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Exposition Amadeo de Souza-Cardoso
samedi 26 novembre 2016, par
Du 28 avril au 18 juillet 2016, au Grand Palais, galeries nationales, entrée square Jean Perrin.
Présentation de l’artiste
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Le peintre Amadeo de Souza-Cardoso, né en 1887 à Manhufe (Portugal), à côté de la coquette ville d’Amarante (dont l’hôtel de ville dispose d’un petit musée regroupant quelques-unes de ses toiles), devait mourir dès 1918 à Espinho. Il n’avait que 31 ans, et il fut l’un des précurseurs de l’art moderne.
Issu d’un milieu aisé, la riche bourgeoisie rurale, il abandonne des études de droit, puis d’architecture à l’Académie des beaux-arts de Lisbonne, dans lesquelles il ne trouvait pas un intérêt suffisant, avant de partir en 1906 pour Paris, capitale mondiale de l’art à l’époque. Il s’y installe à Montparnasse.
Il fait alors ses premières armes en dessin, en caricature, avant de se passionner pour la peinture. Bien qu’il ait été indubitablement influencé au cours de sa courte carrière par l’impressionnisme, l’expressionnisme, le cubisme et le futurisme, Amadeo de Souza-Cardoso a toujours refusé que soit portée à ses créations une quelconque étiquette.
Titre inconnu, 1912, aquarelle sur papier. Lisbonne, CAM / Fundaçâƒo Calouste Gulbenkian
En 1908, alors qu’il loge 14 cité Falguière, en plein Montparnasse, il fréquente des ateliers pour se préparer à l’École des Beaux-Arts et à l’Académie Vitti du peintre catalan Anglada Camarasa... sans parvenir à être admis à aucune des deux.
En 1910, il réside quelques mois à Bruxelles, puis expose en 1911 ses travaux au Salon des indépendants à Paris, se rapprochant peu à peu des avant-gardes et d’artistes comme Amedeo Modigliani, son ami et complice, Constantin Brancusi, le sculpteur ukrainien Alexander Archipenko, Juan Gris, Sonia et Robert Delaunay.
Saut du Lapin, 1911, Institut d’art de Chicago.
En 1912, il sera impressionné par l’exposition "Peintres futuristes italiens", organisée par Marinetti et Severini à la Galerie Bernheim-Jeune.
Il publie l’album XX dessins, puis copie le récit de Gustave Flaubert, La Légende de saint Julien l’Hospitalier, jusque-là passablement ignoré des amateurs d’art.
En 1913, après qu’il ait expédié 8 de ses œuvres à l’Armory Show de New York, dont Le Saut du lapin, il regagnera le Portugal.
Cette même année, il participe au Herbstsalon de la galerie Der Sturm à Berlin.
En 1914, il rencontre Antoni Gaudà à Barcelone, et part à Madrid, où le début de la Première Guerre mondiale le surprend.
De retour au Portugal, il y débute une brève carrière dans l’expérimentation de nouvelles formes d’expression, peignant avec une grande constance, au point d’être en mesure de montrer en 1916 à Porto 114 œuvres sous le titre "Abstraccionismo", exposées à nouveau à Lisbonne. Elles seront dans les 2 cas remarquées pour leur novation et provoquèrent quelque scandale.
Le cubisme, qui se répand alors dans toute l’Europe, exerce une influence prépondérante sur son cubisme analytique. Mais Amadeo de Souza-Cardoso explore également l’expressionnisme et ses derniers travaux expérimentent de nouvelles formes et techniques dont des collages et d’autres expressions plastiques.
Le 25 octobre 1918, il meurt à 31 ans à Espinho, au Portugal, de la grippe espagnole comme quelque 20 millions de personnes.
L’exposition
Première rétrospective d’un grand de la peinture moderne depuis 1958.
Il n’existe au XXe siècle aucun autre exemple d’artiste, majeur et reconnu, tombè de manière aussi inexplicable dans un tel oubli. De fait, Amadeo de Souza-Cardoso, qui quitte au dè but de la Guerre une avant-garde parisienne dont il è tait l’une des figures les plus originales, n’a conservè sa cè lè britè qu’au Portugal.
L’œuvre qu’il laisse est pourtant phénoménal. En forte prise avec les bouleversements esthè tiques de son temps, il ne ressemble à aucun autre.
Amadeo de Souza-Cardoso, Titre inconnu (Clown, cheval, salamandre), dè tail, vers 1911-1912, gouache sur papier, 23,80 x 31,80 cm, Lisbonne, CAM / Fundaçâƒo Calouste Gulbenkian
C’est dè jà en 1912 au Grand Palais qu’il expose dans le cadre du Salon d’Automne sa toile Avant la Corrida, qui figurera à l’édition 1913 du cè lèbre Armory Show de New York. Elle y fait sensation, se vend immè diatement, comme d’ailleurs presque toutes les autres envoyées par l’artiste à cette manifestation. Ainsi plusieurs de ses chefs-d’œuvre sont-ils conservè s aujourd’hui aux États-Unis, et en particulier à l’Art Institute de Chicago.
Avant la Corrida, vers 1912. Huile sur toile. Lisbonne, Fondation Calouste Gulbenkian.
Si la vie de Souza-Cardoso fut courte, la créativité artistique dont il fit preuve au cours de sa brève carrière se révèle intense. On distinguera dans le parcours de l’exposition deux grandes pè riodes : son séjour parisien (1906-1914), plus dense et intéressante, et son retour à Manhufe, au Portugal (1914-1918).
Durant la seule décennie de sa vie d’artiste, Amadeo de Souza-Cardoso vit écartelé entre ces deux mondes. Voyages, aller-retours, cet è ternel insatisfait manifeste une forme d’instabilitè gè ographique.
Quand il se rend à Paris, dans des conditions que son milieu permet d’être financièrement confortables, la ville euphorique rassemble bon nombre d’artistes en rupture avec les canons classiques.
Amadeo participe à cette effervescence, et dè veloppe, dans cet univers cosmopolite, des échanges crè atifs notamment avec Modigliani, Brancusi, Archipenko, le couple Delaunay, Otto Freundlich, Boccioni.
Amedeo Modigliani (1884-1920), Cariatide, vers 1911. Technique mixte sur carton. Fischer Family Collection. Singularité des références artistiques de Modigliani qui associe la sculpture de l’antiquité classique à l’élégance orientalisante. Il exposera sa production de sculpteur dans l’atelier de son ami Amadeo de Souza-Cardoso
Il multiplie également les contacts avec des agents artistiques, des è diteurs ou des commissaires d’exposition, comme Walter Pach, Wilhelm Niemeyer, Ludwig Neitzel, Herwald Walden, Adolf Basler, Harriet Bryant (propriè taire des Carroll Galleries à New York), etc.
En 1908, lorsqu’il s’installe Citè Falguière, il se lie plus particulièrement avec certains artistes dont Modigliani et Brancusi, comme lui orgueilleusement en marge des mouvements programmatiques.
Fasciné par le mouvement, par le rythme, par le geste saisi au vol, le jeune peintre teinte ses œuvres de médiévisme, avec des éléments décoratifs inspirés de la tapisserie, de chasse, de chevauchée, et de paysages de campagne.
Les estampes japonaises ont aussi été de fortes sources d’inspiration.
Mais plus que tout, le petit village de Manhufe dans le Nord du Portugal, imprègne l’univers visuel d’Amadeo et se retrouve tout au long des è tapes de son travail. Paysages, reprè sentations de la nature, mais aussi selon lui davantage : une forme de paysage mental.
Il l’intègre d’ailleurs dans son processus crè ateur, par des thèmes personnels traditionnels que l’on retrouve : objets du quotidien, paroles de chansons populaires, poupè es folkloriques, instruments de musique rè gionaux, montagnes, forè‚ts, châ‚teaux imaginaires et intè rieurs familiers.
Ces è lè ments de langage plastiques sont reprè sentè s selon des solutions stylistiques où se combinent cubisme, futurisme, orphisme et expressionnisme. Amadeo de Souza-Cardoso confronte de cette manière des fragments des mondes rural et moderne dans une mè‚me dynamique.
Sans établir la moindre hiè rarchie, il opère formellement une fusion entre sa rè gion natale et le vertige des machines, des mannequins mè caniques, des fils tè lè graphiques et tè lè phoniques, des ampoules è lectriques, des panneaux publicitaires, des è missions de radio, des moulins à eau, des parfums, du champagne...
Le Saut du lapin, qui est sa peinture la plus connue, contient quelques-uns des traits structurants de la singularité d’Amadeo : évocation de la vitesse, sens de la couleur, construction et affirmation d’un langage graphique.
Devenu urbain par choix, l’artiste préserve le lien avec le mouvement ondulatoire de ses montagnes, qu’il peint à maintes reprises. Elles servent de fond à des tableaux de phases diverses, comme cet autoportrait, où il parait habillè en peintre, à la manière du Greco.
La simple reprè sentation, mè‚me augmentè e des moyens du cubisme, ne lui suffit pas. Il procède par reprè sentation, par "incorporation", ses œuvres intè grant, notamment par collage, de nombreux objets rè gionaux ou urbains.
Les lettres/mots, appliquè s à l’aide de pochoirs en carton ou en zinc (qu’il commande ou réalise lui-mè‚me), sont autant de nouveaux è lè ments de polysè mie, rè fè rences à la publicitè industrielle (Barrett, Wotan) et commerciale (Coty, Brut, 300, Eclypse), mais sans roÌ‚le narratif ou illustratif dans la peinture.
Amadeo dè tourne les significations, ainsi que les formes : ses disques chromatiques peuvent è‚tre des cibles colorè es, foraines ou guerrières, ou des assiettes en faïence populaire sur lesquelles tombent des insectes...
Curieusement, son histoire familiale rapporte que l’artiste compose sa toute première peinture sur deux battants d’une armoire de la salle à manger ; le très jeune Amadeo y reproduit, vers 1897, les couvercles de boiÌ‚tes à biscuits de la marque Huntley & Palmers.
Tous ces indices d’incorporation du monde nouveau dans son œuvre montre qu’Amadeo a une conscience aiguë de ce que signifie "è‚tre moderne", qui se traduit non seulement dans ses thèmes (exaltation de la mè canisation), mais aussi dans ses mè thodes et techniques ou encore dans sa volontè de se faire connaiÌ‚tre en promouvant personnellement son identitè d’artiste.
La Détente du cerf (dessin n°14 pour l’album XX DESSINS), vers 1912. Encre de Chine, lavis et graphite sur papier, Lisbonne, Fondation Calouste Gulbenkian.
Cette stratè gie est mise en œuvre très toÌ‚t avec la publication d’une è dition de ses XX Dessins et des 12 Reproductions, et s’exprime encore dans l’emploi du tampon de sa signature.
Selon un parcours à la fois chronologique et thè matique, l’exposition rè unit quelque 300 œuvres : peintures, dessins, gravures, photographies, une sculpture et deux masques africains.
Parmi elles, quelques créations d’artistes contemporains dont Amadeo fut proche, comme Brancusi, Modigliani, Robert et Sonia Delaunay. Dans la rotonde un triptyque vidè o, commandè spè cialement par la Fondation Calouste Gulbenkian à l’artiste Nuno Cera, consacre les lieux chers à Amadeo (Manhufe au Portugal, la Bretagne et Paris).
Au cours de ces dix années, Amadeo de Souza-Cardoso a tracè une voie totalement singulière dont la redè couverte en France, bien que tardive, ne devrait en è‚tre que plus saisissante.
La commissaire de l’exposition est Helena de Freitas, historienne et critique d’art, Fondation Calouste Gulbenkian, Lisbonne.
Amadeo de Souza-Cardoso (1887-1918), du 20 avril au 18 juillet 2016, au Grand Palais, Galeries nationales, entrée square Jean Perrin, avenue du Gè nè ral Eisenhower, 75008 Paris. Mè tro Franklin-D.-Roosevelt, ou Champs-Élysè es-Clemenceau. Dimanche et lundi de 10 à 20h. Mercredi, jeudi, vendredi, samedi de 10 à 22h. Mardi : visites groupè es et privatisations possibles sur inscriptions. 13 ou 9€. Gratuitè selon conditions habituelles du Grand Palais. Prè vente sur www.grandpalais.fr. Visites guidè es prè vues pour les individuels et les groupes (informations disponibles et rè servations sur le site du Grand Palais : www.grandpalais.fr)
Lire aussi : Toutes les expositions 2016 au Grand Palais.
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Vous retrouvez comme chaque année dans LES GRANDES EXPOSITIONS 2016-2017 à Paris de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.
Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14
Dans CALENDRIER 2016 des grandes expositions à Paris ces mêmes expositions sont classées par dates.
Dans la série Toutes les expositions 2016 dans les plus grands musées de Paris... lire également :
Au musée du Louvre, au Centre Pompidou, au Grand Palais, au musée d’Orsay, au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, au Jeu de Paume, au Palais de Tokyo, à la Bibliothèque nationale de France, au musée du Quai Branly, au musée des Arts décoratifs, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, au musée Guimet, et au musée Galliera.
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Vous pouvez consulter quelques dizaines de présentations d’artistes, classées de A à Z.
Nous vous proposons aussi une sélection de musées et d’expositions dans les villes françaises suivantes, que nous nous efforçons de tenir assez régulièrement à jour :
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Et juste des musées et expositions temporaires pour quelques villes étrangères : Amsterdam, Berlin, Bâle, Bruxelles, Genève, Londres, Madrid, Milan, et Venise.
André Balbo
sources : Visite, Helena de Freitas, Grand Palais, Wikipédia