parler...
Saviez-vous que l’on entrera très prochainement dans l’exploitation individuelle de ces océans d’informations ?
Cette exposition est passionnante et riche d’enseignements, à l’heure où les fournisseurs d’accès américains s’autorisent à revendre les données privées de leurs clients et quand Donald Trump fait étudier l’obligation faite à ses frontières au visiteur de livrer son carnet d’adresses, ses codes de réseaux sociaux et l’historique de ses recherches sur Internet !
Choisissez, pour vous y accompagner, parmi vos enfants, petits-enfants, neveux, etc, ceux qui sauront le mieux vous plonger dans les ivresses et les étonnements de ces univers...
Terra Data. Nos vies à l’ère du numérique, du 4 avril 2017 au 7 janvier 2018. Cité des sciences et de l’industrie, 30, avenue Corentin-Cariou, 75019 Paris. 01 40 05 80 00. Métro Porte de La Villette. T 3b. Ouvert tous les jours sauf le lundi de 10 à 18h et jusqu’à 19h le dimanche. Ouverture exceptionnelle les lundis 21 et 28 décembre. Ouverture jusqu’à 19h du 20 au 23 et du 26 au 30 décembre 2015 et les 2 et 3 janvier 2016. Exposition temporaire de 1 000 m2. Public : familial et scolaire. 12 ou 9€ (+ de 65 ans, enseignants, - de 25 ans, familles nombreuses et étudiants). Le billet inclut L’Argonaute et le planétarium. Gratuit pour les - de 2 ans, les demandeurs d’emploi et les bénéficiaires des minimas sociaux, les personnes handicapées et leur accompagnateur. www.cite-sciences.fr, @citedessciences.
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Vous retrouvez comme chaque année dans PARIS 2017. LES GRANDES EXPOSITIONS de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.
Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14
Dans Le CALENDRIER 2017 des grandes expositions à Paris ces mêmes expositions sont classées par dates.
Dans la série Toutes les expositions 2017-2018 dans les plus grands musées de Paris... lire également :
Au musée du Louvre, au Centre Pompidou, au Grand Palais, au musées d’Orsay et de l’Orangerie, au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, au Jeu de Paume, au Palais de Tokyo, à la Bibliothèque nationale de France, au musée du Quai Branly, au musée des Arts décoratifs, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, au musée Guimet, au musée Galliera, au Petit Palais, et au Château de Versailles.
Nous nous efforçons de tenir ces articles à jour, et nous vous remercions des suggestions, précisions, ajouts et corrections que vous pourriez être amenés à apporter à ces programmes.
Nous vous indiquons chaque semaine les nouveautés, les expositions qui fermeront bientôt leurs portes, et... nos préférences, car on ne se refait pas : PARIS EXPOS HEBDO. Nouveautés / Conseils / Derniers Jours.
Vous pouvez consulter plus d’une centaine de présentations d’artistes, classées de A à Z.
Contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer. Nous établissons, au fur et à mesure de leur publication, notre sélection des catalogues d’expositions 2017 de Paris, comme nous l’avons fait les années précédentes : 2016, 2015, 2014, 2013, 2012.
Nous vous proposons aussi une sélection de musées et d’expositions 2017 dans les villes françaises suivantes, que nous nous efforçons de tenir assez régulièrement à jour :
– Aix-en-Provence - Albi - Les Alpilles - Angers - Angoulême - Antibes - Arles - Aubagne - Avignon - Bègles - Biarritz - Biot - Blois - Bordeaux - Bourg-en-Bresse - Brest - Cagnes-sur-Mer - Cannes - Carcassonne - Dijon - Grasse- Grenoble - Hyères - Ile-de-France : Auvers/Oise, Boulogne-Billancourt, Bussy-Saint-Martin, Chamarande, Chantilly, Châtenay-Malabry, Compiègne, Écouen, Fontainebleau, Giverny, L’Isle-Adam, Jouy-en-Josas, Malmaison, Marne-la-Vallée, Meudon, Milly-la-Forêt, Noisiel, Pantin, Pierrefitte/Seine, Poissy, Pontoise, Royaumont, Rueil-Malmaison, Saint-Cloud, Saint-Denis, Saint-Germain-en-Laye, Saint-Ouen-l’Aumône, Sceaux, Sèvres, Versailles, Vitry/Seine, Yerres - L’Isle-sur-la-Sorgue - Landerneau - Le Cannet - Le Havre - Lens - Le Rayol - Le Canadel/Mer - Les Sables-d’Olonne - Les-Saintes-Maries-de-la-Mer - Libourne - Lille : Villeneuve d’Ascq, Roubaix, Tourcoing, Croix, Graveline, Cassel, Valenciennes - L’Isle-sur-la-Sorgue - Lodève - Lyon - Marseille - Martigues - Metz - Monaco - Montauban - Montpellier - Mougins - Nantes - Narbonne - Nice - Nîmes - Nogent/Seine -Ornans - Rennes - Rodez - Rouen - Saint-Étienne - Saint-Nazaire - Saint-Paul-de-Vence - Saint-Tropez - Sérignan - Sète - Strasbourg - Toulon - Toulouse - Tours - Valence - Vallauris - Vence - Vendôme - Villeurbanne
Et juste des musées et expositions temporaires pour quelques villes étrangères : Amsterdam : Harlem, Rotterdam, La-Haye, Bois-le-Duc, - Bâle - Berlin - Bruxelles - Genève - Liège - Londres - Madrid - Milan - Monaco - Venise
André Balbo
sources : Visite, Cité des Sciences