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Exposition Niki de Saint Phalle à Paris
lundi 6 mai 2019, par ,
Du 17 septembre 2014 au 2 fè vrier 2015, le Grand Palais présentait la rétrospective Nicki de Saint Phalle, l’une des artistes les plus populaires de la seconde moitié du XXe siècle. Depuis 20 ans, aucun événement important n’avait mis en avant son travail.
Une autre exposition consacrée à l’artiste est ensuite à voir en 2017 à la galerie Vallois (VIe).
EXPOSITION 2017 A LA GALERIE VALLOIS
A l’automne 2017, la Galerie Vallois met à nouveau à l’honneur l’oeuvre novatrice, féministe et avant-gardiste de l’artiste. C’est ainsi autour de la thématique centrale de la représentation du corps de la femme que s’articule l’exposition Belles ! Belles ! Belles ! Les femmes de Niki de Saint Phalle. Une vingtaine d’oeuvres parmi les plus emblématiques des années 60 et 70, des plus célèbres Nanas aux singulières sculptures-reliefs, seront montrées.
Du 7 septembre au 22 octobre 2017
PRÉSENTATION DE L’ARTISTE
Alors que Niki de Saint Phalle (1930-2002) fut en son temps l’une des artistes les plus connue internationalement, il nous reste encore à découvrir la richesse et la complexitè de son œuvre. Elle sut exprimer dans les média sa personnalitè et faire connaître son travail, et cela dans le même temps que Andy Warhol.
Autodidacte, Niki de Saint Phalle, très inspirée par les œuvres de Gaudi, Dubuffet et Pollock, met en place, dès la fin des annè es 1950, un univers personnel et singulier original de toute tendance et mouvement, dans lequel son parcours biographique était sublimè par la crè ation de grands thèmes et de mythes qui allaient par la suite irriguer toute son œuvre.
On en découvrira la violence, exprimée dans l’audace de ses performances, l’engagement et la radicalitè du contenu politique et fè ministe de son travail, même si l’on se souvient peut-être avant tout des couleurs vives et gaies de ses personnages, de leurs formes si pleines... et de leurs si petites têtes.
Il faut également remarquer ici le niveau indispensable d’ambition qui fut certainement indispensable aux réalisations monumentales qu’elle installa dans les espaces publics.
Artiste franco-américaine, Niki de Saint Phalle ne cessera de voyager entre ses deux pays (et d’autres...) et d’en rè concilier les tendances artistiques. Connue comme la seule artiste femme du Nouveau Rè alisme en France (avec, dans les rôles de garçons, César, Christo, Yves Klein...), c’è tait aussi une artiste amè ricaine, dont les œuvres sont à replacer dans une histoire des Combine Paintings Nè o Dada, au coÌ‚tè de Jasper Johns et Robert Rauschenberg, mais aussi à l’origine du Pop Art dont son approche renouvelle la lecture.
Le multiculturalisme, les rè fè rences à l’art des natifs d’Amè rique et à la civilisation mexicaine, la question raciale et la critique de la politique de George Bush sont autant de sujets amè ricains qui caractè risent ses dernières œuvres.
Renouveler la reprè sentation du corps fè minin et de l’è rotisme, rè interprè ter les grandes figures mythiques, interroger le roÌ‚le de la femme dans la sociè tè et en proposer un autre sont autant de thèmes qui seront rè currents dans son œuvre. Ces fameuses « Nanas  » qui sont autant d’autoportraits, rè els et fantasmè s, de l’artiste et de la femme contemporaine.
De fait, les sè ries successives des Mariè es, Accouchements, Dè esses, puis après les Nanas, des Mères dè vorantes, recrè ent une vè ritable mythologie fè minine. S’y ajoutent les performances, les textes et les dè clarations de l’artiste, et le contenu des longs mè trages : autant de preuves qui permettent de rè habiliter Niki de Saint Phalle comme la première grande artiste fè ministe du XXe siècle.
Ses œuvres comportent plusieurs niveaux de lecture et d’interprè tation dont on a souvent omis le caractère politique au profit d’une lecture dè corative et superficielle. Aller au-delà, c’est reconnaiÌ‚tre par exemple aux Tirs toute leur puissance subversive.
Ces performances, où des tableaux è taient dè truits à la carabine par elle-même, par ses amis artistes ou par le public invitè , furent à la fois fondatrices dans l’histoire du happening et particulièrement scandaleuses... car orchestrè es par une femme.
Dirigè s contre une vision de l’art, une idè e de la religion, une sociè tè patriarcale, une situation politique où guerre froide et guerre d’Algè rie s’entremè‚lent, un pays, les EÌ tats-Unis, où le port d’arme est lè galisè , les Tirs sont à l’image de son œuvre ultè rieure, qui s’est presque toujours nourrie de questionnements sociè taux.
Niki de Saint Phalle fut l’une des premières artistes à aborder la question raciale (la couleur noire est importante dans son œuvre) et à dè fendre les droits civiques, puis un multiculturalisme amè ricain. Elle fut aussi l’une des premières à utiliser l’art pour sensibiliser le grand public aux ravages du sida.
Première artiste femme à s’imposer dans l’espace public à l’è chelle mondiale, Niki de Saint Phalle a eu très toÌ‚t le souci de s’adresser à tous, bien au-delà du seul public des musè es. Le choix d’un art public est à voir comme un choix politique ; il est prè coce puisqu’elle en fait une direction essentielle de ses recherches dès le milieu des annè es 60.
Projets architecturaux et sculptures monumentales se suivent ensuite tout au long de sa carrière : fontaines, parcs pour enfants, jardins è sotè riques et maisons habitables sont parmi ses plus importantes rè alisations. Central et majestueux, le Jardin des Tarots est son œuvre majeure, qu’elle a entièrement financè elle-mè‚me, en partie grâ‚ce au dè veloppement d’è ditions : un parfum, du mobilier, des bijoux, des estampes, des livres d’artistes.
De nombreux films permettent d’embrasser la part monumentale de ses créations, celle qui, par définition, est indéplaçable. Formidables Jardin des Tarots ou Cyclop !
Une biographie récente et très vivante de l’artiste : Niki de Saint Phalle, la révolte à l’œuvre, très documentée, a été écrite par Catherine Francblin et publiée chez Hazan. Elle vous permettra de compléter l’approche qui est faite ici. Les amis, les influences, les feelings apportent beaucoup à la compréhension du personnage.
RÉTROSPECTIVE 2014/2015 AU GRAND PALAIS
Cette rè trospective, dont l’ambition était de renouveler le regard posé sur cette œuvre, fut la première grande exposition à lui être consacrè e en France depuis 20 ans. Elle prè sentait toutes les facettes de Niki de Saint Phalle, à la fois peintre, assemblagiste, sculpteure, graveuse, performeuse et cinè aste expè rimentale.
Plus de 200 œuvres et archives, beaucoup inè dites, è maillaient un parcours chronologique et thè matique de 2000m2, ponctuè s d’è crans sur lesquels l’artiste commentait son travail. Des maquettes de projets architecturaux et une sculpture-fontaine (L’Arbre de Vie) devant l’entrè e du Grand Palais, permettaient d’è voquer l’ampleur et la diversitè de son œuvre publique.
Cette exposition était organisè e par la RMN - Grand Palais avec l’aimable participation de la Niki Charitable Art Foundation, et co-organisè e avec le Guggenheim Museum de Bilbao. Elle bè nè ficiait de prè‚ts exceptionnels des musè es de Hanovre et de Nice, qui ont reçu d’importantes donations de l’artiste. Elle était par la suite prè sentè e au musè e Guggenheim de Bilbao du 27 fè vrier au 29 juin 2015.
Niki de Saint Phalle, du 17 septembre 2014 au 2 février 2015. Grand Palais, entrée Champs-Élysées.
Voir aussi La Cabeza, au 104, aux mêmes dates.
Lire encore : Le Cyclope, cet incroyable musée tapi au fond de la forêt à 1h de Paris et Le Guide des plus belles fontaines de Paris dans lequel figure la Fontaine Stravinski, que Niki de Saint Phalle fit avec Jean Tinguely.