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DERNIERS JOURS de l’exposition Le paysage mystique, de Monet à Kandinsky
vendredi 23 juin 2017, par
Du 14 mars au 25 juin 2017, Au-delà des étoiles. Le paysage mystique de Monet à Kandinsky, au musée d’Orsay, Niveau 0, Grand Espace d’exposition.
Cette exposition, dont le thème parait assez proche de l’exposition Hodler, Monet, Munch, peindre l’impossible (qui vient de se terminer en janvier au musée Marmottan - Monet), rassemble même plusieurs tableaux qui y furent présentés. Qu’à cela ne tienne, il y a des saisons où les idées parfois éclosent dans une certaine proximité.
Et puis Orsay peut se permettre d’aligner, et ce sont de vraies merveilles, quelques cathédrales de Rouen, plusieurs meules et peupliers de Monet, ou quelques Nymphéas, et il ne faudrait surtout pas bouder de tels plaisirs.
Ici, plus que la difficulté, il s’agira, pour les artistes dont les œuvres sont assemblées, d’"élever nos cœurs", comme le dit si bien Anselm Kiefer au musée Rodin, de tenter d’entrer en contact avec un ordre au-delà des apparences physiques que nous propose le monde par ses paysages, de dépasser les réalités matérielles afin d’approcher aux mystères de l’existence, d’expérimenter au travers de l’œuvre cet oubli de soi-même que certains grands peintres tentèrent d’atteindre ces années-là, parfois en se consumant, littéralement.
Vincent van Gogh (1853-1890), Le Semeur, Arles, novembre 1888. Huile sur toile, 32,5 x 40,3 cm, Amsterdam, Van Gogh Museum, inv. s29V1962 © Van Gogh Museum, Amsterdam (Vincent van Gogh Foundation)
Ils recherchaient, en mystiques, à se fondre, à se placer ainsi dans une parfaite et exigeante unité avec le cosmos, comme en une communion, par ce phénomène spirituel répandu sur chaque continent à travers croyances et religions.
D’ailleurs le terme de "religion" ne vient-il pas du latin ligare, lier ensemble, et être en lien avec la Terre, ou mieux encore en sensation d’osmose qu’y aurait-il de plus enivrant ?
Edvard Munch (1863-1944), La Danse sur le rivage (1899-1900), Prague, Narodni Galerie. À partir de 1893, Munch travaille une série de toiles qu’il intitule "Frise de la vie". C’est le cycle de la vie et de l’amour entre les hommes et les femmes. Ici le paysage forme un contexte à la fois symbolique et bucolique, propice à l’amour. Deux jeunes filles aux couleurs claires (l’innocence) sont regardées par deux figures en noir (symbolisant la mort ou la douleur) tandis qu’un autre personnage est en rouge (symbole de la passion). C’est un moment de vie heureux.
Pourquoi ne pas en chercher, en voir, en reconnaître la présence dans la peinture de paysage au tournant des XIXe et XXe siècles, qui exprime tant l’interrogation de l’homme face à la nature, et plus fortement encore la quête d’un absolu ?
Les deux principales croisades que se fixèrent, sans se concerter, les impressionnistes, n’étaient-elles pas de peindre les personnes et leur époque telles qu’elles étaient dans leur modernité, et la nature, sous ses aspects si changeants, évoluant d’heure en heure, de nuage en nuage, de lumières en obscurités ?
Conçue en étroite collaboration avec l’Art Gallery of Ontario, cette exposition propose une nouvelle lecture de la peinture de paysage à cette période en mettant l’accent sur les interrogations mystiques des artistes qui en furent contemporains.
Cette réflexion trouve son origine dans les influences attestées entre les artistes d’Europe du Nord et les artistes canadiens dans la représentation du sacré dans la nature.
Ce sujet a touché, et pas qu’un peu, les peintres européens de la fin du XIXe et du début du XXe siècle appartenant aux courants impressionniste, symboliste et nabi.
Vincent van Gogh, Les Oliviers, 1889, huile sur toile, 72,6 x 91,4 cm, New York, The Museum of Modern Art, legs de Mme John Hay Whitney, 1998 © The Museum of Modern Art.
L’élévation vers l’infini, l’épreuve ou la fascination du mystère de la nuit, la quête de lumière, la recherche de fusion de l’individu dans le Tout, l’expérience des forces transcendantes omniprésentes de la nature.
Ces situations, à la fois sensibles et spirituelles, recherchées ou éprouvées tant par le peintre que par le spectateur de ses œuvres, s’apparentent le plus souvent à une expérience mystique.
La sélection d’œuvres offre des paysages de Gauguin, Denis, Monet, Hodler, Klimt, Munch, Van Gogh ainsi que d’artistes européens moins connus tels que Charles Marie Dulac ou Wenzel Hablik, mais aussi des principaux représentants de l’École canadienne des années 1920-1930, tels Lawren Harris, Tom Thomson ou Emily Carr.
C’est d’ailleurs l’originalité première de cette exposition, co-organisée par le musée d’Orsay et l’Art Gallery of Ontario de Toronto, de placer volontairement ensemble des œuvres d’artistes d’origines différentes, qu’ils aient été de Scandinavie, d’Angleterre, du Canada, d’Italie... ou de France.
Giuseppe Pellizza da Volpedo (1868-1907) Le Miroir de la vie (et ce que fait l’une, les autres le font aussi), 1895-1898, huile sur toile. Turin, Galleria civica d’arte moderna e contemporeana. De l’inexorable écoulement de la vie
La première partie traite de la contemplation, quand le sujet se dilue de lui-même dans ses couleurs jusqu’à en oublier ses contours. La série des meules de Monet, pour étonnant que cela nous paraisse aujourd’hui, avait immédiatement conquis le public parisien... Et l’enthousiasme de Clemenceau ne fut pas en reste quant à la série des peupliers, qu’il vit comme un "poème panthéiste", ou à celle des nymphéas pour laquelle il se battit 10 ans.
Paul Gauguin (1848-1903) Le Christ au Jardin des Oliviers, 1889, huile sur toile. West Palm Beach, Floride, Norton Museum of art. Don d’Elisabeth C. Norton. Ce tableau représente le sommet de la quête spirituelle de l’artiste, et sa souffrance de peintre et d’ami de van Gogh incompris...
Les symboles sont tapis dans les ombres des bois sacrés ou explosent à la vision en plein cadre. Paraboles et textes saints servent souvent de guides quand ce n’est d’alibis au constat de la présence de grands mystères. Et si la nuit est un monde différent, elle nous fait nous recueillir et nous convainc de son immensité et de notre nécessaire modestie (voir les tableaux de van Gogh et de Whistler).
Une salle est justement réservée à des œuvres de Charles-Marie Dulac, dont la vocation devint un jour, se sachant incurable, de chercher et d’établir dans son art le lien entre l’homme et Dieu.
Le Groupe des Sept, fameux groupe de jeunes artistes canadiens, sauront aborder les grands espaces, avec respect, magie et originalité. À la recherche de l’élément sacré. Comme le fit aussi à sa manière Emily Carr, de Colombie britannique, qui se passionna pour les cultures primitives, en forte communion avec la Terre nourricière et ses esprits avec qui il reste essentiel de respecter et de pactiser.
La dévastation des paysages est un moment fort de l’exposition, avec Valloton, Chagall, Schiele, Varley et Nash.
Frederick Varley (1881-1969) Chambre à gaz à Seaford, 1918, huile sur toile, Ottawa, Canadian Museum of History, Canadian War Museum (en dépôt à l’Art Gallery of Ontario, Toronto)
Commissariat : Guy Cogeval, président des musées d’Orsay et de l’Orangerie ; Katharine Lochnan, Senior Curator, International Exhibitions, Art Gallery of Ontario Beatrice Avanzi ; Isabelle Morin Loutrel, conservateurs au musée d’Orsay.
Au-delà des étoiles. Le paysage mystique de Monet à Kandinsky, du 14 mars au 25 juin 2017, au musée d’Orsay, Niveau 0, Grand Espace d’exposition, 1, rue de la Légion d’Honneur, 75007 Paris. 01 40 49 48 14. www.musee-orsay.fr. Métro Solférino, RER C, station Musée d’Orsay. Bus 24, 63, 68, 69, 73, 83, 84, 94. Ouvert de 9h30 à 18h les mardi, mercredi, vendredi, samedi et dimanche, de 9h30 à 21h45 le jeudi. Fermeture le lundi, les 1er mai et 25 décembre. 12 ou 9€. Accès gratuit aux collections permanentes le 1er dimanche du mois.
Lire aussi : Toutes les expositions 2017-2018 aux musées d’Orsay et de l’Orangerie.
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Vous retrouvez comme chaque année dans PARIS 2017. LES GRANDES EXPOSITIONS de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.
Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14
Dans Le CALENDRIER 2017 des grandes expositions à Paris ces mêmes expositions sont classées par dates.
Dans la série Toutes les expositions 2017-2018 dans les plus grands musées de Paris... lire également :
Au musée du Louvre, au Centre Pompidou, au Grand Palais, au musées d’Orsay et de l’Orangerie, au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, au Jeu de Paume, au Palais de Tokyo, à la Bibliothèque nationale de France, au musée du Quai Branly, au musée des Arts décoratifs, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, au musée Guimet, au musée Galliera, au Petit Palais, et au Château de Versailles.
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André Balbo
sources : Visite, musées d’Orsay et de l’Orangerie