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Le Woo, boîte gay géante du Marais, va-t-il sortir de l’ombre ?

mardi 16 décembre 2014, par Jean, Morgan

La bataille pour le Woo continue dans le Marais.
Après des années de lutte administrative et juridique, notamment trois demandes de permis de construire refusées, Frédéric Hervé, patron de plusieurs bars et restaurants dans la capitale, prenait acte le 31 décembre 2012 du dernier refus du tribunal administratif de délivrer un permis de construire destiné à la réalisation de son projet : Le Woo, une boîte gay accolée à son restaurant le Who’s situé au 14 rue Saint-Merri, ne devait jamais voir le jour.

Mais depuis mars, la situation a évolué : Celui que l’on surnomme parfois "le roi de la nuit" a effectué une nouvelle demande de permis de construire à la Mairie de Paris le 15 mars, et le 16 avril, le tribunal administratif suspend la décision de la préfecture de retirer la "tolérance de nuit" qui permettait au restaurant le Who’s d’être ouvert jusqu’à 6 heures du matin. Des années de nœuds administratifs semblent vouloir se dénouer tout à coup.

Evidemment, les riverains ont réagi : Le collectif Pierre au Lard et l’association Vive le Marais se sont remobilisés et ont adressé « un message appuyé au Maire de l’arrondissement, et à l’autorité compétente à la Mairie de Paris, à savoir la Direction de l’Urbanisme, pour qu’aucun obstacle ne soit mis à une décision de l’Architecte des Bâtiments de France d’exiger la démolition » du bâtiment à rénover. D’après le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur du Marias, en cours, le bâtiment qui pourrait abriter le Woo devrait être démoli en cas de changement d’activité économique, ce qui serait le cas selon les associations.

Et la Mairie dans tout ça ? Alors que l’ancienne maire, Dominique Bertinotti s’était formellement opposée au projet en 2011, le nouveau maire, Christophe Girard, est plus nuancé : Au quotidien 20 minutes, il disait prôner "la concertation" et a admis que les arguments de Frédéric Hervé sont "recevables".

Cela commence donc à sentir mauvais pour l’association Vive le Marais, dont les arguments contre le Woo - proximité d’une école, probables troubles à l’ordre public - ont été en partie réfutés par la décision du 16 avril du tribunal administratif. Une pétition contre l’ouverture du Woo est en cours.

Le Woo est un projet de club gay en plein cœur du Marais de plus de 400 m2 et qui abriterait plus de 700 personnes.


Les 12 et 13 novembre 2010, la Ville de Paris organisait les états généraux de la nuit. L’occasion pour le projet du WOO Club de faire entendre sa voix, afin que le Marais reste un lieu vivant, festif et accueillant. "Montée en puissance de l’intolérance des riverains aux bruits, application de plus en plus zélée d’une réglementation contraignante... Au cours des dix dernières années, les lieux parisiens de diffusion musicale (bars, salles de concert, clubs) ont payé un lourd tribut, particulièrement dans le centre de Paris, indiquait l’organisation sur son site officiel. La convivialité du Marais et de sa communauté la plus représentative dans le monde entier, celles des gays, en fait l’expérience actuellement. Conséquences des pressions que nous subissons actuellement dans la gestion des problèmes de voisinage et de nuisances, tous les moyens sont bons aujourd’hui pour favoriser la disparition des bars ou clubs, lieux de vie et de convivialité. (...) La mairie du IVe arrondissement a ainsi pris parti sans discussion possible contre le projet du WOO Club et bloque son ouverture depuis plus d’un an. Entre l’homophobie latente de certains opposants et le respect de la tranquillité des riverains, la place réservée à la fête dans le Marais est de plus en plus restreinte !"

Avec pour mot d’ordre "Laissez nous danser", l’association espérait faire entendre sa voix et redynamiser le quartier du Marais qui, il est vrai, a connu par le passé des jours plus festifs... Rappelons enfin que la communauté gay, estimée au minimum à trente-cinq millions de personnes rien qu’en Europe, est un fort potentiel touristique pour Paris en général et le Marais en particulier dont elle a fait son quartier emblématique.