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DERNIERS JOURS au musée Maillol de l’exposition sur les Étrusques : un hymne à la vie !
lundi 6 mai 2019, par
Du 18 septembre 2013 au 9 février 2014, le musée Maillol propose la grande exposition "Étrusques. Un hymne à la vie".
De loin en loin, ce peuple attire notre attention, pour ses mœurs, sa religion, les mystères qui nimbent ses origines, celles de sa langue, de son écriture, et pour la place, ou plutôt les libertés, dont les femmes semblaient bénéficier dans cette société.
On a par ailleurs épilogué sur une proximité d’inspiration entre certains de leurs objets et les créations du sculpteur Giacometti...
Détail d’un vase canope sur trône, VIe siècle av. J.-C., terre cuite, 85x48cm, Florence Museo Archeologico Nazionale
Les Étrusques furent découverts par les habitants de la Péninsule dès la fin du Moyen-Âge.
L’intérêt de la France à leur égard en revanche ne s’éveilla qu’au XIXe siècle, avec les fouilles ordonnées par Lucien Bonaparte de 1828 à 1829, et le port immédiatement très à la mode de bijoux étrusques par les grandes dames. Bien sûr aussi par l’acquisition par le musée du Louvre d’une grande partie de la collection d’objets antiques et de bijoux qu’avait amassée bien malhonnêtement le marquis Giampietro Campana (mais peut-on amasser honnêtement ?).
Cette curiosité s’amplifia en 1830 à l’occasion de la publication de la nouvelle de Prosper Mérimée Le Vase étrusque (qui en fait était grec, la vase, pas Mérimée...), puis plus tard du fait de la très grande exposition de 1955 au musée du Louvre, et les publications de Raymond Bloch, qui avança le premier l’hypothèse d’une origine orientale des Étrusques, en s’appuyant sur ses propres études dans les domaines de l’art, de la culture, de la religion et de la pensée.
Ce peuple, qui rassembla une douzaine de Cité-États indépendantes, dont les plus importantes ne comptaient que 25 000 habitants, vécu essentiellement entre le Tibre et l’Arno, en Toscane, dans le Latium du Nord, et en Ombrie, dans ces régions bénies de terres fertiles pour l’agriculture et l’élevage, et dotées de plus d’abondants minerais.
Parmi les spécialités reconnues de ce peuple antique, étaient mentionnées certaines techniques de divinations qui leur enseignaient que... leur temps serait compté. Prédiction qui fut respectée. En effet, s’ils se développèrent à partir du IXe siècle avant J.-C. (époque villanovienne), ils connurent leur âge d’Or aux VIIe et VIe siècles, avant de disparaître comme entité culturelle au IIe siècle avant J.-C, précisément en l’an -264, lorsque les Romains prirent la dernière de leurs douze cités.
Dans un premier temps, les vestiges de cette civilisation qui nous parvenaient, surtout au XIXe siècle, provenaient pour l’essentiel de fouilles de nécropoles. Cela avait-il suffit à les séparer pour nos spécialistes du monde des vivants ?
L’exploration méthodique des grandes cités que furent Véies, Cerveteri, Tarquinia et Orvieto devrait aujourd’hui permettre de réparer ce tropisme et d’aborder enfin plus largement les différents aspects de ce que fut leur réalité quotidienne : religion, écriture, armement, sport, peinture, sculpture, artisanats, et habitat.
Pour cela, 250 objets et œuvres, provenant des institutions les plus prestigieuses en ce domaine, sont exposés aux visiteurs. Ils sont notamment prêtés par le Museo Nazionale Etrusco di Villa Giulia, des Musei Vaticani, des Musei Capitolini (Rome), du Museo Archeologico (Florence), du British Museum (Londres), et de la BnF (Paris).
Considérons aussi en préambule que l’ "univers étrusque" n’était pas rigoureusement uniforme. Chaque Cité-États avait son territoire, ses caractéristiques propres, tissant des liens, développant le commerce avec les étrangers de son choix, et bénéficiant des influences choisies.
Le propos de l’exposition se concentre sur le mode de vie des Étrusques, qui virent notamment leur habitat évoluer, au cours de cette longue période, des cabanes primitives du IXe siècle avant J.-C. jusques-aux demeures patriciennes dont les intérieurs étaient raffinés.
Leur apogée fastueuse, aux VIIe et VIe siècles, se mesure par l’évocation faite de leurs arts, et ce que nous commençons à connaître de leur économie, de leurs us et coutumes et des vestiges de leurs manifestations du sacré.
Cette sélection d’objets, d’œuvres d’art et de pièces d’architecture posent quelques jalons pour mieux appréhender l’Étrurie antique au long de la vie de cette civilisation, de ses origines à ses rencontres avec ses voisins méditerranéens, et à la naissance de l’écriture.
Les bijoux étrusques fermoirs, boucles d’oreilles, broches, colliers, en or ou en argent, que portaient les aristocrates, étonnent de nos jours par leur esthétique précieuse et ouvragée. Vases décorés, évocation de scènes de banquets en décoration, scènes érotiques (voire pornographiques), et figures mythologiques rendront leur quotidien et leurs cérémonies plus accessibles à notre compréhension.
Cette civilisation était par bien des aspects remarquable, comme en témoignent la présentation des chefs-d’œuvre que sont ces statuettes en terre cuite de l’école de Véies, ces peintures de la cité de Tarquinia, ces sculptures en pierre de Vulci, ces terres cuites des temples d’Orvieto, et ces autres étonnants vestiges découverts à Chiusi, Populonia, Pérouse ou Volterra.
Dans cette exposition, il apparaît que les Étrusques, évidemment de la bonne société, aimaient les banquets qu’ils prenaient allongés. Ils se faisaient servir dit-on par des esclaves nus. Les femmes mangeaient près de leur époux. Pouvaient même assister à des épreuves sportives. Et leurs voisins romains disaient que leurs mœurs étaient légères... Mais quel est le voisin qui ne médit pas ?
Quant à cette langue et à cette écriture étranges, un équivalent de la pierre de Rosette, c’est-à-dire un texte assez long pour permettre d’avancer dans cette connaissance, n’a toujours pas été mise au jour, et l’on ne sait donc aujourd’hui toujours que traduire (ou interpréter) de très courtes inscriptions étrusques. D’où viendraient-elles ? Du basque ? De l’Asie mineure ?
Cela nous mettra-t-il davantage sur la piste de ce que les Étrusques laissèrent comme empreintes sur la civilisation romaine ?
Cet ensemble de Cité-États ne constitua en fait qu’un réseau peu dense, sans cohérence propre, et donc finalement faible, en tout cas peu résistant à des agressions extérieures. Et il n’y eut même pas entre les Cités de solidarité quand le besoin et le danger de la proximité de Rome auraient pu la rendre nécessaire. Sic transit gloria mundi.
Parmi les pièces remarquables que vous ne sauriez ignorer :
– la Tombe du navire (470 av. JC), dont les peintures ont été transposées sur toile, prêtées par le musée archéologique de Tarquinia ;
– bien sûr, ne nous voilons pas la face, quelques scènes érotiques plutôt joyeuses ;
– de splendides urnes funéraires dont la formidable, en albâtre peint, dite du "Bottarone (début du IVe siècle av. JC) ;
– une tête masculine de la fin du VIIe siècle av. JC, en un bois qui devait être recouvert de feuilles d’or ;
– et bien sûr, en plus de très jolis bijoux, une statuette d’haruspice du IIIe siècle av. JC qui convoque immédiatement Giacometti.
Un catalogue de l’exposition est en préparation en coédition musée Maillol / Éditions Gallimard. (256 pages, 200 illustrations, 39€).
PS. N’oubliez pas, lorsque vous serez au musée Maillol, d’aller voir au 2e étage les collections permanentes dont le petit mais bien fourni cabinet des dessins (Degas, Picasso, Valadon), et l’exposition Poliakoff.
Étrusques. Un hymne à la vie. Du 18 septembre 2013 au 9 février 2014. Musée Maillol - Fondation Dina Vierny, 61 rue de Grenelle 75007 Paris. Métro Rue du Bac. Tous les jours de 10h30 à 19h, y compris les jours fériés, nocturnes lundi et vendredi jusqu’à 21h30. 13 et 11€. Gratuit pour les moins de 11 ans.
Vous retrouverez dans l’article 2013 à Paris : les grandes expositions de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.
Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14
Dans Calendrier 2013 des grandes expositions à Paris, ces mêmes expositions sont classées par dates.
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André Balbo
sources : Visite, musée Maillol, Wikipédia
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