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Trompe-l’œil. Imitations, pastiches, illusions, aux Arts-déco
vendredi 2 novembre 2012, par
Le musée des Arts-décoratifs présente jusqu’au 15 novembre 2013 une petite exposition : « Trompe-l’œil. Imitations, pastiches et autres illusions  ».
« Homme assis à une terrasse de café  », Gunnar Larsen, 1973 © Dominique Weitz et DR
Pline l’Ancien rapportait, il y a de cela quelque temps, dans son Histoire naturelle, que le peintre Zeuxis (464-398 av. JC) avait représenté des raisins si parfaits que des oiseaux étaient venus voleter autour.
Après l’Antiquité, où l’on cherchait déjà à tromper l’œil dans les fresques et les mosaïques, la Renaissance puis le Maniérisme amplifièrent cette volonté formelle, avant que la période baroque n’en fasse un genre à part entière et que la virtuosité n’y atteignit son apogée. Cette illusion doit alors beaucoup aux techniques de la perspective et du clair-obscur.
En art décoratif, cette « tromperie des yeux  » recouvre différentes réalités : l’imitation, le pastiche ou les illusions d’optique. Elle s’applique autant à l’objet (céramique, orfèvrerie, papier peint, bijou) qu’à la mode ou à l’affiche. Cette tromperie concerne autant la matière, la technique, le sujet que l’usage, et de nombreuses matières vont être imitées par d’autres : la céramique imite le jaspe, les roches rares, le porphyre ou l’or ; le linoléum, le plancher ; le strass, le diamant ; la broderie, le bijou.
Ces techniques deviennent des savoir-faire propres à développer la maîtrise des artisans. Le papier peint sera le support idéal de cette forme d’expression, reproduisant bois, laque, faïence, paille, velours ciselé…
Papier-peint, Etablissements Leroy, France, 1910/1911
Un objet peut nous tromper sur sa matière comme sur sa fonction, nous dissimuler ce qui doit rester discret ou jouer de notre surprise. Que cache donc la façade d’un secrétaire ? Qu’est-ce qu’un « cabinet d’affaire  » ?
En se jouant des styles et des références, l’objet nous trompe aussi sur son époque. Le Moyen-Âge réinterprète l’Antique, le XIXe le Moyen-Âge, la Renaissance ou les civilisations orientales…
De grands créateurs se sont d’ailleurs illustrer dans ces domaines : Théodore Deck a revisité les arts de l’Islam, Gabriel Viardot ceux de la Chine ou du Japon, tandis que Charles-Jean Avisseau travaillait à la manière de Bernard Pallissy. C’est d’ailleurs encore l’un des ressorts utilisé de nos jours par les publicitaires qui n’hésitent pas notamment à faire allusion aux chefs-d’œuvre de la peinture dans leurs campagnes.
Au-delà du trompe-l’œil, les jeux fondés sur les mécanismes de la vision, effets d’optique et illusions visuelles, sont tout autant utilisés par les créateurs pour troubler la perception du réel. La mode, plus que tout autre domaine, assume et se revendique le théâtre des illusions les plus folles. Du XVIIIe au XIXe siècle, perruques, tournures, et faux-cul sont autant là pour tromper que pour sublimer le corps et le vêtement.
Cette exposition nous invite au grand jeu de l’illusion en réunissant en 12 thèmes près de 400 objets, jamais ou rarement montrés, témoins des inventions techniques et artistiques.
Dessin, anamorphose, l’Europe, Elias baeck (1679 –1747) alias heldenmuth, Allemagne, 1740 Aquarelle, gouache
– « Ombre et lumière  », où comment donner l’illusion de l’espace et simuler la profondeur. Du sol au plafond, les perspectives et simulations de toutes sortes créent d’étonnantes percées. La grisaille (quelques beaux exemples) comme le polissage du métal font ressortir le relief et jouent avec subtilité sur la profondeur.
– « Optique hypnotique  », quand les effets d’optique suscitent l’intérêt des créateurs. Les anamorphoses font partie des plus spectaculaires, quand elles détruisent à première vue une image, rendue inidentifiable, pour la reconstituer à notre émerveillement sur un support cylindrique. Imaginons la prouesse technique de l’artisan ou de l’artiste ! D’autres artifices créeront l’illusion : mouvement, pliages savants, collage, jeux linéaires.
– « Cousu de fil blanc  », quand le trompe l’œil se fait artifice dans la mode, dont il est d’ailleurs, soit dit en passant, partie intégrante. Tournures, corset, perruque, il s’agira ici de corriger ou de sublimer le corps. Motifs, matières et techniques jouent avec le faux, l’artificiel. Des fausses poches, aux bijoux brodés, en passant par les effets froissés, il simule à si méprendre la patine du temps, voire se confond avec la peau.
– « Une matière peut en cacher une autre  », avec ces catalogues de linoléum, papier peint, formica, déclinant les faux bois, planchers, carrelages, tapis, voire mettent en scène des objets dont la matière n’est pas celle que l’on croit.
– « À la manière de…  ». Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, l’imagination de nombreux créateurs est stimulée par d’autres cultures, d’autres artistes. L’Orient exercera alors un puissant attrait chez nombre de façonniers et de créateurs. Motifs, techniques anciennes, sont l’objet d’expérimentations passionnées.
– « Ça trompe énormément  ». Comme dans un jeu de cache-cache, la double fonction de l’objet est reine et sa fonction principale n’apparaît pas à première vue : boîte en forme de livre ou en forme de chou, lorgnette dissimulée dans un éventail ou pudique tabouret d’affaire, pour des besoins qu’il s’agira bien de satisfaire.
Vous retrouverez dans l’article « 2012 à Paris : les grandes expositions de A à Z  » les différentes expositions 2012 déjà annoncées par leurs établissements et musées, et dans l’article « Calendrier 2012 des grandes expositions à Paris  », ces mêmes expositions classées par dates.
David méditant devant la tête de Goliath, d’Orazio Gentileschi, huile sur lapis-lazuli, exposition Artemisia
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André Balbo
sources : visite, Les Arts décoratifs, visite
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