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Présidentielle : Les candidats répondent à vos questions !
lundi 15 février 2016, par
(Article du 4 mai 2012) Le 2nd tour de l’élection présidentielle, c’est dimanche. Depuis 2 mois, Evous.fr se fait votre porte-voix auprès des candidats. Au 1er tour, 8 des 10 candidats (ou leurs équipes) ont répondu à vos questions. Au 2nd tour, des responsables du PS et de l’UMP ont accepté de se pencher sur vos interrogations ! A savoir : Evous.fr a reçu plusieurs centaines de questions destinées à François Hollande et Nicolas Sarkozy. Toutes ont retenu notre attention mais nous avons évidemment été contraints de réaliser une SÉLECTION drastique afin d’obtenir des réponses de la part de l’UMP et du PS.
HEURES SUP’
Plusieurs lecteurs à François Hollande : M. Hollande veut supprimer la défiscalisation des heures sup’ pour les entreprises de plus de 20 salariés. A travers une telle mesure, ne craignez-vous pas une baisse du pouvoir d’achat ? Et que cela ait donc des conséquences sur la croissance du pays...
Claire Morel, candidate PS aux législatives à Paris : La baisse du pouvoir d’achat et pour tout le monde, c’est surtout la hausse de TVA dite sociale et qui est loin d’être sociale, justement. La défiscalisation des heures supplémentaires est une mesure accessible à peu de salariés finalement, ceux qui peuvent faire des heures supplémentaires. Elle a coûté très cher aux finances publiques et à nous tous (14 milliards d’euros, soit l’équivalent de 100.000 emplois) et a eu des effets négatifs sur l’emploi. En effet, elle a conduit les employeurs à privilégier les heures supplémentaires au détriment des recrutements. Enfin, des heures supplémentaires ont également été détournées de leur objectif : des fausses heures supplémentaires déclarées pour passer des augmentations de salaire sans cotisation ni impôt. François Hollande a des propositions de soutien au pouvoir d’achat concernant le plus grand nombre d’entre nous (suppression TVA dite sociale, moratoire sur le prix de l’essence, tarification de l’eau et de l’énergie plus basse pour la consommation de base, encadrement des loyers, +25% allocation de rentrée scolaire, hausse du SMIC, en plus de l’augmentation réglementaire, fonction de la croissance…). Et pour la relance du pouvoir d’achat, il y a également une vraie politique de relance de la croissance par un soutien aux PME et aux secteurs d’avenir (banque publique d’investissement à leur destination, taux d’imposition plus bas pour les PME et TPE (très petites entreprises), doublement du plafond du livret développement durable afin d’augmenter le financement dédié aux PME et secteurs d’avenir…) et par la relance d’un pacte de croissance et d’emploi au niveau européen.
Retrouvez ici l’intégralité des réponses du PS, le parti soutenant François Hollande.
LA FISCALITÉ
Martine (et dianne37) à Nicolas Sarkozy : M. le Président, la suppression de la 1/2 part fiscale que vous avez mis en place notamment pour les veufs a de très lourdes conséquences financières pour de nombreuses personnes dont les veufs retraités. Cette disposition, à titre d’exemple, représente pour ce qui me concerne une augmentation d’impôts de plus de 200%. Prévoyez-vous de modifier le texte, du moins en ce qui concerne les petits revenus ?
Pierre Yves Bournazel, conseiller de Paris et secrétaire national de l’UMP : La réduction du déficit public est un enjeu essentiel pour redonner à la France la pleine maîtrise de son destin. Grâce à l’action courageuse du président de la République, la France est en avance sur la trajectoire de réduction de son déficit. Pour parvenir à ce résultat, une vaste réflexion sur la fiscalité a été lancée. Le gouvernement a examiné l’ensemble des niches fiscales et leur efficacité afin de rendre notre système fiscal plus transparent et plus performant. A ce titre, la demi-part fiscale pour les veufs a été réaménagée. Cette dérogation répondait à l’origine au problème des veuves de guerre. Le gouvernement a donc tiré les conclusions de cette situation devenue obsolète en recentrant le dispositif sur les personnes seules ayant élevé leur enfant pendant 5 ans seules. Pour autant, des efforts sans précédents ont été réalisés en direction des personnes retraitées, en particulier pour les veufs. En 2007, Nicolas Sarkozy s’était engagé à revaloriser les petites retraites. Cet engagement a été tenu : en cinq ans, le minimum vieillesse a été revalorisé de 25% et le taux des pensions de réversion est passé de 54 à 60%.
Retrouvez ici l’intégralité des réponses de l’UMP, le parti soutenant Nicolas Sarkozy.
Présidentielle 2012 : vos questions, les réponses des candidats ! Sarkozy, Hollande, Le Pen, Bayrou, Mélenchon... (article publié à la veille du 1er tour)
Ici, vous posez vos questions aux candidats, nommément ou collectivement. N’hésitez pas à les interpeller sur les sujets qui concerne le quotidien des Parisiens et Franciliens : le logement, les transports, la vie en banlieue, l’éducation, la sécurité, l’ouverture des magasins le dimanche...
Chaque semaine, Evous.fr se démène pour obtenir des réponses de la part des candidats eux-mêmes ou de la part de leur entourage. Cette semaine, Evous donne la parole à Pierre Yves Bournazel, conseiller de Paris, conseiller régional et secrétaire national de l’UMP, qui répond aux questions que vous avez posé à Nicolas Sarkozy. Retrouvez par ailleurs les réponses des candidats (ou de leurs équipes de campagne) ayant répondu ces dernières semaines : François Bayrou, Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou, François Hollande, Nathalie Arthaud, Jacques Cheminade et Nicolas Dupont-Aignan. Les équipes de Marine Le Pen et d’Eva Joly nous ont fait part de leur manque de temps pour répondre à vos interrogations.
LE GRAND PARIS
BenjaminP : M. Sarkozy, vous avez porté l’idée du Grand Paris et je vous en remercie. Cependant, le projet va-t-il se borner au seul projet de train Grand Paris Express ? Depuis plusieurs années déjà, on ne vous entend plus parler de ce grand projet urbain que pourrait être le Grand Paris.
Pierre Yves Bournazel, secrétaire national de l’UMP : Paris a vocation à être une ville-monde à l’ère de la concurrence des grandes métropoles Londres, New-York, Tokyo, Shanghai… Le Grand Paris est avant tout une vision : celle d’une métropole ouverte sur le monde, dynamique sur le plan économique et culturel et exemplaire dans le domaine écologique. Ce projet est le résultat du travail de plusieurs équipes d’architectes qui ont chacune apporté leur contribution pour faire de Paris une métropole du XXIème siècle. L’acte I a effectivement été le projet de transport Grand Paris Express que nous avons porté. Plus de 30 milliards d’euros seront consacrés à la modernisation des lignes de transports et à la construction d’une nouvelle ligne de métro reliant les grands bassins économiques et de population de la région capitale. Pour autant, les problématiques de logement, d’écologie, d’aménagement urbain, de transports ne peuvent être traitées séparément : toute l’ambition du Grand Paris est de construire une stratégie de développement globale et cohérente pour faire de Paris une métropole intégrée. Nouer des liens entre la ville de Paris et les communes environnantes facilitera ainsi le désenclavement des territoires et leur redynamisation. On pourrait évoquer ici de multiples chantiers lancés par le Président de la République : le quartier des Batignolles accueillera prochainement le Tribunal d’Instance de la Ville de Paris. Le quartier de Balard accueillera le Ministère de la Défense ainsi qu’un centre hospitalier. Le plateau de Saclay, sur lequel nous avons mis énormément de moyens a vocation à être un pôle économique majeur du Grand Paris mêlant universités, PME innovantes, et grandes entreprises. Nous allons faire de la Plaine Saint Denis un pôle central en matière d’industries créatives.
Retrouvez ici l’intégralité des réponses de l’UMP, le parti soutenant Nicolas Sarkozy.
LES LICENCIEMENTS
CB34 150 à Nathalie Arthaud : A quel type d’entreprises entendez-vous interdire les licenciements ? Ne craignez vous pas qu’un tel engagement soit un frein de plus à l’embauche ?
Lutte ouvrière : Il s’agit, pour nous, d’interdire tous les licenciements. En effet nous sommes dans une situation où le chômage croît de mille personnes supplémentaires par jour. Accepter que les licenciements se poursuivent, c’est priver les travailleurs de leur seul moyen de vivre et de faire vivre leur famille : leur salaire. De plus en plus souvent le chômage signifie la chute vers la misère, c’est à cela qu’il faut s’opposer. Nous sommes aussi pour la répartition du travail entre tous les travailleurs : entre ceux qui sont au travail et ceux qui sont au chômage ou que l’on menace de l’être. Ainsi, le frein à l’embauche dont vous parlez n’existerait plus. Bien sûr de telles revendications ne pourront se réaliser que par des mobilisations importantes, profondes, contraignant le patronat et l’État, à les appliquer.
Retrouvez ici l’intégralité des réponses de Lutte ouvrière, le parti de Nathalie Arthaud.
LES RETRAITES
Anonyme à François Hollande : Qui sera concerné par l’abaissement de l’âge de la retraite ?
Christiane Demontès, sénatrice PS, au nom de François Hollande : La réforme des retraites imposée aux Français en 2010 (ils sont 55% à la rejeter) a fait passer l’âge minimum de départ à 62 ans et l’âge de départ à taux plein à 67 ans, et le nombre d’années de cotisations à 41 ans. François Hollande fera donc en sorte que tous ceux qui ont 60 ans et qui auront cotisé la totalité de leurs annuités retrouvent le droit de partir à la retraite à taux plein à cet âge-là : ce principe sera mis en œuvre immédiatement. Il le disait à Toulon dernièrement : "Il faudra bien décider que ceux qui ont fait leur temps, leurs 41 années, après quarante et une années et demi puissent partir à la retraite à 60 ans ! Voilà les mesures immédiates". Cette mesure immédiate de rétablissement coûtera 1 milliard d’euros net par an, au début du dispositif, pour 130.000 à 150.000 personnes concernées environ. Au-delà, une nouvelle réforme des retraites, à la fois juste et financée, s’impose. Elle ne pourra atteindre ses objectifs que si elle est négociée et non pas imposée. Ainsi François Hollande lancera-t-il dès l’été 2012 une grande négociation avec les partenaires sociaux sur les retraites.
Retrouvez ici l’intégralité des réponses de Christiane Demontès, sénatrice PS.
POLITIQUE FAMILIALE
Nadège73130 à François Bayrou : Je voudrais savoir si vous allez faire quelque chose contre l’injustice de plusieurs millions de mères de France. En effet les aides à la garde d’enfant s’arrêtent aux 6 ans de l’enfant. Or, les horaires de l’école sont resserrés. Nous, les mères, avons donc le choix entre arrêter de travailler ou laisser la moitié de notre salaire à une baby-sitter ou une garderie. Que comptez-vous faire pour nous ?
François Bayrou : Je suis, comme vous le savez, un partisan convaincu de la politique familiale. Le contexte fortement dégradé de nos finances publiques nous force à une gestion des dépenses plus rigoureuses, mais je reste persuadé qu’il est possible de donner un nouvel élan aux dispositifs de crèche et de garde d’enfant. Je souhaite développer des crèches collectives et familiales, des crèches d’entreprise et interentreprises, dans les administrations, à horaires adaptés, près des lieux de travail, en priorité dans les zones qui en manquent. Il existe aussi d’autres pistes d’amélioration, comme la possibilité de fractionner le congé parental jusqu’aux 16 ans de l’enfant, ou encore encourager les collectivités locales à l’embauche de nouvelles assistantes maternelles, qui constituent un formidable vivier d’emplois.
Retrouvez ici l’intégralité des réponses de François Bayrou.
UNE 6ème REPUBLIQUE
Rémi à Jean-Luc Mélenchon : Dans le cadre du titre 6 du programme du Front de Gauche, il est prévu de faire appel à la convocation d’une Assemblée constituante. A cet effet, comment seront désignés les représentants du peuple dans cette assemblée ? Envisagez-vous de procéder au tirage au sort parmi les citoyens ?
L’équipe de campagne de Jean-Luc Mélenchon : Dès 2012, une Assemblée constituante, distincte de la nouvelle Assemblée nationale élue en juin, sera élue à la proportionnelle. Elle sera évidemment paritaire. Un large débat public et citoyen sera organisé, parallèlement aux travaux de cette Assemblée constituante ; ce processus sera donc démocratique et populaire. La nouvelle constitution élaborée par l’Assemblée constituante sera soumise à referendum. Et la 6ème République que nous défendons s’appuiera sur l’implication populaire permanente grâce notamment à la reconnaissance d’un véritable droit au référendum d’initiative populaire.
Retrouvez ici l’intégralité des réponses de l’équipe de campagne de Jean-Luc Mélenchon.
LA FIN DE VIE
François à Nicolas Dupont-Aignan : Quelle est votre position vis-à-vis de l’euthanasie ?
Nicolas Dupont-Aignan : Je pense qu’avec la loi Léonetti sur la fin de vie, nous avons déjà fait de très grands progrès et que nous sommes arrivés à un équilibre qu’il serait hasardeux de toucher. La priorité aujourd’hui réside plutôt dans le développement des soins palliatifs, qui manquent cruellement dans notre pays, puisque seule une demande sur cinq est satisfaite.
Retrouvez ici l’intégralité des réponses de Nicolas Dupont-Aignan.
L’ECONOMIE
Anonyme à Philippe Poutou : Pourquoi n’utilisez-vous pas vos sorties médiatiques pour dénoncer le MES (FMI à l’échelle européenne) et le nouveau "Super Maastricht", et l’abstention inadmissible des députés et sénateurs du PS qui se sont massivement abstenus et qui ont ainsi laissé passer le MES ?
Philippe Poutou : En effet, le mécanisme européen de stabilité (MES) doit être dénoncé. Il vient d’être ratifié par le Parlement français. Il s’agit de constituer une sorte de FMI européen, étroitement contrôlé par la commission européenne et censé venir en aide aux pays de l’Union en difficulté. Mais attention : le MES ne sera accessible qu’aux pays signataires du "Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l’Union économique et monétaire". Un pays dans la situation de la Grèce ne pourrait donc bénéficier du MES que s’il s’engage dans une politique d’austérité radicale. En d’autres termes, le MES est une pilule visant à faire avaler la "règle d’or" aux peuples d’Europe. François Hollande annonce son intention de "renégocier" le TSCG. Tout ceci est du domaine de la posture : il suffira que Merkel et ses alliés refusent pour que Hollande soit mis au pied du mur. C’est d’autant plus important qu’il faut avoir en tête qu’avec sa majorité sénatoriale, le PS pouvait empêcher la ratification du MES, donc faire capoter la "règle d’or". Oui mais voilà : la majorité des sénateurs socialistes se sont abstenus, laissant la voie libre à la droite. Ainsi, le MES a été ratifié et la première étape de l’opération "règle d’or" est un succès. Certes, ce n’est qu’un épisode. La ratification du TSCG lui-même aurait lieu après la présidentielle. Mais tout le monde est prévenu, et naïf sera celui qui ferait confiance au PS pour défendre les travailleurs d’Europe. Dans les rares moments de télé ou de radio dont je dispose, je tente donc de dénoncer la politique d’austérité que la plupart des candidats à l’élection présidentielle se font les chantres. Je pense qu’il y a un gros travail de conviction à faire actuellement pour que les travailleurs, les chômeurs, bref la majorité de la population ne se sente pas broyée par le discours sur "il faut serrer la ceinture".
Retrouvez ici l’intégralité des réponses de Philippe Poutou.
Benoît à Jacques Cheminade : Vous n’êtes pas le seul à défendre la séparation des banques de dépôts et banques d’affaires, d’autres candidats le proposent. En quoi votre proposition diffère de celle des autres et comment se fait-il qu’eux soient entendus aujourd’hui et que vous vous fassiez encore attaquer comme en 95 ? D’autre part, est-ce que, si le monde de la finance était tel que vous le défendez dans votre programme, vous vous présenteriez à l’élection présidentielle ?
Jacques Cheminade : La séparation bancaire, beaucoup en parlent sans savoir de quoi il s’agit réellement. Lyndon LaRouche aux Etats-Unis et moi-même en France ont, dès 2007, souligné l’importance de cette mesure comme levier pour mettre en faillite ordonnée un système monétariste prédateur et "hors sol" aux mains d’une féodalité de l’argent concentrée dans la City et Wall Street. Si du côté Hollande le sujet n’est pas encore entièrement tranché, on s’oriente vers une simple application de la "règle Volcker" ou d’une simple séparation des activités sous un même toit. Alors que pour moi, il s’agit d’une séparation stricte entre d’une part les banques de crédit et de dépôts et d’autre part les banques d’affaires ou encore les assurances. Application stricte donc du Glass Steagall Act tel qu’il a fonctionné en France entre 1945 et 1983.
Retrouvez ici l’intégralité des réponses de Jacques Cheminade.