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Archives et bilan. Braque au Grand Palais dépasse les prévisions : 462 677 visiteurs !
lundi 6 mai 2019, par
462 677 visiteurs ont vu l’exposition consacrée à Georges Braque. Ce bilan vient contredire ceux qui pensaient cet artiste d’abord plutôt aride. Il est vrai que l’exposition était particulièrement riche par le grand nombre d’œuvres présentées, par la chronologie très nécessaire, et l’ordonnancement spatialement très confortable.
Pour ceux qui regretteraient, malgré nos efforts et nos rappels, de ne pas avoir vu cette exposition, sachez qu’elle sera du 16 février au 11 mai 2014 à Houston au Museum of Fine Arts. Quand on aime, on ne compte pas... les miles, surtout si l’on se sent un peu coupable.
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NOUVEAU. Paris, sans la province, ne serait vraiment pas grand chose... Une vue panoramique de ce qui s’y passe ? 2014. Expositions et festivals de PROVINCE de A à Z.
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Nocturnes jusqu’à 22h pendant les vacances. Fermé le mardi.
Depuis la grande exposition qui lui fut consacrée à l’Orangerie en 1973, aucun événement d’importance n’avait été dédié à Paris à celui que beaucoup surnommaient "Braque le Patron", et qui, avec Picasso, fut en plus du reste, l’une des figures de la résistance artistique à l’Occupation.
Le Grand Palais présente du 18 septembre 2013 au 6 janvier 2014, de façon bien évidemment chronologique, une ambitieuse rétrospective très explicite et pédagogique tant de son œuvre que de son personnage. Jeunesse au Havre, d’une culture familiale d’artisan, Georges Braque (1882-1963) fut de façon incontestée l’un des artistes majeurs du XXe, et l’une des figures les plus fortes de l’avant-garde des débuts de ce siècle.
Braque devient artisan chez un maître décorateur (1901). Après avoir croisé Marie Laurencin et Francis Picabia à l’Académie Humbert, il éprouve des émotions-rencontres picturales successives, avec l’impressionnisme tout d’abord, puis au Salon d’Automne de 1905 du fait des peintures fauves gorgées de couleurs d’André Derain et du Matisse de l’époque.
Il pratiquera d’ailleurs le mode "fauve", avec Othon Friesz, à Anvers, puis à l’Estaque dans les Bouches-du-Rhône, ce qui constitue l’ouverture de cette rétrospective.
Peintre, graveur et sculpteur, respectueusement marqué aussi par la peinture de Cézanne, exposée en 1907 au Salon d’Automne (premier pas vers le cubisme ?), il initie rapidement un processus artistique personnel de géométrisation des formes. Remarquons ici que Georges Braque est aussi l’un des tout premiers artistes à accorder une plus grande attention à l’art primitif...
Il sera présenté par Guillaume Apollinaire à Pablo Picasso, qui est alors en train de peindre Les Demoiselles d’Avignon (tableau acheté par Jacques Doucet, sur les conseils du tout jeune André Breton). Avec l’Espagnol, il sera l’un des initiateurs et théoriciens du cubisme, et, plus tard, l’inventeur de la technique des papiers collè s. Est-ce de sa formation initiale d’artisan décorateur que surgirent ses tentations d’imitations de matières ?
Georges Braque, Grand Nu, 1907 à 1908, huile sur toile, 140 x 100 cm. Dation Alex Maguy-Glass, 2002, Musè e national d’art moderne © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. Rmn / Georges Meguerditchian
On a dit que le terme de Cubisme serait venu du critique Louis Vauxcelles qui aurait comparé cette peinture à l’amoncellement de "petits cubes" (certains mentionnent Matisse...). La collaboration étroite et fructueuse de Braque avec Picasso durera 7 années. Il en parlera avec la plus grande émotion : "On s’est dit avec Picasso en ces années-là des choses que personne ne saurait plus dire, que personne ne saurait plus comprendre... des choses qui seraient incompréhensibles et qui nous ont donné tant de joies... et cela sera fini avec nous. C’était un peu comme la cordée en montagne..."
La Première Guerre mondiale, et la blessure sérieuse de Braque, qui sera trépané, devaient les séparer. Chacun suivra par la suite de loin en loin les travaux de l’autre...
Après l’interruption dans son art que nécessita sa blessure, Georges Braque connut sa forme personnelle de "Retour à l’ordre".
Il peignit alors, à partir de 1918, guéridons et cheminées, de façon plus traditionnelle, puis des Canéphores évoquant les porteuses d’offrandes dans l’Antiquité grecque, quelques nus, penchant vers Corot, au moment où Picasso se rapprochait d’Ingres.
Georges Braque recentrera par la suite son œuvre sur l’exploration mè thodique et sè rielle de la nature morte puis du paysage.
Il occupe dans la peinture moderne une place très particulière, héritier à sa manière des maîtres classiques, voire antiques, mais restant avant tout, pour les historiens de l’art, l’un des prè curseurs de l’abstraction.
Dans cette grande rè trospective du Grand Palais, chacune des pè riodes de la crè ation artistique de Georges Braque est richement reprè sentè e. Évidemment, les plus denses sont plus particulièrement mises en valeur, dont celle du Cubisme, ou le fort voisinage de sa peinture avec la musique, en étroite complicité avec Erik Satie, ou encore sa proximité avec des poètes tels que Pierre Reverdy, Francis Ponge et Renè Char, et avec les grands intellectuels de son temps, les Carl Einstein ou Jean Paulhan.
De loin en loin, malgré le choix longtemps volontaire d’estomper voire de punir les couleurs en restant dans des gris et des beiges, une lumière particulière émerge de certains tableaux, avec force, telle une source, peut-être une résurgence incontrôlée de sa période fauve. On le remarquera sur des tableaux comme Nature morte au violon ou Nature morte aux banderilles (1911), et même plus tard avec Le Poêle (1942-1943).
Une section de l’exposition sélectionne les regards sur son travail qu’eurent de grands photographes contemporains dont Man Ray, Robert Doisneau ou Henri Cartier-Bresson.
Georges Braque, pour qui "l’artiste n’en finit pas d’épuiser ses rêves", fut aussi un peintre moderne qui chercha et travailla sans relâche, loin des modes et des coteries parisiennes.
Il éprouva une grande délectation à peindre ses intérieurs, ses ateliers, d’où émergea l’image de l’oiseau, qui symbolisait, au choix, la plus grande liberté... ou le sombre destin commun qui ne peut être que la mort. Oiseau blanc, mais plus souvent oiseau noir.
Le tableau était avant tout une aventure... pour lui qui voulait exposer l’absolu. Il fut le premier peintre vivant exposé au musée du Louvre.
Brigitte Léal, conservateur au MNAM - Centre Pompidou est la commissaire de cette exposition, Didier Blin son scénographe.
Un catalogue est en préparation aux éditions de la RMN-GP.
Georges Braque, du 18 septembre 2013 au 6 janvier 2014, au Grand Palais, entrée Champs-Élysées, métro Champs-Élysées-Clémenceau (1 et 13), ou Franklin Roosevelt (9). Du mercredi au samedi de 10 à 22h, lundi et dimanche de 10 à 20h. Fermé le mardi. Vacances de la Toussaint, de 10 à 22h (sauf le mardi), vacances de Noël de 9 à 22h (sauf le mardi).
Vous retrouverez dans l’article 2013 à Paris : LES GRANDES EXPOSITIONS de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.
Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14
Dans l’article CALENDRIER 2013 des grandes expositions à Paris, ces mêmes expositions sont classées par dates.
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Enfin, contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer. Nous avons établi notre sélection, avec PARIS 2013 : LES MEILLEURS CATALOGUES d’expositions de Paris.
Les Grandes Expositions et Calendrier 2014 peuvent déjà être consultés sur Évous.fr... et complétés, si vous disposez de plus d’informations que nous !
André Balbo
sources : RMN-GP, Wikipédia