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DERNIERS JOURS : une rétrospective Meyerowitz à la MEP, ça ne se refuse pas !
vendredi 27 janvier 2017, par
Joel Meyerowitz, photographe américain né à New York, s’est penché avec modestie et méthode sur une question d’importance : noir et blanc ou couleur ? Sa démarche, comme les réponses progressives qu’il a apporté à ses questionnements, allaient influencer l’histoire de la photographie, comme ont pu le faire ceux de William Eggleston ou de Stephen Shore.
Cette rétrospective couvre les années 1960 à 2000. Dès ses débuts, il se liera d’amitié avec Garry Winogrand, Tony Ray-Jones, Lee Friedlander, et Diane Arbus.
New York City, 1963
Dans les différentes salles de la MEP où ses clichés sont exposés, prenez la peine de lire les textes lumineux écrits par Meyerowitz. Ils rendent compte avec humilité et intelligence de ses expériences comme de sa curiosité sans cesse renouvelée, prenant souvent comme points de départ des bribes d’idées, des suggestions ou de franches incitations lancées par John Szarkowski du musée d’Art moderne de New York.
Sa rencontre en 1962 avec le célèbre photographe Robert Frank qui avait publié en 1958 The Americans, et qui influencera toute une génération, sera pour lui essentielle. Il commencera à photographier la ville en N&B avant d’effectuer un long voyage en Europe.
Dans la partie titrée " Sur les pas de Robert Frank", il écrit avec curiosité et empathie : "Appartenir simplement à ce monde en photographiant ce qui attirait notre regard, apprendre à écouter ce qui nous parle plutôt que de préjuger ou de censurer, c’est ce que notre aventure nous proposait. J’apprenais non pas à anticiper mais à laisser le monde s’animer devant mes yeux".
Tel un gourou, John Szarkowski du MoMA laisse de temps en temps tomber quelques sentences pour son plus grand bénéfice et l’encourager : "Quand un photographe se met à prendre du recul, c’est signe de maturité, de confiance en soi et en celui qui regarde une œuvre en s’efforçant de la lire sans qu’elle s’impose à son regard".
Le travail de Meyerowitz parle à chaque amateur de la photographie quand il place côte à côte des clichés quasi semblables, l’un N&B et l’autre couleur, comme des tableaux de démonstrations pédagogique. L’œil ne se porte pas sur les mêmes choses. Évidence. Les gris ne nous diront jamais autant de choses que les teintes elles-même de la réalité.
Camel Coats, 5th Avenue, New York City, 1975 (Joel Meyerowitz / Courtesy of Edwynn Houk Gallery)
Chez lui, ne pourrait-on pas dire qu’il a su exaspérer les couleurs, les intégrer dans son cadrage comme des éléments déterminants d’équilibre et d’attention, et jouer aussi de la netteté qui s’enfonce loin dans la profondeur de champ...
L’écriture originale de Meyerowitz a certainement tenu aussi à ce qu’il travaillait alternativement deux formats qui étaient pour lui deux langages distincts : le 35 mm lui permettait de saisir "l’instant décisif", et la chambre Deardorff de révéler la beauté du réel.
Au début des Années 1970, il ne se consacrera plus qu’à la couleur.
Joel Meyerowitz a aussi réalisé un véritable travail d’enquêteur à Ground Zero, interdit après le 11 septembre 2001, telle n’importe quelle scène de crime aux journalistes et photographes. Il a du apprivoiser au quotidien, sur une période de 9 mois, ouvriers chargés de la démolition et pompiers sur place avant que l’ensemble de son travail puisse exister et être montré.
Ce photographe aime également surprendre quand, sur une plage, certains de ses personnages se multiplient dans des positions et des moments différents... comme sur son cliché "Longnook Beach. Truro. Massachusetts 1983". Comment comprendre si l’on ne fait pas plus attention aux ombres ?
John Meyerowitz. Une rétrospective. Du 23 janvier au 7 avril 2013, à la Maison européenne de la Photographie, 5/7 rue de Fourcy 75004 Paris, 01 44 78 75 00 métro Pont-Marie ou Saint-Paul. Ouvert du mercredi au dimanche de 11 à 20h. Accès à la billetterie jusqu’à 19h30. Fermé lundi, mardi et jours fériés. Gratuit le mercredi à partir de 17h. 8€ ou 4,5€.
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Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14
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André Balbo
sources : visite, MEP
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