
Chez les anciens Égyptiens, le « champ de fèves » est le lieu où les morts attendent leur réincarnation. Avec leur forme étrange, les fèves symbolisent le fœtus. Elles contiennent les âmes des morts. Elles sont le premier don de la terre au printemps, des morts aux vivants.
Différents usages accordent une place de choix aux fèves dans la Rome antique : dans les pratiques de divination ou dans les repas funèbres célébrés à Rome lors du culte des morts. La bouillie de fèves, pourtant réputée difficile à digérer, est sensée provoquer des songes illusoires. Le parfum des fleurs de fèves, quant à lui, possède la propriété de troubler le cerveau. Liées à la fécondité de la terre, les fèves sont généralement considérées comme le symbole des bienfaits et de la prospérité des morts.
S’inspirant des Grecs qui votaient à l’aide d’une fève blanche ou noire indiquant l’acquittement ou la condamnation, les fèves servent aussi de jetons de vote pour désigner le roi du banquet lors des fêtes des Saturnales à Rome. La fève de la galette des rois de l’Epiphanie prolonge cette coutume, mais aujourd’hui la graine a été remplacée par une figurine.
Au Moyen Age, c’est essentiellement le symbole de la vie qui subsiste, ce qui explique la place qu’elles occupent dans les cérémonies liées aux mariages et aux labours.
Aujourd’hui, si la fève n’est plus du tout l’élément central du régime alimentaire en Europe, elle demeure symbole de chance.
En Italie de nos jours, la coutume est de planter les fèves à la Toussaint, jour des morts. On prépare des petits pains en forme de fèves. Certains portent une fève dans leur poche en signe de bonne chance… On raconte aussi que c’est grâce aux fèves que la Sicile fut sauvée de la famine. A Rome, la coutume veut que le 1er mai, l’on mange des fèves fraîches accompagnées de fromage Pecorino Romano… Et les fèves sont très appréciées toujours en Iran, en Ethiopie, au Moyen-Orient. L’histoire des fèves n’est pas finie.
