Accueil > Paris > 8ème Arrondissement > Actualités Paris 8e > Sorties dans Paris 8e > Expositions, Paris 8e > Évènements au Grand Palais > Jean Paul Gaultier
Jean Paul Gaultier
mercredi 3 juillet 2019, par
Du 1er avril au 3 aouÌ‚t 2015, une exposition mondiale déjà vue par 1,5 million de visiteurs, à travers ses 9 premières étapes, arrive à Paris !
Présentation de l’artiste
Voir Présentations d’Artistes de A à Z
Jean Paul Gaultier, fier d’être né en banlieue Sud, à Arcueil en 1952, a été initié par sa grand-mère à la coiffure et au maquillage. Il est engagé à 18 ans par Pierre Cardin à qui il avait adressé des croquis. Il y reviendra après de brefs passages chez Jacques Estérel et Jean Patou, missionné aux Philippines pour dessiner des modèles pour le marché américain.
Il dè bute avec sa propre marque de prè‚t-à-porter en 1977 (ou en 1976 ?), les modèles de sa première collection pour femmes réalisés avec des tissus achetés au marché Saint-Pierre, et montrée au Palais de la Découverte... avant de fonder sa maison de haute couture en 1997, son rêve d’enfance le plus cher.
Il était temps puisqu’il avait passé de longs moments de son enfance à déguiser son pauvre nounours Nana !
Se qualifiant lui-même d’"enfant terrible de la mode" dès ses premiers dè filè s à la fin des annè es 1970, conçus comme des spectacles, Jean Paul Gaultier est l’un des crè ateurs marquants de ces dernières dè cennies, et des plus cités par la presse internationale comme par le public. Sa mode avant-gardiste a saisi très toÌ‚t les prè occupations et les enjeux d’une sociè tè multiculturelle, bousculant avec humour les codes sociologiques et esthè tiques è tablis.
Aussi cosmopolite que le couturier Paul Poiret, qu’il admire, bien sûr, dans les multiples origines de ses inspirations... il réhabilitera a contrario le corset, mais à ses manières. Et puis il y eut la marinière, le large décolleté dans le dos, l’ambiance Smooth Operator, mâtinée d’une forte touche à la Jean Genet édulcoré, les parfums, et tant d’autres choses...
La première collection Haute Couture Gaultier Paris : Printemps-Eté 1997
Au-delà de la virtuositè technique rè sultant de l’exceptionnel savoir-faire des diffè rents mè tiers de la haute couture, d’une imagination dè bridè e et de collaborations artistiques historiques, ce créateur offre une vision ouverte de la sociè tè , un monde de folie, de sensibilitè , de droÌ‚lerie et d’impertinence, où chacun peut s’affirmer comme il est, un monde sans discrimination, sans races, sans hiérarchie touchant aux étiquettes ou préférences sexuelles, une « couture fusion » unique.
Il y a chez Jean Paul Gaultier une vraie gè nè rositè et un message social très fort, sous couvert d’humour, de spontanéité bluffante, et de lè gèretè . Curieux de toutes les cultures et contre-cultures, Jean Paul Gaultier s’empare de l’air du temps, revendique le droit à la diffè rence, concevant ainsi une nouvelle manière de faire et de porter la mode basée sur la tolérance : dè tournements, mè tamorphoses, transgressions, rè interprè tations.
Il efface les frontières entre les cultures, mais aussi entre les sexes, crè ant une nouvelle androgynie ou s’amusant au contraire à renverser les codes d’une mode hyper sexualisè e, afin de dynamiter les clichés vestimentaires masculins et féminins.
William Baker, Kylie Minogue, X Tour 2009, modèle “Immaculata†, robe en filet brodè à grands motifs en lin dè coupè s blancs, collection Les Vierges, Haute couture printemps-è tè 2007 © Roc Nation / Kylie Minogue
L’exposition
Si cette exposition était en France une première sur le grand couturier français Jean Paul Gaultier, elle avait à son arrivée dè jà été visitée par près d’1,5 million de personnes à travers le monde et suscité un véritable engouement.
Créée en 2011 par le musè e des Beaux-Arts à Montréal, elle s’était par la suite posée à Dallas, San Francisco, Madrid, Rotterdam, Stockholm, New York, Londres et jusqu’à Melbourne.
Bien évidemment, la version française, co-rè alisè e avec la Rè union des musè es nationaux - Grand Palais, et l’étroite collaboration de Jean Paul Gaultier lui-même et de sa Maison de couture installée rue Saint-Martin dans le Haut-Marais, avait été pour sa 10e étape, spécialement enrichie d’installations spéciales : nouvelles choses et nouvelles envies du créateur, ajouts du back stage (comment ça se passe derrière ?), film de Madonna saluant avec lui la collection de 1992 en découvrant ses seins, les muses, hommes et femmes, qui eurent sur lui un impact moral et/ou visuel.
Cette rétrospective, que le couturier a considéré comme une crè ation à part entière, rassemblait 175 ensembles accessoirisè s, essentiellement de haute couture, mais aussi de prè‚t-à-porter crè è es entre 1976 et 2014.
La star de la coiffure Odile Gilbert (Atelier 68) avait inventè spè cialement pour chaque mannequin des crè ations en cheveux. De nombreux objets et documents d’archives étaient è galement rè vè lè s au public pour la première fois.
Croquis, costumes de scène, extraits de films, de dè filè s, de concerts, de vidè oclips, de spectacles de danse, et mè‚me d’è missions tè lè visè es illustraient ses collaborations artistiques les plus emblè matiques : au cinè ma, avec Pedro AlmodoÌ var, Peter Greenaway, Luc Besson, Jean-Baptiste Mondino, Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet, en danse contemporaine, avec Angelin Preljocaj, Rè gine Chopinot, Maurice Bè jart, sans omettre la variè tè française (Yvette Horner, Johnny Hallyday, Mylène Farmer...) et la pop internationale (Madonna, Kylie Minogue...).
Une place importante était è galement accordè e à la photographie de mode grâ‚ce aux prè‚ts de tirages souvent inè dits de photographes et d’artistes contemporains renommè s : Andy Warhol, Cindy Sherman, Peter Lindbergh, David LaChapelle, Richard Avedon, Mario Testino, Steven Meisel, Steven Klein, Pierre et Gilles, Paolo Roversi, Robert Doisneau...
Cette exposition multimè dia cè lébrait l’audace et l’invention de sa mode avant-gardiste et explorait ses sources d’inspiration, aussi è clectiques qu’impertinentes, au travers d’un parcours thè matique en sept sections, traçant l’itinè raire imaginaire du couturier qui puise son inspiration depuis le pavè parisien jusqu’à l’univers de la science-fiction :
– Le Salon, avec la collaboration exceptionnelle du designer hollandais Jurgen Bey et son atelier Makkink & Bey (Rotterdam) ;
– L’Odyssè e ;
– Punk Cancan ;
– Les Muses, avec une installation immersive crè è e pour le Grand Palais par le Studio Moment Factory (Montrè al) dans laquelle chaque visiteur sera "Gaultiè risè " ;
– AÌ€ fleur de peau ;
– Metropolis ;
– Jungle urbaine, avec une installation vidè o crè è e spè cialement pour cette è tape parisienne par les artistes français Lucie & Simon.
Portrait de Jean Paul Gaultier (détail), par Pierre & Gilles
La marinière selon Gaultier. J’aime depuis toujours l’aspect graphique, architectural de la rayure. Ma mère m’habillait déjà avec des pulls marins. Ils vont avec tout, ne se démodent pas et ne se démoderont probablement jamais. Il y a eu aussi d’autres influences : ma grand-mère, Coco Chanel, Jean Genet, Popeye, Tom of Finland, Rainer Werner Fassbinder et son film Querelle, qui était en quelque sorte l’apothéose du marin, un symbole gai hypersexué, un fantasme, une icône, une forme de virilité pouvant devenir ambiguë.
L’exposition bè nè ficiait en outre du talent de nombreux artistes et experts de renom. La scè nographie originale conçue par l’agence parisienne d’architectes-scè nographes Projectiles et adaptè e à Paris par Sandra Gagnè du musè e des Beaux-Arts de Montrè al, mettait en scène les tenues du couturier ainsi que les tirages et extraits audiovisuels illustrant les fructueuses collaborations artistiques de Jean Paul Gaultier.
La compagnie avant-gardiste thè â‚trale montrè alaise UBU dirigè e par Denis Marleau et Stè phanie Jasmin avaient collaborè à l’è laboration d’une crè ation audiovisuelle à part entière, en animant les visages d’une trentaine de mannequins de Jolicœur International grâ‚ce à une projection, ponctuant le parcours de leurs prè sences aussi poè tiques que ludiques.
Plusieurs personnalitè s, dont Jean Paul Gaultier, les mannequins EÌ€ve Salvail et Francisco Randez, la chanteuse et rè alisatrice Melissa Auf der Maur (Smashing Pumpkins et Hole), la soprano Suzie Leblanc, et Catherine Deneuve, avaient acceptè de prè‚ter leur visage et parfois leur voix pour cette rè alisation et son è dition spè ciale pour Paris.
Cette exposition était formidable de spontanéité, de plaisir et d’humour. On ne pouvait à mon sens s’empêcher de sourire de contentement en la visitant, devant cette invitation à participer à rendre plus tolérantes et légères nos sociétés.
Une exposition presque thérapeutique en quelque sorte, autour d’un homme qui, dit-il, ne fit pas gagner un seul euro aux techniciens de l’analyse et su s’assumer tel qu’il était, face à la société et à la vie, toujours en s’amusant, plein d’énergie, de gourmandise, et de curiosité pour la nouveauté.
Robe bénitier Sainte Nitouche. Première robe réalisée par Jean Paul Gaultier, été 1971.
Jean Paul Gaultier. Du 1er avril au 3 août 2015 au Grand Palais, galeries nationales, entrée Clémenceau.
***
Vous retrouvez comme chaque année dans LES GRANDES EXPOSITIONS 2016 à Paris de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.
Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14
Dans CALENDRIER 2016 des grandes expositions à Paris ces mêmes expositions sont classées par dates.
Dans la série Toutes les expositions 2016 dans les plus grands musées de Paris... lire également :
Au musée du Louvre, au Centre Pompidou, au Grand Palais, au musée d’Orsay, au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, au Jeu de Paume, au Palais de Tokyo, à la Bibliothèque nationale de France, au musée du Quai Branly, au musée des Arts décoratifs, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain.
Nous nous efforçons de tenir ces articles à jour, et nous vous remercions des suggestions, précisions, ajouts et corrections que vous pourriez être amenés à apporter à ces programmes.
Nous vous indiquons chaque semaine les nouveautés, les expositions qui fermeront bientôt leurs portes, et... nos préférences, car on ne se refait pas : Paris Expos Hebdo : Nouveautés, Conseils, Derniers Jours.
Contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer. Nous établissons, au fur et à mesure de leur publication, notre sélection des catalogues d’expositions 2016 de Paris, comme nous l’avons fait les années précédentes : 2015, 2014, 2013, 2012.
Vous pouvez consulter quelques dizaines de présentations d’artistes, classées de A à Z.
Nous vous proposons aussi une sélection de musées et d’expositions dans les villes françaises suivantes, que nous nous efforçons de tenir assez régulièrement à jour :
– Angoulême - Arles - Avignon - Bordeaux - Dijon - Grenoble - Ile-de-France - Lens - Lille - Lyon - Marseille - Metz - Montpellier - Nantes - Nice - Ornans - Rennes - Rodez - Rouen, Le Havre - Saint-Étienne - Strasbourg - Toulouse - Tours
Et juste des musées et expositions temporaires pour quelques villes étrangères : Amsterdam, Berlin, Bâle, Bruxelles, Genève, Londres, Madrid, Milan, et Venise.
André Balbo
sources : Visite, RMN-GP, Musè e des beaux-arts à Montréal, Dictionnaire international de la Mode, Pauline, Wikipédia