J’ai testé « le meilleur coiffeur de l’année »...

Vous savez comment sont les journalistes. Soupçonneux. Je me disais en poussant la porte vitrée de ce salon barrée d’un « Meilleur coiffeur de l’année » qu’il devait se cacher quelque chose de très marketing derrière ces « hairdressing awards » adoubés par Schwarzkopf. Rien n’est jamais totalement gratuit en ce monde. Le mieux était donc encore de se « faire coiffer » comme on dit.

J’avais demandé à ce que Mario Lopes himself s’occupât de mon cas. Á ma relative surprise, il en fut ainsi (la star n’est donc pas si surbookée que ça ?). Je ne sais pas si vous êtes comme moi mais le fait de voir un coiffeur bien coiffé est le genre d’indice qui me met en confiance. Je vis ainsi arriver un monsieur souriant, pas grand, disons 1,68 m (ça me fait penser à une chose : existe-t-il une taille idéale pour un coiffeur ?), un monsieur « bien coiffé », et je pèse d’autant plus mes mots qu’il s’agissait d’un blond peroxydé (ce n’est peut-être pas le terme exact mais c’est le mien), ce qui en général me fait tousser. Donc, « souriant et bien coiffé ».

Bon point.

Je passais au shampooing. L’eau avait la tiédeur du lagon. La radio ne passait pas le pire de la FM. Le massage à la fois doux et énergique (comment peut-on être à la fois doux et énergique, je me le demande) faillit me faire défaillir. Nous passâmes ensuite à la coupe. Ce moment me met généralement en émoi. On va me demander « ce que je souhaite ». Immanquablement, je vais répondre « court ». Autant dire que je n’ai (ou ne m’accorde) aucune marge de manœuvre. Le degré zéro de la coiffure. Mario Lopes, plus aimable que jamais, m’expliqua que non, que l’on pouvait même avec quelqu’un comme moi, le mec de base quoi, imaginer d’alterner les coupes, mais que pour cela, il fallait un peu de longueur. Il n’alla pas jusqu’à me conseiller de teindre ma chevelure poivre et sel, estimant même qu’elle avait belle allure (plutôt, c’est son adorable femme qui tient le salon qui l’a estimé) et qu’elle n’était en rien le signe d’une dégénérescence prématurée pour quelqu’un de mon âge (une petite quarantaine). C’est donc promis, Mario, je les laisserai pousser. En attendant, on fait « court ».

Eh bien, le croirez-vous, même débarrassé de tout espoir d’être surpris, je jugeai au final ma coupe « courte » comme étant la meilleure que l’on me fit jamais. Du basique pas banal comme dirait Audiard. Ce n’est pas tant dans le fignolage que j’appréciais le travail de Mario mais plutôt dans sa vista, son coup d’œil, ce don qu’il semble avoir de trouver le bon volume. Et, pour avoir déjà passé une demi-heure devant la glace de ma salle de bain à tenter de le trouver ce fichu volume qui se joue à un demi centimètre en plus ou en moins, ici plutôt que là, là plutôt qu’ici, je peux vous assurer que Mario a un certain mérite.

Rasséréné, je profitais des deux minutes qui restaient pour discutailler avec mon Figaro. Il m’apprit qu’il avait ouvert ce salon en 2003 après s’être mis à son compte à 20 ans, en 1984 (un indice pour calculer son âge), une fois le CAP et le brevet de coiffure en poche et après avoir travaillé pour des grands salons parisiens (ils disent tous ça). Il a d’abord exercé en banlieue avant d’essayer de conquérir la capitale par la face ouest, dans la proximité de ce village d’Auteuil où il a grandi.
Permettez-moi d’ajouter que durant la petite heure que dura ma visite, je vis passer des dames élégantes (nous sommes dans le 16ème, mince quoi) et, c’est un sentiment un peu flou je l’avoue, coiffées avec classe, justesse mais aussi naturel. Quant à moi, sans vouloir m’ériger en jury de concours, je veux bien admettre que Mario Lopes est désormais « mon coiffeur préféré » à mes « hairdressing awards à moi ».

Ouv. t.l.j. sauf dim. et lun., 9h30-19h, fermé 2ème et 3ème semaines d’août

Tarifs

Femme : Coupe coif.(court) par Mario 100,00€ ; par l’équipe 70,00€

Homme : Coupe coif.(court) par Mario 55,00€ ; par l’équipe 38,00 €

- Photographies Lars Pillmann
- Site Internet : www.lopesmario.com