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DERNIERS JOURS de l’exceptionnelle exposition vidéo de Bill Viola au Grand Palais...

lundi 12 octobre 2020, par Expositions

Attention, événement ! Le Grand Palais présente jusqu’au 21 juillet 2014 l’exposition Bill Viola, première rétrospective de cet artiste en France, et la première exposition d’art vidéo au Grand Palais.

Des heures de films à voir tranquillement, et une plongée dans des profondeurs métaphysiques et personnelles... Aventure individuelle garantie.

Cette exposition est organisée par la RMN-Grand Palais et le Studio Bill Viola.

L’artiste américain, né en 1951 à New York, a mis en place dès le début des années 1970, des installations vidéo, avec d’autres artistes qui deviendront également célèbres, dont Nam June Paik (il en fut l’assistant), Wolf Vostell et Richard Serra.

Les recherches et attentes spirituelles de Bill Viola le feront voyager par la suite en Orient, au Japon, en Afrique. Il vit et travaille depuis 1983 en Californie, à Long Beach.

Bill Viola est un artiste généreusement métaphysique. Il pense, comme s’il en avait pris la mesure, que nos vies sont courtes. Et qu’il est donc essentiel d’aller vite afin de laisser quelque chose derrière soi. Pas forcément important d’ailleurs. Simplement quelque chose.

Il sépare le millefeuilles de la vie en 3 couches : ceux qui ne sont pas encore nés, les vivants dont nous sommes, et les morts, chacun de nous ayant les siens.

En attendant de faire la traversée avec Charon, le passeur, qui si tôt sur l’autre bord effacera notre mémoire pour nous permettre de vivre enfin la béatitude, il nous faut tant que nous serons encore vivants, apprendre à voir... à mieux voir. Splendide vidéo que cette traversée d’un sous-bois ( Les Voiles ), film projetée des deux extrémités d’un même axe, à des tailles différentes, sur 9 écrans parallèles à la souplesse d’un tissu précieux...

Quelques autres pistes ? Chacun d’entre nous est créatif, animal et insecte compris. L’expression artistique est un continuum indivisible. Tout art, même pariétal, est donc moderne. Et puis Bill Viola pense que la mort est nécessaire. À la vie, à la mutation des choses et des êtres. Et qu’il nous faut prendre, tout en nous pressant, le juste temps...

Enfin, cet artiste eut une expérience personnelle troublante à l’âge de 6 ans. Une presque noyade, coulant vers le fond d’un lac, dont heureusement il fut sorti par son oncle, contre lequel il se débattit : l’expérience lui était si belle, si harmonieuse, si lumineuse, qu’il ne voulait pour rien au monde quitter un tel bonheur. Et peut-être ainsi est-ce l’une des raisons qui donne à l’eau, au liquide, au fluide, à la suffocation, ce rôle si central dans sa production : Les Rêveurs , L’Ascension de Tristan , Going Forth By Day .

Bill Viola est plus particulièrement connu pour la création de ses installations monumentales. Il est aussi devenu, et depuis la fin des années 1970, le plus célèbre des artistes vidéo. Ses images nous captent et nous installent dans un autre monde, un autre temps. Leur rythme, leur lenteur millimétrée ajoutent à ses images une poésie et une philosophie dont on ne peut que difficilement s’extraire.

L’artiste cherche à élargir et à intensifier notre perception, en faisant appel à des systèmes d’optique, plus souvent utilisés en science qu’en art, dans la saisie d’images particulièrement précises et détaillées (macro pour une goutte d’eau, ou téléobjectif de 800mm pour de lointains paysages, comme ceux du Chott el-Djerid , qui participe à l’expo). Le choix de la prise de vue originale, celle qui déstabilise l’habitude du spectateur y est aussi pour beaucoup !

En ayant su rassembler tant d’œuvres qui couvrent son travail de 1977 à nos jours, cette exposition fera date par son importance en France. Ses tableaux en mouvement et ses installations monumentales sont présentés ainsi pour la première fois au Grand Palais.

20 œuvres magistrales, appelées pièces, plus de 30 è crans, des heures d’images, Bill Viola au Grand Palais fait déjà événement. Pensè e par l’artiste comme un voyage introspectif, cette exposition propose un itinè raire en 3 questions majeures : Qui suis-je ? Où suis- je ? Où vais-je ? Il n’y aura aucune réponse. Mais une demande palpable de disponibilité. Un peu de temps. Un peu d’ouverture...

Les tableaux digitaux de Bill Viola s’inscrivent dans une histoire de l’art où voisineraient Goya, Jè roÌ‚me Bosh, Pontormo ou Giotto, mais chacun d’eux peut aussi avoir un retentissement très personnel voire intime chez les visiteurs.

Son spectaculaire polyptyque Going Forth by Day (2002) tente de crè er un ensemble de fresques numériques dans le mè‚me esprit que celles que fit Giotto dans l’è glise d’Assise.

Bill Viola, Going Forth By Day, 2002, installation vidè o sonore, 36 minutes, collection particulière © DR

Dans une quête à la fois intimiste et universelle, qui tend l’attention du spectateur-visiteur vers la délicatesse d’un mouvement, la simplicité d’un geste ou l’expression d’un regard, l’artiste exprime la progression de ses émotions sur les grands sujets d’interrogation métaphysique que demeurent la vie, la mort, le sommeil, le désert, l’eau et quelques autres…

Bill Viola est un artiste qui lit et médite. Et par la sonorisation ou par son montage, il parvient à conférer à ses images une forme d’étrangeté. Peu de paroles humaines. Des sons, la nature, les insectes, les éléments, nos respirations, une suffocation, nos émotions palpables... donnent d’autant plus de force à ces images.

Par contraste avec les dimensions de ses installations, la démarche de l’artiste est intimiste. Sa propre vie et celles de ses proches peuvent interférer dans son imaginaire et sa création bien sûr, mais également figurer dans ses installations.

Je suis né en même temps que la vidéo. 1992. Deux tubes-écrans de moniteur se font face et s’échangent leurs reflets. Superposition de visages d’un même bébé par l’interstice qui sépare les 2 écrans.

Catherine’s Room. Sur 5 écrans plats, une femme passe une journée, étirée par ce que l’on aperçoit du fond de la petite fenêtre en hauteur : les saisons passent, la nuit alterne avec le jour...

Man Searching for Immortality / Woman Searching for Eternity. 2013. Une performance dérisoire, l’éternité ne se trouvera pas, crois-je pouvoir affirmer, malgré le soutien demandé aux lampes de poche...

D’une performance à l’autre, de 10 à 36 minutes chacune environ, une quasi situation d’hypnose s’installe. La lenteur des marcheurs de Walking on the Edge ou des poseurs de Quintet , la pureté de la beauté des images vidéo de haute définition, l’attente, l’effet miroir de l’émotion, et cette étrangeté toujours présente, aux aguets, la mort ou la vie tapie...

Quelques pièces méritent que l’on s’accorde un vrai temps, une respiration, comme celle où l’on peut contempler de 2005 Fire Woman et Tritan’s Ascension ...

Les Dreamers (2013) appelle aussi à la suspension du temps. De grandes interrogations peuvent en naître. Bill Viola est en partage de sensations et d’émotions.

L’œuvre de Bill Viola, prè sentè e dans les plus grands musè es (Whitney Museum, National Gallery de Londres, Mori Art de Tokyo, Getty Center à Los Angeles, ou les Guggenheim), se devait d’être montrée à Paris. Son œuvre The Greeting , inspirée de la Visitation maniériste du peintre Pontormo (1528-1529), fut la première vidéo artistique acquise par le Metropolitan Museum of Art de New York.

La Rencontre. Bill Viola

Le commissariat de l’exposition est assuré par Jérôme Neutres, conseiller du Président de la RMN – Grand Palais, et Kira Perov, directrice du Studio Bill Viola, femme et collaboratrice de l’artiste.

Bill Viola, du 5 mars au 21 juillet 2014, au Grand Palais, Mè tro Champs-Elysè es-Clémenceau (1, 13), Franklin Roosevelt (9). Ouvert tlj (sauf le mardi) de 10 à 22h, mais fermeture à 20h le dimanche et lundi. 13 ou 9€.

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Vous retrouverez dans l’article 2014 à Paris : LES GRANDES EXPOSITIONS de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.

Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14

Dans CALENDRIER 2014 des grandes expositions à Paris, ces mêmes expositions sont classées par dates.

Nous nous efforçons de tenir ces articles à jour, et nous vous remercions des suggestions, précisions, ajouts et corrections que vous pourriez apporter à ces programmes.

Nous vous indiquons chaque semaine les nouveautés, les expositions qui fermeront bientôt leurs portes, et... nos préférences, car on ne se refait pas : LA SEMAINE des expositions, musées, et galeries : que faire à Paris du....

Enfin, contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer.

Nous avons établi notre sélection, avec Paris 2014 : LES MEILLEURS CATALOGUES d’expositions de Paris.

Celui de cette exposition en fait partie.

En grande nouveauté, car Paris, sans la province, ne serait vraiment pas grand chose... et est loin de nous être suffisant, nous vous proposons dorénavant une vue panoramique des Expositions et Festivals en province ? 2014. Expositions et Festivals en PROVINCE de A à Z. Ou encore CALENDRIER 2014 des Expositions et Festivals en PROVINCE

Avec des déclinaisons présentant davantage de détails par villes. dans les villes suivantes :
 Angoulême
 Arles
 Avignon
 Bordeaux
 Dijon
 Grenoble
 Ile-de-France
 Lens
 Lille
 Lyon
 Marseille
 Metz
 Montpellier
 Nantes
 Nice
 Ornans
 Rennes
 Rodez
 Rouen, Le Havre
 Saint-Étienne
 Strasbourg
 Toulouse
 Tours

Et juste quelques expositions 2014 pour Bruxelles et Londres, Genève, Bâle...

André Balbo

sources : Visite, RMN - Grand Palais, Wikipédia