Accueil > Paris > Le Marais > Musées du Marais > Événements au Centre Pompidou et à la BPI > Au Centre Pompidou, l’architecte Bernard Tschumi, concepteur de La Villette (…)

Au Centre Pompidou, l’architecte Bernard Tschumi, concepteur de La Villette et du nouveau Zoo de Vincennes

mercredi 15 juin 2016, par Expositions

Du 30 avril au 28 juillet 2014. Après celles de Jean Nouvel, Thom Mayne, Richard Rogers ou Dominique Perrault, le Centre Pompidou poursuit sa série d’événements présentant les grands contemporains de la profession, en organisant l’exposition Bernard Tschumi, architecte et théoricien de l’architecture.

Mais qui est donc Bernard Tschumi ? L’architecte qui dessina "sur un coin de table" (il n’avait alors pas d’agence !), sans ordinateurs, le projet qui remporta, parmi quelque 172 concurrents, le concours international pour La Villette et dû faire travailler du jour au lendemain une centaine de collaborateurs.

C’est aussi celui dont on vient d’inaugurer la nouvelle allure du Zoo de Vincennes... Mais pas que... C’est l’occasion de suivre par l’exemple le processus de transformation d’un concept en projet, puisque selon Tschumi l’architecture doit reposer sur des idées et des concepts davantage que sur des formes.

Bernard Tschumi. Scénographie d’exposition. Centre Pompidou 2014 © BTA

Une trentaine de ses projets et réalisations (Europe, États-Unis, Chine et Moyen-Orient) sont présentés dans ou à l’extérieur de modules à cette exposition au Centre Pompidou, avec souvent quelques tables rouges dites "de références", rassemblant dessins, documentations pour projets en devenir... ou pas.

Bernard Tschumi est aussi un intellectuel et un voyageur qui participa beaucoup à faire connaître la culture française aux États-Unis et en Angleterre, un passionné de création, de nouveautés et de conceptualisation.

Bernard Tschumi, dans le cadre de l’exposition, devant des représentations de son projet Vacheron Constantin 2001- 2004

Dès la fin des années 1970, il définit l’architecture, non pas du point de vue du style, mais à partir d’une série d’arguments conceptuels qui trouvent leur origine dans le cinéma, la littérature, les arts plastiques ou la philosophie. Ces mondes-là aussi échangent en toute perméabilité avec l’architecture, et Bernard Tschumi a brassé ainsi Barthe, Sollers, Joyce, Derrida... et quelques autres. Cette approche buissonnante ou buissonnière lui a permis de renouveler les méthodes de conception de l’architecture.

De fait pour lui, contrairement à la "pensée lecorbusienne", l’architecture n’est pas le jeu savant, correct et magnifique des volumes sous la lumière, mais plutôt dans la réalité du corps et de la vie sociale. Il n’y a pas d’architecture sans mouvement, sans événement, et sans activités. L’architecture est une forme de connaissance, mais aussi et surtout la matérialisation d’un concept. De là à dire que le rouge des murs ou de certaines pièces de mobilier est là pour accentuer la pédagogie par le concept...

Bernard Tschumi, musée de l’Acropole 2001-2009 © Peter Mauss / Esto

On serait en droit de penser que le saut fait par Bernard Tschumi pour passer de la théorie, de la déconstruction et de la négation, à la conception et à la réalisation d’un projet, son premier, tel que celui de La Villette, tenait du prodige. D’autant que l’architecte Bernard Tschumi enseigna également, et fut aussi théoricien... Ce passage à l’acte peut tout à fait être rapproché de celui que dû faire François Truffaut pour passer de la critique aux Cahiers du Cinéma à la réalisation.

Comme pour le cinéaste, l’étoile de l’Amérique brillait pour l’architecte d’une lumière bien particulière. Il remarquait qu’à New York, les performances pouvaient être faite sur les toits, et les concerts dans les lofts. Dès lors, il ne s’agissait pas tant d’inventer une nouvelle architecture, que de poser le rapport entre l’architecture et ce qui s’y passe.

Créer ainsi à La Villette des folies ne présentait un intérêt que dans le cas où les visiteurs s’approprieraient l’ensemble ! On sait aujourd’hui que cela fut et est le cas. Succès.

5 temps d’exposition pose une forme de chronologie : espace et événement ; programme et superposition ; vecteur et enveloppe ; contexte et contenu ; forme et concept. L’illustration de chacun se fait par certains des projets les plus emblématiques de l’architecte, de ses premiers dessins des « Manhattan Transcripts  » à Alésia, du musée de l’Acropole à Athènes à l’ensemble de La Villette, des projets pour l’industriel horloger Vacheron Constantin au Zoo de Vincennes.

Frédéric Migayrou et Aurélien Lemonier sont les commissaires de l’exposition. Ce sont eux qui s’évertuèrent à retrouver les trésors et témoignages d’une création en marche dans les moindres recoins de l’agence Tschumi...

Comme Tschumi n’en finira jamais d’expliquer et de tenter de convaincre, ils ont également eu l’habileté de faire qu’il soit souvent présent (débats, conférences).

Quelques phrases fortes apparaissent aux murs comme "Inventer une enveloppe plutôt que composer une façade". Travailler sur le principe d’une enveloppe, avec une couche interne et une couche externe, chacune dans un matériau donné (chez Vacheron Constantin se seront métal et bois, avec une circulation en verre).

BT-BTuA-AJOA. Zoo de Vincennes 2009-2014 © Iwan Baan

Son Zoo de Vincennes tout neuf ? Des espaces qui sont du domaine de l’inattendu.

Le principe de l’enveloppe, avec deux faces, l’une informe permettant l’intégration et la proximité de la partie animale et de la partie humaine, mais ménageant aussi des zones techniques, de soins, de repos, et de recherches scientifiques.

Une architecture à la fois animalière et humaine avec des points de contact...

Bernard Tschumi. Concept & notation. Du 30 avril au 28 juillet 2014 au Centre Pompidou, galerie Sud. 01 44 78 12 33. Tous les jours sauf le mardi, de 11 à 21h. Fermeture des caisses à 20h. Accès avec le billet "Musée et expositions". 13 ou 10€. Gratuit avec le Laissez-passer annuel et pour les moins de 18 ans.

***

Vous retrouverez dans l’article 2014 à Paris : LES GRANDES EXPOSITIONS de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.

Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14

Dans CALENDRIER 2014 des grandes expositions à Paris, ces mêmes expositions sont classées par dates.

Nous nous efforçons de tenir ces articles à jour, et nous vous remercions des suggestions, précisions, ajouts et corrections que vous pourriez apporter à ces programmes.

Nous vous indiquons chaque semaine les nouveautés, les expositions qui fermeront bientôt leurs portes, et... nos préférences, car on ne se refait pas : LA SEMAINE des expositions, musées, et galeries : que faire à Paris du....

Enfin, contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer.

Nous établissons notre sélection, avec Paris 2014 : LES MEILLEURS CATALOGUES d’expositions de Paris.

Celui de cette exposition en fait partie.

En grande nouveauté, nous vous proposons dorénavant une sélection d’expositions et de festivals dans les villes françaises suivantes :

 Angoulême
 Arles
 Avignon
 Bordeaux
 Dijon
 Grenoble
 Ile-de-France
 Lens
 Lille
 Lyon
 Marseille
 Metz
 Montpellier
 Nantes
 Nice
 Ornans
 Rennes
 Rodez
 Rouen, Le Havre
 Saint-Étienne
 Strasbourg
 Toulouse
 Tours

Et bien sûr pour Paris :

 Les meilleurs catalogues 2014 des expositions de Paris
 Les Grandes Expositions 2014 à Paris de A à Z
 Calendrier 2014 des grandes expositions à Paris.

 Les Grandes Expositions 2015 à Paris de A à Z
 Calendrier 2015 des grandes expositions à Paris
peuvent déjà être consultés sur Évous.fr... et complétés, si vous disposez de plus d’informations que nous !

Et juste quelques expositions 2014 pour Bruxelles et Londres, Genève, Bâle, Amsterdam...

André Balbo

sources : Visite, Centre Pompidou