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DERNIERS JOURS de l’exposition Cy Twombly au Centre Pompidou
lundi 10 avril 2017, par
Du 30 novembre 2016 au 24 avril 2017 : Cy Twombly, Galerie 1, Niveau 6.
Près de 350 000 visiteurs ont déjà vu l’exposition de cet œuvre qui mêle héritage de l’expressionisme abstrait américain et les origines de la peinture classique occidentale.
Présentation de l’artiste
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Edwin Parker Twombly Jr., dit Cy Twombly (1928 – 2011), est un peintre, un dessinateur, un sculpteur et un photographe américain, que l’on peut difficilement rattacher à un mouvement quel qu’il soit.
Parmi les "clés familiales" susceptibles de le faire mieux comprendre dans sa démarche artistique, retenons que sa sœur, qui avait suivi des études classiques de latin et de grec assez poussées, s’exprimait avec leur père en latin, ce qui peut poser une atmosphère, et en tout cas une attention à l’Antiquité et à l’art comme à la littérature classiques.
Très tôt passionné de dessin et de peinture, le jeune Cy suit des cours particuliers, puis persiste à l’école du musée des beaux-arts de Boston. Inscrit à l’Art Students League de New York, il y rencontre notamment les peintres Knox Martin et Robert Rauschenberg.
Cy Twombly : Blooming, 2001-2008 Courtesy Archives Fondazione Nicola Del Roscio. Photo : Studio Silvano, Gaeta © Cy Twombly Foundation
Il séjourne en 1952-1953 au Black Mountain College, haut-lieu d’échanges et de rencontres intellectuelles de l’avant-garde new-yorkaise en Caroline du Nord, où il se lie avec De Kooning, Franz Kline, et Robert Motherwell. Il fait avec eux l’expérience de l’Action Painting, et découvre un automatisme qui lui convient assez, mais il y rencontre aussi Ben Shahn, le poète Charles Olson, le musicien John Cage, ainsi que le danseur et chorégraphe Merce Cunningham.
Son graphisme pose d’illisibles tracés sur des fonds maculés, créant des sortes de palimpsestes entre "l’évocation trouble et la référence précise".
Très tôt, Cy Twombly acquiert une reconnaissance internationale dans sa démarche artistique. Il se lie d’amitié avec Jasper Johns à New York, est invité à la Biennale de Venise, et il expose dans le monde entier : Zurich, New York, Houston, Venise, Munich.
Pour Roland Barthes, ses grandes écritures des années 1966-1970 n’auraient qu’une valeur rythmique : "ce qui s’impose, ce n’est pas telle ou telle écriture, ni même l’acte d’écriture, c’est l’idée d’une texture graphique".
Dans les œuvres qui suivent, Cy Twombly fait des emprunts à la culture classique (Homère ou Virgile), ou à Mallarmé et Valéry, mais placés dans un environnement fait d’éclaboussures et de taches. Ses travaux évoquent de cette manière une mémoire très humaine à courant alternatif, faite d’oublis et de résurgences.
Il s’est aussi penché avec attention sur les relations et les liens artistiques existants entre l’Europe et l’Amérique.
Son travail a embrassé certains des principaux questionnements de l’art au XXe siècle : la confrontation abstraction/figuration, l’irruption de la psychanalyse, le primitivisme, la place de l’écriture en peinture, et l’hommage rendu aux maîtres et aux anciens.
Souvent ses tableaux présentent l’écriture de noms de dieux, de héros ou de vers de poésies antiques, et rassemblent des traces, schémas et marques, souvent aux couleurs d’humeurs ou de sang.
Sur ses dernières années, des fleurs apparurent dans certaines de ses œuvres. Cy Twombly a aussi réalisé tardivement 148 sculptures dont seules quelques-unes furent tirées en bronze. Assemblages de matériaux hétéroclites de toutes natures, réunis ou unifiés par une couche de couleur blanche qui était aux dires de l’artiste son "marbre" personnel, ou une façon de mettre en majesté.
Le musée du Louvre lui a passé commande d’un plafond de 400m2 qui orne, depuis 2010, la salle des bronzes grecs. D’un bleu Giotto, il porte en sept cartouches le nom des plus célèbres sculpteurs de l’Antiquité grecque : Céphisodote, Lysippe, Myron, Phidias, Polyclète, Praxitèle, Scopas.
L’érudition de Cy Twombly était, semble-t-il, immense...
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Présentation de l’exposition
C’est de toute évidence la principale exposition de cette fin de saison. Cette rétrospective, qui rassemble 140 peintures, sculptures, dessins et photographies, couvre soixante années d’une carrière exceptionnelle. Elle est ample, généreuse, et sagement classique, donc pédagogique, dans sa chronologie comme dans son respect des séries auxquelles Cy Twombly était particulièrement attaché.
Elle est aussi enthousiasmante dans la mesure où, progressivement, le visiteur sent, au fur et à mesure de sa progression dans le temps de la création, dans la maturité peut-être, de l’œuvre comme du regard qu’on lui porte, et en tout cas dans l’événement, la couleur, la vie, l’harmonie, et peut-être aussi l’accessibilité et la compréhension voire son adhésion aux œuvres augmenter.
L’exposition est construite autour de 3 cycles monumentaux : Nine Discourses on Commodus (1963), Fifty Days at Iliam (1978), et Coronation of Sesostris (2000).
Cy Twombly a toujours été dans une démarche d’étude, de confrontation, d’érudition et de partage. Installé en Europe, il séjourne aussi en Amérique et travaille dans les ateliers de certains amis. S’il voyage, il peut être accompagné, comme en 1952 par Robert Rauschenberg, qui étudia avec lui au Black Montain College.
Grand lecteur d’auteurs classiques, Virgile, Homère, Goethe, Mallarmé, les cosmogonies le passionnent aussi, et au-delà de la Grèce et de la Rome antiques, l’Égypte ancienne l’a aussi fasciné.
Il ne rencontra pas toujours le succès auprès de ses contemporains... Twombly se heurtera même à l’incompréhension et au rejet brutal du public, notamment pour ses 9 tableaux réalisés en référence à l’empereur romain Commode. Leurs empâtements venaient sous le règne du minimalisme.
Le Centre Pompidou lui avait consacrè dès 1988 une première grande rè trospective, et 50 années de ses dessins avaient été montré dans ses murs en 2004.
Cette importante rè trospective actuelle de l’œuvre de Cy Twombly (1928- 2011) est d’une ampleur sans précédent en Europe. Elle retrace l’ensemble de la carrière de l’artiste amè ricain, à travers une formidable sè lection de ses œuvres venues de musées et de collections privées.
Volubilis, 1953. Mine de plomb blanche, peinture industrielle, crayon à la cire sur toile. Cy Twombly Foundation, en dépôt à la Menil Collection, Houston
Quarzazat, 1953. Mine de plomb blanche, peinture industrielle, crayon à la cire sur toile. Collection particulière
Elle présente ses premiers travaux du dè but des annè es 1950, marquè s par les arts dits primitifs, le graffiti (il détestait ce terme !) et l’è criture, et couvre jusqu’à ses dernières peintures chromatiquement bien plus exubè rantes. Ses compositions très charnelles du dè but des annè es 1960 sont de la fête, comme sa rè ponse à l’art minimal et conceptuel des annè es 1970.
Saluè comme l’un des très grands peintres de la seconde moitiè du XXe siècle, Cy Twombly qui, depuis la fin des annè es 1950, partageait sa vie entre l’Italie (où il s’installe en 1959) et les EÌ tats-Unis, "syncrè tise" l’hè ritage de l’expressionnisme abstrait amè ricain et les origines de la peinture classique occidentale.
L’exposition souligne notamment l’importance que l’artiste accordait aux cycles et aux sè ries dans lesquels il rè inventait, à sa manière, la grande peinture d’histoire.
Première importante rè trospective organisè e depuis la disparition de l’artiste en 2011 à Rome, l’exposition est aussi l’occasion de rendre sensible la relation forte entretenue par l’artiste avec la ville de Paris.
Cy Twombly, du 30 novembre 2016 au 24 avril 2017, au Centre Pompidou, Galerie 1, Niveau 6, 01 44 78 12 33, métro Hôtel-de-Ville, Rambuteau. Ouvert de 11 à 21h tous les jours sauf le mardi. Nocturne le jeudi jusqu’à 23h. 14 ou 11€, valable le jour même pour le musée national d’art moderne et l’ensemble des expositions.
Lire aussi : Toutes les expositions 2017 au Centre Pompidou.
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Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14
Dans Le CALENDRIER 2017 des grandes expositions à Paris ces mêmes expositions sont classées par dates.
Dans la série Toutes les expositions 2017-2018 dans les plus grands musées de Paris... lire également :
Au musée du Louvre, au Centre Pompidou, au Grand Palais, au musées d’Orsay et de l’Orangerie, au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, au Jeu de Paume, au Palais de Tokyo, à la Bibliothèque nationale de France, au musée du Quai Branly, au musée des Arts décoratifs, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, au musée Guimet, au musée Galliera, et au Petit Palais.
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Contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer. Nous établissons, au fur et à mesure de leur publication, notre sélection des catalogues d’expositions 2017, comme nous l’avons fait les années précédentes : 2016, 2015, 2014, 2013, 2012.
Nous vous proposons aussi une sélection de musées et d’expositions 2017 dans les villes françaises suivantes, que nous nous efforçons de tenir assez régulièrement à jour :
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Et juste des musées et expositions temporaires pour quelques villes étrangères : Amsterdam : Harlem, Rotterdam, La-Haye, Bois-le-Duc Berlin Bâle Bruxelles Genève Londres Madrid Milan, et Venise.
André Balbo
sources : Visite, Centre Pompidou, Le Monde, Hazan