
"Ils pressèrent le pas, prirent leur bitter campari et passèrent le fleuve à la nuit tombée. Gina était passée la première avec le plus important groupe de l’hôtel. Elle voulait aller voir les vieux avant le dîner. Ils refusèrent de la rejoindre. Ludi hésita un peu à y aller et finalement il y renonça lui aussi en faveur de nouveaux camparis. Ils en burent pas mal. (…)Tandis que Jacques et Ludi parlaient encore de l’intelligence réciproque du nègre et du blanc encouragés de temps à autre, distraitement, par Diana et Sara. Toujours devant des camparis. "
Extrait de Les Petits chevaux de Tarquinia, Marguerite Duras, 1953, édition Gallimard, folio, p.81-82
Dans ce récit des vacances d’un groupe d’amis, partis dans un village isolé d’Italie, la chaleur est écrasante, les journées sont longues. Entre langueur et remise en question de leurs vies, les protagonistes passent le temps buvant à longueur de journée des bitter camparis, avec le projet d’aller, un jour, visiter le site étrusque de Tarquinia.