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Octobre 2017. Paul Gauguin au Grand Palais
lundi 6 mai 2019, par
Exposition Gauguin, l’alchimiste, du 11 octobre 2017 au 22 janvier 2018.
Présentation de l’artiste
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Paul Gauguin (1848-1903), qui naquit à Paris, mourut aux Marquises. Avec Munch et Cézanne, il est considéré comme l’un des grands annonciateurs de l’art moderne. Son père Clovis est journaliste républicain au National, et sa mère, Aline, la fille de Flora Tristan.
Après quelques années passées à Lima au Pérou, le jeune Paul fait ses études en France, puis embarque en 1865 comme novice pilotin. Il monte en grade dans la marine, corps dans lequel il sert durant la guerre de 1870.
Par la suite, agent de change, il spécule à la Bourse à Paris, et la réussite de ses affaires lui permet d’accéder momentanément à une vie confortable avec son épouse danoise, Mette-Sophie Gad. Il l’épouse alors qu’il a 25 ans. Ils auront ensemble 5 enfants.
Tête avec cornes, Paul Gauguin, vers 1895 - 1897. Bois sculpté avec traces de polychromie 8 11/16 x 9 x 4 3/4 inches. Getty Museum, Los Angeles
C’est Gustave Arosa, son tuteur (le père de Paul est mort alors qu’il n’avait que 3 ans), homme d’affaires et grand amateur d’art, qui l’introduit auprès des impressionnistes. Paul fait la connaissance du peintre et anarchiste convaincu Camille Pissarro en 1874. Il visite la première exposition du groupe, et après s’être essayé lui-même à la peinture, les rejoint pour participer à leur exposition de 1879.
En 1882, il décide de se consacrer pleinement à la peinture, sa nouvelle passion. Il s’établit en 1884 à Rouen, non loin de Pissarro, qui l’avait guidé dans ses débuts artistiques. En 10 mois, Gauguin réalise près de 40 tableaux, des vues de la ville et de ses alentours, essentiellement. Sa situation financière, devenue précaire, l’astreint à se réfugier économiquement à Copenhague, chez sa belle-famille, avec femme et enfants. Mésentente. Il les abandonne en 1885 et revient vite à Paris peindre et peindre ! De 1879 à 1886, Paul Gauguin participe aux 5 dernières expositions impressionnistes.
En 1886, premier séjour à Pont-Aven. Il rencontre Émile Bernard, puis se lie à Paris à Vincent van Gogh.
Avril 1887, l’aventurier Gauguin embarque avec le peintre Charles Laval pour participer au chantier de percement du Canal de Panama. Les conditions de vie, particulièrement rudes, les amènent à se rendre en Martinique, que Gauguin avait déjà connue quand il naviguait.
Emporté par la lumière et les paysages, il y peint 12 toiles lors de son séjour, mais maladies et précarité ramènent les deux peintres en Métropole.
Paul Gauguin, La Belle Angèle, 1889, huile sur toile, 92 x 73 cm, Musée d’Orsay, Paris
Il rejoint alors l’École de Pont-Aven, formée d’un groupe de peintres expérimentaux, exprimant déjà précisément, dans une lettre de 1888 à Émile Schuffenecker, ses opinions contestataires à venir sur l’art : « Un conseil, ne copiez pas trop d’après nature, l’art est une abstraction, tirez-la de la nature en rêvant devant, et pensez plus à la création qu’au résultat. C’est le seul moyen de monter vers Dieu en faisant comme notre divin Maître, créer.  »
Il immortalise en 1889 l’aubergiste bretonne, la nommant La Belle Angèle, sur une toile, conservée aujourd’hui au musée d’Orsay.
Paul Gauguin, La Vision après le sermon, ou La Lutte de Jacob avec l’ange, 1988, Huile sur toile, 73 x 92cm, Edimburg, National Gallery of Scotland
Sous l’influence d’Émile Bernard, le style de Paul Gauguin se fait à la fois plus naturel et synthétique.
Son inspiration puise déjà dans l’art exotique, les vitraux médiévaux et les estampes japonaises. C’est alors qu’il peint La Vision après le sermon, appelée aussi La Lutte de Jacob avec l’ange, qui influencera Picasso, Matisse et Edvard Munch. Gauguin se réclame de Giotto, Raphaël, et Ingres.
Van Gogh l’invite à le rejoindre à Arles. Gauguin s’y rend, et Vincent lui fait découvrir cette lumière si particulière, les environs et la richesse des estampes japonaises. Ils peignent ensemble, avec fougue, d’octobre à décembre, dont la série sur les Alyscamps, des portraits, des paysages et des natures mortes. Chacun d’eux, hypersensible, connait parfois des moments dépressifs. L’idée de suicide rode.
Malgré leur intérêt commun pour la couleur, le conflit artistique couve et atteint son apogée quand van Gogh se voit portraituré par Gauguin peignant des tournesols. Ulcéré, il en dira : "C’est bien moi, mais devenu fou." S’ensuivra, le 23 décembre 1888, le tragique épisode de l’oreille coupée.
Van Gogh peignant des tournesols, 1888, huile sur toile, 73 x 91 cm, Amsterdam, Rijksmuseum Vincent van Gogh
Alors que Gauguin est à nouveau à Paris, dans un grand dénuement, deux articles enthousiastes d’Octave Mirbeau lui apportent en 1891 une éclaircie financière grâce à quelques ventes.
Il embarque pour la Polynésie, inspiré par l’œuvre de Jacques-Antoine Moerenhout. Fuir la civilisation occidentale, ses conventions et artifices... Il veut vivre dorénavant les Tropiques, s’installe à Tahiti puis à Hiva Oa, une île de l’archipel des Marquises, dont il ne reviendra qu’une fois.
Jean-Jacques Rousseau n’est pas si loin, mais ce rêve est aussi partagé avec une bonne partie de la haute société de l’époque. Peut-être aussi s’agit-il pour Gauguin d’une nostalgie de ses années d’enfance passées en Amérique du Sud...
Paul Gauguin, D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? (1897-1898), huile sur toile, 139 x 375cm, musée des beaux-arts de Boston
Les tableaux que Gauguin réalise la-bas comptent parmi ses chefs-d’œuvre, dont en priorité celui qu’il pense être son testament pictural : D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?, conservé au musée des beaux-arts de Boston.
Le mystère des tableaux de Gauguin participa certainement aussi au charme qu’ils exerçaient sur le public... Résonance des titres...
De cette époque, à laquelle l’artiste accomplit également des sculptures sur bois, des couleurs vives et expressives habitent de larges surfaces de ses peintures. On y sent la pleine maturité de Gauguin, la force et l’influence à la fois de la culture comme du climat polynésiens.
On sent aussi un fort penchant du peintre pour l’ornemental. Venu de l’art extrême-oriental ?
À Tahiti, la jeune Teha’amana devient son modèle et sa compagne. Très inspiré, en quelques mois Gauguin peint 70 toiles. Années de répit mais les ennuis administratifs, des soucis de santé et le décès de sa fille préférée le rattrapent et le hantent.
Paul Gauguin, Près de la mer, Fatata Te Miti (1892), National Gallery of Art.
À la poursuite de son inspiration perdue, Gauguin s’embarque en 1901 pour les Marquises. À Atuona, où il se fait construire une maison sur pilotis, "la Maison du jouir", il prend fait et cause pour les Marquisiens contre les abus de l’administration coloniale, prêchant même le refus de l’impôt.
Il y gagnera une sale réputation, et d’incessantes escarmouches avec les autorités, d’autant que l’artiste est volage. Il enchaîne les procès et sera même condamné à 500F d’amende et 3 mois de prison pour diffamation envers un gendarme.
Paul Gauguin, L’esprit des morts veille (Manaò tupapau), 1892. Huile sur toile, 73 x 92 cm. Buffalo, Albright-Knox Art Gallery
Ambroise Vollard, avec lequel il est sous contrat, verse chaque mois 300F, et fournit la toile et les couleurs, contre 25 tableaux minimum par an.
Le marchand d’art a fixé le prix unitaire d’une toile à 200F. Essentiellement des natures mortes.
Souffrant d’une blessure à la jambe qui évoluait mal, Paul Gauguin meurt le 8 mai 1903. Ses tableaux se vendent à un prix dérisoire, et nombre de ses sculptures sont détruites. Sa tombe, dans le cimetière d’Atuona, jouxte celle de Brel.
L’exposition au Grand Palais
Gauguin, l’alchimiste, au Grand Palais. Du 11 octobre 2017 au 22 janvier 2018.
Paul Gauguin (1848-1903), peintre postimpressionniste, est considéré comme le chef de file de l’École de Pont-Aven, l’inspirateur des nabis, et l’un des artistes français majeurs du XIXe siècle.
Cette exposition retrace son étonnante carrière et ses explorations des arts les plus divers : peinture, dessin, gravure, sculpture, céramique, etc.
Les chefs-d’œuvre réunis mettent en avant le travail de Gauguin sur la matière et son processus de création, une œuvre peuplée de répétition de motifs et de thèmes récurrents.
Gauguin, l’alchimiste, du 11 octobre 2017 au 22 janvier 2018, au Grand Palais, avenue du Gè nè ral Eisenhower, 75008 Paris. Mè tro Franklin-D.-Roosevelt, ou Champs-Élysè es-Clemenceau. Du jeudi au lundi de 10 à 20h. Nocturne le mercredi de 10 à 22h. Fermeture le mardi. Mardi : visites groupè es et privatisations possibles sur inscriptions. 13 ou 9€. Gratuitè selon conditions habituelles du Grand Palais. Prè vente sur www.grandpalais.fr. Visites guidè es prè vues pour les individuels et les groupes (informations disponibles sur le site du Grand Palais).
Lire aussi : Toutes les expositions 2016-2017 au Grand Palais.
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Vous retrouvez comme chaque année dans PARIS 2017. LES GRANDES EXPOSITIONS de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.
Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14
Dans Le CALENDRIER 2017 des grandes expositions à Paris ces mêmes expositions sont classées par dates.
Dans la série Toutes les expositions 2017-2018 dans les plus grands musées de Paris... lire également :
Au musée du Louvre, au Centre Pompidou, au Grand Palais, au musées d’Orsay et de l’Orangerie, au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, au Jeu de Paume, au Palais de Tokyo, à la Bibliothèque nationale de France, au musée du Quai Branly, au musée des Arts décoratifs, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, au musée Guimet, au musée Galliera, et au Petit Palais.
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André Balbo
sources : Grand Palais, Wikipédia, Taschen