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Archives et bilan : Lichtenstein au Centre Pompidou a accueilli 546 229 visiteurs !

lundi 6 mai 2019, par Expositions

Le Centre Pompidou a annoncé à la fin de l’exposition sur l’Américain Roy Lichtenstein qu’elle avait accueilli 546 229 visiteurs, réalisant un des records du Centre, devançant notamment celle de Pierre Soulages en 2009 (502 026 visiteurs) et celle de Matisse en 2012 (494 085). Salvador Dali conserve son titre depuis 1980 avec 840 662 visiteurs.

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Après l’Art Institute of Chicago, la National Gallery de Washington et la Tate Modern de Londres, la grande rétrospective de l’artiste Roy Lichtenstein (1923-1997), vient de se poser à Paris au Centre Pompidou.

Réalisée en collaboration avec la Fondation Roy Lichtenstein, et sous le commissariat de Camille Morineau, elle rassemble quelque 130 dessins, collages, peintures, "multiples" et sculptures, retraçant l’ensemble de son œuvre.

Lichtenstein fut l’un des artistes les plus remarqués et représentatifs du Pop Art américain, après Andy Warhol, quand même, son incontestable pape, mais son œuvre mérite bien plus d’attention qu’elle n’en recueille souvent, bien au-delà des premières images auxquelles on l’associe immédiatement.

Sa démarche et la large diversité de ce qu’il a réalisées le portent plus haut dans le monde de l’art, indépendamment des altitudes de sa cote marchande.

Le NouvelObs rappelait récemment que sa toile "I Can See the Whole Room ! and There’s Nobody in It !" s’était vendu 43,2M$, chez Christie’s à New York en novembre 2011, comme si l’art et l’argent étaient liés en quoi que ce soit !

Très productif, foisonnant et déroutant, Roy Lichtenstein (1923-1997) s’est toujours observé pendant la création, réfléchissant à l’art, à ses destinations, comme à ses trop nombreux pièges et artifices.

Il a utilisé des techniques très variées : peinture, collage, huile, gravure, lithographie, émail sérigraphié et sculpture. Il est remarquable qu’il ait été tenté d’appliquer à la sculpture, par exemple, technique tridimensionnelle, des pratiques bidimensionnelles. C’était osé, il le fit !

Roy Lichtenstein ne s’était inscrit que tardivement dans des cours d’art, qu’il dût interrompre de 1943 à 1946, pendant sa mobilisation et les suites de la Seconde Guerre mondiale. Il reprendra ses études à l’Université de l’Ohio, en 1949, puis enseignera de loin en loin. Est-ce la réflexion nécessaire à la préparation de ses cours qui donnera une telle acuité à ses pensées et à ses approches personnelles de l’art dont on aura dans cette exposition de beaux exemples avec ses réinterprétations d’œuvres de grands maîtres (Picasso, Monet, Brancusi, Matisse).

Roy Lichtenstein, Whaam !, 1962 © Roy Lichtenstein

Roy Lichtenstein ne s’est attaqué vraiment à ses premières œuvres proto- ou crypto-pop qu’à partir de 1961, tirant une grande partie de son inspiration des univers de la publicité, donc de la consommation, des bandes dessinées, des dessins animés et des autres imageries populaires valorisées alors et circulant auprès de ses contemporains, qualifiant lui-même son style d’"aussi artificiel que possible". Ne voulait-il pas que l’on "oublie sa main" ?

L’anecdote voudrait que sa première œuvre de grande taille soit née du défi qu’un de ses fils lui ait lancé à propos d’un album de Mickey : « Je parie que tu n’es pas capable de peindre aussi bien que ça, papa ?  » Puis arrivèrent les personnages de publicités de chewing gums et de comics...

Le premier jet est donc "Look Michey", qui met en scène Mickey et Donald, en vraie rupture avec la peinture des années 1950. Et puis le succès, qui arrive parfois trop vite. Dès 1962, Leo Castelli l’expose à New York... mais ses tableaux sont achetés avant même l’inauguration ! Malgré ou à cause de cela, Roy demeure extrêmement détaché par rapport à la qualité artistique qu’il accorde à ses œuvres... un peu d’ailleurs comme nombre de critiques qui en contestent l’originalité. Il en disait : "Plus mon travail est fidèle à l’original, plus il est lourd de sens".

"Ce qui intéresse le pop art, ce sont à mon avis les caractéristiques les plus cyniques et les plus menaçantes de notre culture, ces choses que nous détestons, mais qui ont aussi la force de s’imposer à nous. (...) Le pop art regarde le monde ; il semble accepter son environnement, qui n’est ni bon ni mauvais, mais différent."

Il avait dit aussi : "Je ne me suis jamais défait de ma première influence, le cubisme de Picasso, et pourtant j’ai passé ma vie à essayer de m’en détourner."

Parmi ses œuvres les plus connues, on pourra citer Whaam (1963) représentant un combat aérien avec explosion incandescente, Châssis (1968), premier d’une série montrant l’arrière d’un tableau... et Torpedo... Los ! (1989) qui fut vendu par Christie’s 5,5M$.

À sa mort, on estima que son œuvre serait de quelque 4 500 tableaux et sculptures, certaines installées sur la voie publique, comme St Marys en Géorgie, ou Barcelona Head (1992) à Barcelone. Brancusi et Gaudi ne sont pas très loin...

J’éprouve pour lui une sympathie certaine, fondée aussi sur le fait que ses œuvres furent fréquemment détournées par les situationnistes et par d’autres. Détournement pour détournements, puisque Lichtenstein lui-même piochait allégrement dans l’imagerie BD, même si les situs atteignirent quand même leur meilleur, avec humour, radicalité et causticité, dans les "traductions" et "sous-titrages" qu’ils firent de certains films érotiques importés de Hong Kong, aux titres qu’ils rendirent ravissants, comme "Une Petite culotte pour l’été" et "La Dialectique peut-elle casser des briques ?".

À Paris, la dernière exposition sur Roy Lichtenstein avait inauguré la Pinacothèque de Paris en 2007.

Roy Lichtenstein, du 3 juillet au 4 novembre 2013, au Centre Pompidou. Galerie 2, niveau 6, place Beaubourg, 75004 Paris, Métro Rambuteau, Châtelet ou Les Halles, de 11 à 21h, mais fermé le mardi. 11 ou 9€.

Vous retrouverez dans l’article 2013 à Paris : LES GRANDES EXPOSITIONS de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.

Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14

Dans CALENDRIER 2013 des grandes expositions à Paris, elles sont classées par dates.

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André Balbo

sources : Visite, Roy Lichtenstein, Centre Pompidou, Wikipédia, Le Monde