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Exposition Spectaculaire Second Empire (1852-1870)
samedi 26 novembre 2016, par
Du 27 septembre 2016 au 16 janvier 2017, au musée d’Orsay, Niveau 0, Grand espace d’exposition.
Régime décrié en son temps et honni après sa chute, le Second Empire fut longtemps marqué du sceau décadent et superficiel de la « fête impériale  ».
Il fut instauré le 2 décembre 1852 lorsque Louis-Napoléon Bonaparte, président de la République française, devint Napoléon III, empereur des Français, et sombra le 4 septembre 1870 à la suite de la défaite de Sedan, lors de la guerre contre la Prusse.
Sur fond de bouleversements sociaux importants, la Second Empire fut une époque de prospérité rapide sans équivalent, un temps de fastes et d’euphorie économique, d’ostentation et de célébrations multiples.
Portrait de Napoléon III par Franz Xaver Winterhalter
Temps de crise morale et esthétique également, ou les artistes, écartelés entre les cadres culturels anciens et les nouveaux usages, hésitent entre l’hypertrophie décorative et la quête du vrai.
Pour célébrer à l’automne 2016 ses 30 ans, le musée d’Orsay se penche cette première « société du spectacle  » (Guy Debord), et entend proposer une vision renouvelée de cette grande période de création et de modernisation, au cours de laquelle « s’est formée, en quelque sorte, une nouvelle France  » (Gambetta).
L’exposition mêle peintures, sculptures, photographies, dessins d’architecture, objets d’art, bijoux, et costumes, dans un parcours thématique construit autour des 4 axes suivants.
– La Comédie du pouvoir. « Vaste spectacle du pouvoir en représentation  » (Xavier Mauduit), le Second Empire est une période de mise en scène de l’autorité. Napoléon III cherche à apparaître comme le digne héritier de son oncle, comme un grand chef de guerre, mais aussi comme un souverain moderne préoccupé du sort des plus pauvres. De son côté, l’impératrice Eugénie, icône de mode et première "première dame", se dévoue aux causes charitables.
Alexandre-Gabriel Lemonnier, Couronne de l’Impératrice Eugénie, 1855. Cuir, diamant, émeraude et or, D. 15 x H. 13 cm. Paris, musée du Louvre, acquise en 1988 © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Les frères Chuzeville
Installés dans des décors hérités de la monarchie (les Tuileries, Saint-Cloud, Compiègne), ou sur de nouvelles scènes (le nouveau Louvre, Pierrefonds), Napoléon III et sa cour cosmopolite, jeune et brillante, ressuscitent les fastes du pouvoir de l’Ancien Régime et éblouissent l’Europe lors de fêtes mémorables, notamment à l’occasion des Expositions Universelles de 1855 et 1867.
L’Empereur use également des multiples événements dynastiques ou politiques qui ponctuent son règne pour cimenter l’adhésion de la population au régime, multiplication de dates anniversaires, du mariage de l’Empereur en 1853, le 30 janvier, avec Eugénie de Montijo, à l’inauguration du Canal de Suez en 1869, en passant par la célébration des victoires militaires de Crimée ou d’Italie, les inaugurations des nouveaux boulevards percés par Hausmann ou les nouvelles lignes de chemin de fer qui couvrent le territoire.
– Une Société en représentation. Enrichie et triomphante, fascinée par sa propre image, la bourgeoisie démultiplie à l’infini son reflet par le portait peint, sculpté ou photographié. Disdéri met au point le portrait-carte de visite quand Nadar révolutionne les codes du genre.
Face à la demande, les artistes perpétuent les traditions néoclassiques (Ingres, Flandrin), ou innovent, en puisant à de nouvelles sources d’inspirations, le brio de la peinture anglaise pour Winterhalter ou le souffle du baroque français pour Carpeaux.
Aux exhibitions narcissiques et aux jeux de travestissement photographiques, comme ceux de la Comtesse de Castiglione ou de l’Impératrice Eugénie, répondent les tentatives réalistes de certains peintres comme Courbet ou Manet de dépeindre l’individu « dans son milieu  » (Duranty).
Petrus Henricus Theodorus Tetar van Elven, Fête de nuit aux Tuileries, le 10 juin 1867 (fête donnée à l’occasion de la visite des souverains étrangers pour l’exposition de 1867, le Tsar Alexandre II au bras de l’impératrice Eugénie et Napoléon III avec Guillaume Ier de Prusse et le sultan Abdulaziz)
Ces portraits occupent désormais la place de choix dans les intérieurs du Second Empire, scènes privilégiés de la représentation sociale et lieux des multiples « fantasmagories  » du passé et de l’ailleurs (selon les mots de Walter Benjamin).
Quelques demeures cristallisent ces enjeux, comme la Villa Pompéienne du Prince Napoléon, véritable décor néo-grec conçue comme la scène des performances de la tragédienne Rachel, le château d’Abbadia près d’Hendaye, folie néo-gothique, ou le château de Ferrières, luxueux écrin néo-renaissance imaginé par l’architecte Paxton et l’artiste et décorateur Eugène Lami pour y loger les chefs-d’œuvre du « goût Rothschild  ».
Temps de l’éclectisme, le Second Empire multiplie les références à l’Antique, mais aussi au Moyen-Âge, à la Renaissance, aux styles Louis XV et Louis XVI, à l’Orient et au Japon, dans un mélange à la fois savant et libre d’objets anciens et modernes, où tout doit concourir à « l’effet  ».
– Travestissements / Divertissements. Sous le Second Empire, la vie parisienne bat au rythme des bals et des soirées organisées par la cour ou les grands personnages du temps, la princesse Pauline de Metternich, le duc de Morny, le prince Walewski ou la princesse Mathilde.
Paris, ville lumière, devient le cœur de cette « fête impériale  » qui fait vivre l’industrie du luxe. Particulièrement cosmopolite et socialement mêlée, cette société cultive le goût des tableaux vivants, travestissements et bals costumés. Centre des plaisirs, la ville accueille les touristes étrangers autant que les ouvriers venus des campagnes, et leur offre de nouveaux divertissements (concerts populaires, cafés-concerts).
Souper à Versailles en l’honneur de la reine d’Angleterre, le 25 août 1855. Eugène LAMI (1800-1890) © Photo RMN-Grand Palais - G.Blot / H. Lewandowski
S’appuyant sur la vivacité de la vie théâtrale et lyrique parisienne, l’Empereur modernise la réglementation des théâtres (décret de libéralisation de l’activité de 1864), détruit les vieilles salles du « boulevard du crime  » et lance la construction de nouvelles. Parmi ces salles, celles des théâtres de la place du Châtelet, et le nouvel Opéra de Charles Garnier, monument-spectacle par excellence.
La ville de Paris, en perpétuel chantier, métamorphosée par la scénographie haussmannienne, se fait décor à ciel ouvert, lieu de parade des foules modernes et de la déambulation du flâneur. « J’ai passé trente-six heures à Paris au commencement de cette semaine pour assister au bal des Tuileries. Sans blague aucune, c’était splendide. Paris du reste tourne au colossal […] On est menacé d’une nouvelle Babylone  » écrit Flaubert à George Sand en 1867.
Une certaine nature, artificielle, envahie l’espace urbain, alors qu’une nouvelle vie « en plein air  » se développe, au jardin, à la campagne ou au bord de la mer, et avec elle une Nouvelle Peinture. Le monde et le demi-monde se montrent avenue de l’Impératrice (avenue Foch) à Paris, sur les plages de Deauville et de Biarritz.
– Les scènes de l’art, le Salon et les Expositions universelles. Le Salon apparaît une dernière fois, sous le Second Empire, comme la scène privilégiée du monde de l’art. Lieux de la reconnaissance officielle ou du scandale, le Salon est à la fois un champ de bataille esthétique où toutes les tendances cohabitent, et un grand marché pour le nouveau public bourgeois qui s’y presse en très grand nombre.
En 1863, Napoléon III, face aux protestations des artistes rejetés par le jury, crée en parallèle du Salon officiel un « Salon des refusés  », acte de libéralisation majeur dans le domaine des arts. Manet, « premier dans la décrépitude de [son] art  » (Baudelaire) y fait scandale avec le Déjeuner sur l’herbe (Paris, musée d’Orsay).
L’Empire de Napoléon III se met en scène face à l’Europe lors des Expositions universelles en 1855 et 1867 à Paris, célébration majeure des idéaux saint-simoniens de progrès et d’échange, chers au régime. S’y affirme la place prépondérante des arts industriels et l’éclectisme triomphant des sources d’inspiration. Emblématique de cette nouvelle société capitaliste, les expositions sont bien ces « immenses accumulations de marchandises  » (Karl Marx, Le Capital, 1867), spectacle propre à frapper l’imagination des foules.
Commissariat général : Guy Cogeval, président des musées d’Orsay et de l’Orangerie. Commissariat : Yves Badetz, conservateur au musée d’Orsay et directeur du musée Hébert ; Paul Perrin, conservateur au musée d’Orsay ;
Marie-Paule Vial, conservateur en chef du patrimoine, chargée de mission à la direction culturelle de la ville de Marseille.
Édouard Manet - Le Déjeuner sur l’herbe
Spectaculaire Second Empire, du 27 septembre 2016 au 16 janvier 2017, au musée d’Orsay, Niveau 0, Grand espace d’exposition, entrée par le parvis 1, rue de la Légion d’Honneur, 75007 Paris. 01 40 49 48 14. Métro Solférino, RER C, station Musée d’Orsay. Bus 24, 63, 68, 69, 73, 83, 84, 94. Ouvert de 9h30 à 18h les mardi, mercredi, vendredi, samedi et dimanche, de 9h30 à 21h45 le jeudi. Fermeture le lundi, les 1er mai et 25 décembre. Droit d’entrée à l’exposition et au musée, tarif unique 12 ou 9€ /gratuits pour les – de 26 ans, résidents ou ressortissants de l’un des pays de l’Union européenne. Accès gratuit aux collections permanentes le 1er dimanche du mois.
Lire aussi : Toutes les expositions 2016-2017 au musée d’Orsay.
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Vous retrouvez comme chaque année dans LES GRANDES EXPOSITIONS 2016 à Paris de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.
Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14
Dans CALENDRIER 2016 des grandes expositions à Paris ces mêmes expositions sont classées par dates.
Nouvellement en ligne :
Le CALENDRIER 2017 des grandes expositions à Paris
PARIS 2017. LES GRANDES EXPOSITIONS de A à Z
Dans la série Toutes les expositions 2016 dans les plus grands musées de Paris... lire également :
Au musée du Louvre, au Centre Pompidou, au Grand Palais, au musée d’Orsay, au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, au Jeu de Paume, au Palais de Tokyo, à la Bibliothèque nationale de France, au musée du Quai Branly, au musée des Arts décoratifs, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, au musée Guimet, et au musée Galliera.
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Contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer.
Nous établissons, au fur et à mesure de leur publication, notre sélection des catalogues d’expositions 2016 de Paris, comme nous l’avons fait les années précédentes : 2015, 2014, 2013, 2012.
Vous pouvez consulter plus d’une centaine de présentations d’artistes, classées de A à Z.
Nous vous proposons aussi une sélection de musées et d’expositions dans les villes françaises suivantes, que nous nous efforçons de tenir assez régulièrement à jour :
– Angoulême - Arles - Avignon - Bordeaux - Dijon - Grenoble - Ile-de-France - Lens - Lille - Lyon - Marseille - Metz - Montpellier - Nantes - Nice - Ornans - Rennes - Rodez - Rouen, Le Havre - Saint-Étienne - Strasbourg - Toulouse - Tours
Et juste des musées et expositions temporaires pour quelques villes étrangères : Amsterdam, Berlin, Bâle, Bruxelles, Genève, Londres, Madrid, Milan, et Venise.
André Balbo
sources : musée d’Orsay, Wikipédia