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Hôtel d’Aumont - Tribunal administratif de Paris, aménagement des berges de la rive droite de la Seine annulé

mercredi 14 mars 2018, par Franck Beaumont

Requête, audience, référé, aide juridictionnelle, procédure, contentieux, où porter plainte au tribunal administratif de Paris ? Plainte contre une administration publique, justice et litiges administratifs. C’est aussi l’histoire de l’Hôtel d’Aumont, classé monument historique, ouvert dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine.

Au fil de l’actualité

21/02/18
Annulation de l’aménagement des berges de la rive droite
Le Tribunal administratif de Paris a annulé l’arrêté de la Mairie de Paris, à savoir : la fermeture à la circulation des voies sur les berges de la rive droite de la Seine. Par un jugement du 21 février 2018, le tribunal administratif de Paris annule la délibération du 26 septembre 2016 du Conseil de Paris déclarant l’intérêt général de l’opération d’aménagement des berges de la rive droite de la Seine.
Il annule également l’arrêté du 18 octobre 2016 de la maire de Paris créant une promenade publique sur l’emplacement de la voie Georges Pompidou.
Par réaction, la Maire de Paris, Anne Hidalgo a décidé de faire adopter un nouvel arrêté de piétonnisation des berges,qui prendra en compte les remarques du tribunal.

25/01/18
Annulation de la délibération d’ Île-de-France Mobilités
Le tribunal administratif de Paris annule la délibération du STIF (Syndicat des transports d’Île-de-France devenu aujourd’hui : Île-de-France Mobilités) , dont le conseil est présidé par Valérie Pécresse, délibération qui excluait du bénéfice de cette réduction les étrangers en situation irrégulière bénéficiant de l’aide médicale d’Etat.
Le jugement ayant considéré que cette délibération est entachée d’une erreur de droit et en ce sens méconnait l’article du code des transports concernant le bénéfice de la réduction tarifaire.

Pratique

 Accès
Métros :
Saint-Paul (Le Marais) L1
Pont Marie L7

Bus :
Arrêt Eglise Saint-Gervais, le 69, 76 et 96
Arrêt Payenne, le 29
Arrêt Pont Louis Philippe, le 67
Arrêt Pont Marie, le 67

 Accueil
L’accueil du public est ouvert du lundi au vendredi de 8h30 à 16h30
et à 16h les veilles de fête.
Pour faire appel d’un jugement du Tribunal administratif de Paris :
La cour administrative d’appel de Paris est située au 68 rue François Miron 75004 Paris, dans l’hôtel de Beauvais.
T.01 58 28 90 00


Histoire de l’Hôtel d’Aumont, architecture et patrimoine de Paris

Franck Beaumont

On a souvent cité l’architecte Louis Le Vau comme auteur de l’hôtel d’Aumont, mais les historiens penchent plutôt pour des dessins de François Mansart. Le comble à la Mansart est d’ailleurs une nouveauté de l’époque appliquée sur cet hôtel. Le Vau aurait uniquement contribué aux décors intérieurs. Toujours est-il qu’il fut construit en deux campagnes, la première avant 1648, et la deuxième de 1649 à 1650 sous la conduite de Michel Villedo (maître maçon puis architecte sous Louis XIV).

Sur le projet initial, représenté sur une gravure de Silvestre, la façade sur jardin (côté Seine) était composée de 11 travées terminées aux extrémités par deux petits cabinets en saillie, et centrée sur un avant-corps de 3 travées. Mais à partir de 1656, l’hôtel fut agrandi par l’architecte Libéral Bruand puis en 1703 par Georges Maurissart, à seize ou dix-sept travées animées par deux-avant-Corps symétriques. La façade actuelle - interminable et triste - a souffert d’une recomposition de 1960 et compte maintenant une vingtaine de travées

En revanche, la façade sur cour de l’hôtel (illustration en image ci-dessous), accessible par la rue de Jouy, est beaucoup plus intéressante. Un très beau portail à refends permet d’y accéder : dans son tympan en demi-cercle s’inscrit une fenêtre encadrée de guirlandes de fleurs, timbrée d’un masque grimaçant de faune. Comme à l’hôtel de Châlon-Luxembourg, la richesse du portail signale au passant la qualité de la personne qui y habite.

Simple en profondeur, le logis en fond de cour comprend cinq travées : sa façade est finement sculptée d’agrafes surmontées de draperies au rez-de-chaussée, de mascarons de femmes surmontés de guirlandes à l’étage. Au niveau des combles, une lucarne centrale et quatre oeils-de-boeuf complètent la composition. Les deux ailes perpendiculaires au logis, rejoignant le bâtiment sur rue, comprenaient cuisines, offices, écuries et remises pour les carrosses (aile de droite).

A l’intérieur de l’hôtel subsistent quelques décors remarquables : deux plafonds du XVIIe siècle, un salon d’apparat recouvert de boiseries blanches et dorées datant du début du XVIIIe siècle (avec un décor de chimères et d’instruments de musique), ainsi qu’ un boudoir habillé de lambris XVIIIe. Sur l’un des plafonds redécouvert en 1949 est apparu tout un décor peint de cartouches, fleurettes, rinceaux, guirlandes, amours, ainsi que les initiales ADR, monogramme d’Aumont.

Signalons aussi le grand salon (devenu la bibliothèque du Tribunal) qui fut peint par Charles Le Brun en 1656-1662. Si le plafond qui représentait "L’Apothéose de Romulus" a hélas disparu, il subsiste de très belles voussures : huit médaillons illustrent des épisodes de la vie de Romulus, insérés dans des cadres de stuc blancs et dorés rehaussés de guirlandes, de cuirasses et de têtes de lions.

Le commanditaire de l’hôtel d’Aumont est un financier, Michel-Antoine Scaron , oncle du célèbre poète. Il est seigneur de Vaures, conseiller du roi, contrôleur des Ponts et Chaussées de France, et fort riche. Sa fille Catherine épouse en 1629 Antoine d’Aumont, marquis de Villequier. Une brillante carrière attend cet homme qui deviendra Maréchal de France en 1651, gouverneur de Paris en 1662, puis duc et pair en 1665. Dès 1648, il s’installera dans cet hôtel avec son épouse et ne cessera d’embellir sa demeure.

Son fils Louis-Marie fut connu comme un grand collectionneur (comme beaucoup d’aristocrates fortunés à cette époque) et rassembla dans son hôtel mobilier, bronzes, tableaux, médailles, pierres gravées. En 1766, l’hôtel appartenait à un autre financier, Pierre Terray, procureur général à la Cour des Aides. En 1859, la Pharmacie centrale de France en fit l’acquisition et en fit un usage industriel. Acquis en 1936 par la ville de Paris, l’hôtel d’Aumont, fort délabré, échappa par miracle à la destruction.

Devenu en 1957 le siège du Tribunal Administratif de Paris, l’hôtel fut consolidé par l’architecte Michel Roux-Spitzer, puis réhabilité de 1959 à 1964. L’hôtel d’Aumont se visite généralement lors des Journées du Patrimoine . Sa cour fermée par une grille est visible en semaine.

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Sources : Guide du Patrimoine Paris par Jean-Marie Pérouse de Montclos, Le Marais évolution d’un paysage urbain par Danielle Chadych.

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Adresse & Carte, horaires, numéro de téléphone


7 rue de Jouy 75004 Paris


01 44 59 44 00