Le magazine bimestriel « De l’air  » a surpris tout son monde par la couverture de son premier numéro le 18 avril 2000 : il s’agissait d’une photo de Shadi Ghadirian révélant une Iranienne, une radio sur l’épaule. Titre : « L’Iran n’écoute plus la voix de son maître  ». La revue se posait, en préalable, en « laboratoire de création  », « en défricheur  ».
De l’air, magazine de photojournalisme, s’est autorisé tous les sujets comme toutes les écritures, loin des tumultes de l’actualité. Et depuis plus de 10 ans, il a su faire preuve d’une belle curiosité en accueillant les regards originaux d’auteurs singuliers.
La Maison européenne de la Photographie, par son exposition « Génération De l’air  » rend compte de cette génération de photographes qui habitèrent les pages de la revue : 30 regards autour de thèmes qui lui sont chers dont le paysage, les séries, la nuit, le portrait, le nu.
Parmi ces thématiques et ces esthétiques sélectionnées, Nuit blanche à Bamako, manifestation altermondialiste à Prague, portrait d’une mère de famille à Buenos Aires. Pour Stéphane Brasca, créateur et directeur de la revue, l’urgence permanente consiste à « sortir des autoroutes de l’information unique  » afin de « rester en phase avec le monde d’aujourd’hui  ».

Mais sa plus belle remarque demeure : « Si on faisait comme les autres, on serait mort depuis longtemps.  »
Parmi les photographes dont les travaux figurent à l’exposition, Tendance floue, présent également aux Rencontres d’Arles, Bertrand Deprez, Julien Chatelin, Patrick Swirc et Grégoire Korganow (la série « Père et fils  »).
La totalité des couvertures sont présentes, ainsi qu’une sélection de pages intérieures.
Jusqu’au 25 septembre, Maison européenne de la Photographie, 5-7 rue de Fourcy 75004 Du mercredi au dimanche de 11 à 20h.
André Balbo
sources : MEP, Libération