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DERNIERS JOURS de la superbe exposition sur Le Pérugin, maître de la Renaissance, au musée Jacquemart-André

samedi 26 novembre 2016, par Expositions

Du 12 septembre 2014 au 19 janvier 2015, 50 tableaux du Pérugin, maître de la Renaissance qui exerça une grande influence sur le jeune Raphaël.

Pietro Vannucci, dit Le Pérugin (vers 1450-1523), né dans une famille fortunée, fils de peintre, fut lui-même un artiste novateur et l’un des plus grands de son époque. Il apporta à la fin du XVe et au début du XVIe siècle, un regard nouveau, une attention particulière accordée aux expressions des visages, aux postures des corps et aux mouvements. Travaillant les transparences et les effets d’ombres et de lumière, ses œuvres, remarquables, furent justement distinguées en leur temps pour leur raffinement et l’agréable harmonie de leurs couleurs.

Son influence, qui fut considérable, se déploya rapidement dans l’ensemble de l’Europe... portée principalement par le jeune Raphaël (1483-1520), dont les œuvres rencontraient dans son sillage un grand succès.

La Madelena, Le Pérugin, 1500 environ, Huile sur bois, 47 × 34 cm. Galerie Palatine, Florence (Italie)

L’exposition, afin de mettre en valeur les importants apports de ce peintre, a rassemblé une cinquantaine d’œuvres qui retracent les grandes étapes de la carrière du Pérugin, lorsque, jeune peintre et élève de Andrea del Verrocchio, il fut marqué par la peinture de Florence, et ses rencontres avec Léonard de Vinci et Botticelli, dont il fut disciple, jusqu’à ses grands succès ultérieurs obtenus à Rome, Florence et à Pérouse, cette dernière étant à l’époque une ville dynamique, attractive et en mesure de faire venir les plus grands des artistes...

Il s’agit ici d’une sélection d’œuvres. Le musée détient d’ailleurs dans ses collections permanentes un Pérugin de facture nettement moins raffinée, qu’il n’est pas inintéressant d’aller voir pour savourer d’autant plus la grande qualité des tableaux qui composent cette exposition temporaire.

C’était une époque où les meilleurs ateliers formaient les jeunes artistes à la perspective mathématique, à l’anatomie, grâce à des mannequins de cire quand ce n’était pas par la pratique... de la dissection sur cadavres, et au dessin, ce qui était encore assez nouveau comme matière enseignée.

Le Pérugin. Portrait de Francesco delle Opere, 1494. Huile sur bois, 52 x 44 cm, Florence, Galleria degli Uffizi © Soprintendenza Speciale per il Patrimonio Storico Artistico e d’Etnoantropologico e per il Polo Museale della Città di Firenze

Le Pérugin a le plus souvent puisé ses sujets dans le répertoire religieux. Avec une prédilection toute particulière pour les "Vierge à l’Enfant", thème qu’il répète en lui créant de beaux arrière-plans paysagers. Innovation relative, pour une époque où de nombreux peintres traitaient encore les fonds des œuvres en or, et dans laquelle on peut donc déceler une forte influence de la peinture flamande, alors à l’avant-garde en terme de représentation de la nature. Il est d’ailleurs fréquent dans son cas que les vrais paysages montrés en fond des perspectives de ses œuvres soient des paysages d’eau, lui rappelant vraisemblablement les décors de sa jeunesse qu’il passa aux environs immédiats du lac de Trasimène.

La douceur raffinée et élégante des visages, assez langoureux, et les expressions de sérénité voire de tendresse entre la Vierge et l’Enfant sont d’autres caractéristiques de son art. On remarque également un sentiment de communication et d’harmonie entre les personnages (avec par exemple la Vierge, l’Enfant Jésus et Jean Baptiste).

En plus de l’émotion qu’il transcrit sur les visages de ses portraits, Le Pérugin parvient à rendre lisibles la psychologie et le caractère, comme sur celui qu’il fit de Francesco delle Opere. Le climat politique régnant alors à Florence est assez étouffant, soumis à une forme de terreur religieuse imposée par Savonarole... et ses jeunes disciples. Le Pérugin place adroitement un phylactère dans la main de son personnage où l’on peut lire les premiers mots de l’Apocalypse de Jean qui entamaient tous les discours de Savonarole : Ti Mete Deum... Il y eut durant cette période des autodafés et dans ces bûchers furent parfois jetées... des œuvres de Botticelli jugées alors impies. Le Pérugin traversa ses dangers sans encombres.

Les succès qu’il rencontre l’amènent à être appelé à coordonner les travaux de décoration de la chapelle Sixtine à Rome vers 1480-1482, avec d’autres artistes eux aussi glorieusement passés à la postérité : Botticelli, Ghirlandaio et Rosselli.

Vers 1485-1500, à Florence puis à Venise, l’artiste perfectionne son art de la figure humaine, notamment par des visages de saints, et il pratique des couleurs travaillées par superposition de glacis transparents dans lesquels il n’hésite pas à placer de la poudre de verre (ce sera parfois dans les pigments eux-mêmes) dont l’effet lumineux sera sensible sur les tableaux. Le traitement qu’il apporte à ses huiles sur bois leur est bénéfique au point que ses œuvres nous sont le plus fréquemment parvenues dans un état excellent.

La technique utilisée est alors en pleine évolution, passant de la pratique de la tempera à l’huile.

Sa réputation, à partir de 1493, lui fait supplanter à Florence les autres artistes de la ville, les Botticelli, Lippi ou Ghirlandaio, et cela se produit de la même manière à Venise avec les Carpaccio ou Bellini.

On remarquera dans cette exposition le sublime tableau de La Madelena, aux chairs merveilleusement rendues par un sfumato observé sur les tableaux de son collègue d’atelier Léonard de Vinci, comme peut-être aussi le col de fourrure...

Le Pérugin aborde quelques rares sujets profanes et mythologiques vers les années 1490, travaillant même, un peu plus tard, pour les plus grands commanditaires de la Péninsule, dont la Marquise d’Este pour des sujets philosophico-allégoriques comme la guerre de l’amour et de la chasteté. Ce cas, du fait des pointilleuses exigences de sa cliente et de l’étroite surveillance qu’il subira par ses serviteurs durant la réalisation de cette commande laissera aussi bien la Marquise que le peintre... très insatisfaits.

Raphaël, Raffaello Sanzio, dit (1483-1520) Ange, 1501, Huile sur toile ; 31 x 26,5 cm, Brescia, Pinacoteca Tosio Martinengo, Ange (Pala di San Nicola da Tolentino), Pérugin - Brescia © Pinacoteca Tosio Martinengo – Brescia

Pour mieux démontrer l’influence du Pérugin sur ses contemporains et en particulier la grande proximité stylistique que l’on retrouve chez Raphaël, 10 œuvres de ce dernier sont présentées de façon exceptionnelle dans l’exposition, et mises en présence de tableaux du Pérugin pour que les visiteurs soient en mesure d’en déceler des filiations esthétiques.

Cette exposition est réalisée en partenariat avec la Surintendance pour les Biens historiques, artistiques et ethno-anthropologiques de l’Ombrie, qui prête 6 chefs-d’œuvre de la Galleria Nazionale dell’Umbria. À titre exceptionnel, la Pinacoteca Comunale de Deruta confie une fresque détachée représentant Saint Romain, saint Roch et vue de Deruta. D’autres prêts formidables ont été consentis par des institutions italiennes, françaises et étrangères de renom (notamment de la collection personnelle de la Reine d’Angleterre).

Le Pérugin, La Résurrection, 1496-1500, Huile sur bois, 40 x 67 cm, Rouen, Musée des Beaux-Arts © C.Lancien, C.Loisel / Musées de la ville de Rouen

Vittoria Garibaldi, commissaire générale de l’exposition, fut directrice de la Galleria Nazionale d’Ombrie de 1988 à 2011, et est aujourd’hui directrice du Laboratoire de diagnostic pour le patrimoine culturel de Spolète. Nicolas Sainte Fare Garnot, conservateur au musée Jacquemart-André, est commissaire de l’exposition.

Le Pérugin, maître de Raphaël, du 12 septembre 2014 au 19 janvier 2015 au musée Jacquemart-André, 158 bld Haussmann 75008 Paris, 01 45 62 11 59, métro Charles-de-Gaulle-Étoile, ouvert tous les jours de 10 à 18h, nocturnes les lundi et samedi jusqu’à 20h30. 12 ou 10€.

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Vous retrouverez dans l’article 2014 à Paris : les grandes expositions de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.

Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14

Dans Calendrier 2014 des grandes expositions à Paris, ces mêmes expositions sont classées par dates.

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André Balbo

sources : musée Jacquemart-André