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De l’Allemagne : plus d’un siècle de peinture, de Friedrich à Beckmann

lundi 6 mai 2019, par Expositions

L’exposition au musée du Louvre « De l’Allemagne, 1800-1939. De Friedrich à Beckmann  » devient un des hauts lieux du programme de la réconciliation entre la France et l’Allemagne : le président de la République François Hollande s’y rend avec la Chancelière Angela Merkel le 30 mai.

Cette exposition rassemble plus de 200 œuvres, dont certaines comptent parmi les plus réputées du patrimoine artistique germain. Originale et rare en France par le domaine évoqué (on a peu vu jusque-là d’expositions consacrées aux beaux-arts allemands), elle rencontre auprès du public un vrai succès, même si elle donna lieu Outre-Rhin à certaines polémiques dans la presse, jugeant d’une part que la continuité chronologique n’était pas assurée, et que s’arrêter artificiellement en 1939 pouvait laisser à penser à un déterminisme débouchant forcément sur les excès du nazisme...

Son titre "De l’Allemagne" rappelle celui du livre de Germaine de Staël… publié et interdit en 1810.

Caspar David Friedrich The wanderer above the sea of fog (Détail) De l’Allemagne 1800-1939, de Friedrich à Beckmann, musée du Louvre

Les grands thèmes structurant la pensée allemande de 1800 à 1939 scandent fortement l’exposition :
 comme l’attachement de ses artistes aux Antiquités, celle de la Grèce puis celle de l’Italie,
 l’intérêt fort porté au Moyen-Âge et aux mondes parallèles et merveilleux qui certainement nous entourent, peuplés gnomes et lutins de toutes sortes,
 l’architecture romantique et utopique des cathédrales qui peut nous relier au divin et aux mondes plus mystiques,
 l’opposition ou la différence des conditions de l’homme et de la femme, dont Persée et Andromède, de Lovis Corinth, serait un bel exemple, mettant en présence un chevalier cuirassé dont on ne voit pas un centimètre de peau, sauve une femme entièrement nue et en majesté,
 l’omniprésence et puissance de la nature, avec les paysages imaginés par Friedrich, quasi mystiques, où de petits personnages nous invitent à partager une sereine contemplation,
 puis, dans cette première moitié du XXe siècle, aux souffrances que l’humanité s’inflige à elle-même du fait des guerres, des excès et des différences.

L’exposition resitue la production artistique et les artistes, de Caspar David Friedrich à Paul Klee, de Philipp Otto Runge à Otto Dix, dans le contexte intellectuel du moment de leur création et les confronte aux écrits des grands penseurs, au premier rang desquels figure bien sûr Goethe, dont son célébrissime portrait (1787) dans la campagne romaine de Tischbein (1751-1829) ouvre l’événement.

De la fin du XVIIIe siècle à la veille de la Seconde Guerre mondiale, l’histoire allemande encore morcelée progressera difficilement vers la constitution de son unité politique qui comprendra de la Bavière à la Baltique, et de la Rhénanie à la Prusse, et l’on a dit que l’occupation napoléonienne avait certainement favorisé la venue de cette unité, fournissant l’arrière-plan politique aux premières expérimentations romantiques.

À l’autre bout de cette période chronologique, la montée du nazisme, et la sensibilité aux douleurs et à l’humanité meurtrie.

En début d’exposition, une merveille kitschement romantique de Ludwig Ferdinand Schnorr von Carolsfeld (1833), Le Saut du rocher, où deux amants aux visages transfigurés par la béatitude de l’union, pour échapper à leurs poursuivants, chiens et cavalier, se jettent dans un profond et sombre précipice.

Sur la Chevauchée de Flakenstein (1843-1844), de Moritz von Schwind, un groupe de sympathiques gnomes met le chevalier sur le chemin de sa belle.

Plus loin, superbe Entrée de cimetière, de Friedrich, La Forge ou les cyclopes modernes d’Adolph Menzel, puis Ecce homo (1925), de Lovis Corinth.

Une exposition très dense, de qualité, de grands tableaux qui méritent que l’on s’y attardent, mais le petit regret d’une jauge maintenue à quelque 600 visiteurs simultanés, ce qui est beaucoup pour l’espace et l’accrochage assez serré.

Les commissaires de cette exposition sont Sébastien Allard, conservateur en chef au département des Peintures, au musée du Louvre, Danièle Cohn, professeur des universités, directrice du Centre d’esthétique et de philosophie de l’art, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et Johannes Grave, professeur à l’Université de Bielefeld.

De l’Allemagne, 1800-1939. De Friedrich à Beckmann, du 28 mars au 24 juin 2013 au Louvre, Hall Napoléon, sous la Pyramide. 01 40 20 53 17. Tous les jours, sauf le mardi, de 9 à 18h. Nocturnes les mercredi et vendredi jusqu’à 21h45. 12€, billet jumelé avec l’accès aux collections permanentes 15€.

Vous retrouverez dans les articles 2012 à Paris : les grandes expositions de A à Z et 2013 à Paris : LES GRANDES EXPOSITIONS de A à Z les différentes expositions 2012 et celles de 2013 déjà annoncées par leurs établissements et musées.

Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14

Dans les articles Calendrier 2012 des grandes expositions à Paris, et CALENDRIER 2013 des grandes expositions à Paris, ces mêmes expositions sont classées par dates.

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Le catalogue de cette exposition en fait partie.

André Balbo

sources : visite, musée du Louvre