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François Fillon, la chute
vendredi 13 mars 2020, par ,
Le Premier ministre discret du quinquennat de Nicolas Sarkozy a évolué. Du moins dans l’opinion et au niveau de sa présence médiatique. Durant l’été 2012, selon divers sondages, les Français voyaient François Fillon comme le leader idéal de l’opposition. Mesuré, déterminé, mais profitant d’une stature d’homme d’État grâce à ses cibq années passées à Matignon. C’était avant la guerre Copé-Fillon pour la présidence de l’UMP... Mais le sexagénaire reste tout de même l’homme de la ligne sociale de l’UMP, un choix à rebours de la "droitisation" du second parti français.
Son ancrage local aussi a évolué. L’homme fort de la Sarthe est désormais un élu parisien. Il a recueilli 56,5% des suffrages dans une circonscription acquise à la droite, parvenant à dissuader Rachida Dati de se présenter contre lui. Un tremplin vers la mairie en 2014 ? A la mi-mai, l’agenda se dessinait ainsi : député en 2012, président de l’UMP en 2012, maire de Paris en 2014 (il a alors 60 ans) puis candidat aux primaires à droite en vue de la présidentielle en 2017. Paris faisant office de rampe de lancement. Depuis, cette stratégie a pris du plomb dans l’aile. Jean-François Copé, député-maire de Meaux (77), a été élu, certes dans des circonstances polémiques, président de l’UMP.
Début juin 2012, à l’heure des élections législatives, les déclarations de François Fillon laissaient poindre une esquisse d’opposition à Bertrand Delanoë : "Nous sommes dans une des plus belles villes du monde, mais nous ne le sommes pas grâce aux investissements de l’équipe municipale actuelle qui ne fait que gérer le déclin de la ville", avançait-il lors d’un déplacement en soutien au candidat UMP dans le 18e Pierre-Yves Bournazel. Avant de lancer, bravache : "Paris ne peut pas rester à gauche."
Mercredi 15 août, une révélation du Canard enchaîné venait couper court à toute supposition. François Fillon aurait alors déclaré à ses proches : "Avec les cons qu’il y a à la Ville et à l’UMP, c’est ingagnable !" Difficile d’être plus clair. Mais fin janvier 2013, les confessions des proches de Fillon (relayées dans Le Point, Le Monde et Le Figaro) démentent les rumeurs. La candidature à Paris ? "Il n’ y a pas de débat, c’est définitivement clos", lance un partisan. "C’est acté le fait qu’il ne se présentera pas", affirme un autre dans Le Monde. Le champ est libre pour NKM.
Candidat à la primaire de la droite et du centre en 2016, François Fillon ne passionne ni les médias ni les instituts de sondage qui le placent pendant de longs mois à la quatrième place, loin derrière les deux favoris annoncés, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Mais suite à un débat télévisé, les intentions de vote évoluent en faveur de l’outsider et sa cote de popularité grimpe dangereusement. Dimanche 20 novembre, il créé la surprise en pointant en tête du vote, avec plus de 44% des voix ! Il apparait alors bien parti pour représenter les Républicains lors de la présidentielle 2017, affronter Marine Le Pen au second tour et peut-être devenir le 25ème Président de la République française.
Mais en janvier 2017, les soupçons d’emploi fictif portant sur sa femme Pénélope mettent à mal ses ambitions. Celui qui promettait de mettre la France au régime aurait-il détourné de l’argent public afin d’en faire profiter sa femme et ses enfants ? En chute libre dans les sondages, l’ex-favori n’est plus garanti d’accéder au second tour de la présidentielle. Dès lors, certains dans son propre parti songent à un plan B...